Gérard Philipe dans Le Cid de Pierre Corneille - Stances de Don Rodrigue - Acte1
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- Опубліковано 23 сер 2024
- Acte 1 , Scène 6
Percé jusques au fond du coeur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !
Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maitresse.
L'un m'anime le coeur, l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vire en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô Dieu, l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
Père, maitresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour.
Cher et cruel espoir d'une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur,
Fer qui cause ma peine,
M'es-tu donné pour venger mon honneur ?
M'es-tu donné pour perdre ma Chimène ?
Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maitresse aussi bien qu'à mon père ;
J'attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J'attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l'un me rend infidèle,
Et l'autre indigne d'elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu'il faut mourir,
Mourons du moins sans offenser Chimène.
Mourir sans tirer ma raison !
Rechercher un trépas si mortel à ma gloire !
Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire
D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison !
Respecter un amour dont mon âme égarée
Voit la perte assurée !
N'écoutons plus ce penser suborneur,
Qui ne sert qu'à ma peine.
Allons, mon bras, sauvons du moins l'honneur,
Puisqu'après tout il faut perdre Chimène.
Oui, mon esprit s'était déçu.
Je dois tout à mon père avant qu'à ma maitresse :
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu.
Je m'accuse déjà de trop de négligence ;
Courons à la vengeance ;
Et tout honteux d'avoir tant balancé,
Ne soyons plus en peine,
Puisqu'aujourd'hui mon père est l'offensé,
Si l'offenseur est le père de Chimène.
J'ai vu Gérard Philippe jouer au Saint-Denis dans Le Cid . Quel souvenir !
Quel travail ! C'est en lisant soi-même ce texte à haute voix qu'on comprend la distance qu'il y a entre un bon comédien et un lecteur quelconque. Perso, ma propre lecture suscite mon hilarité.
Quelle voix, quelle expression! Bravo!
{Don Rodrigue}
[Stance 1] 0:06
Percés jusques au fond du cœur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !
[Stance 2] 0:49
Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur, mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père et perdre une maîtresse.
L'un m'anime le cœur, l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô dieu l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
[Stance 3] 1:26
Père, maîtresse, honneur, amour
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie
L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour
Cher et cruel espoir d'une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur,
Fer qui cause ma peine,
M'es-tu donné pour venger mon honneur ?
M'es-tu donné pour perdre ma Chimène ?
[Stance 4] 2:05
Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maîtresse aussi bien qu'à mon père ;
J'attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J'attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l'un me rend infidèle,
Et l'autre indigne d'elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu'il faut mourir,
Mourons du mois sans offenser Chimène.
[Stance 5] 2:38
Mourir sans tirer ma raison !
Rechercher un trépas si mortel à ma gloire !
Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire
D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison !
Respecter un amour dont mon âme égarée
Voit la perte assurée !
N'écoutons plus ce penser suborneur,
Qui ne sert qu'à ma peine.
Allons, mon brave, sauvons du moins l'honneur,
Puisqu'après tout il faut perdre Chimène.
[Stance 6] 3:11
Oui, mon esprit s'était déçu.
Je dois tout à mon père avant qu'à ma maîtresse :
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu.
Je m'accuse déjà de trop de négligence :
Courons à la vengeance ;
Et tout honteux d'avoir tant balancé,
Ne soyons plus en peine,
Puisqu'aujourd'hui mon père est l'offensé,
Si l'offenseur est père de Chimène.
Ça m’a beaucoup aidé ,merci
Gerard philipe 👏👏👏💖💖💖🥰🥰🥰
Belle lecture
Gérard Philipe place la voix sur un autre plan, comme si sa parole contenait (et cachait) un chant. C'est une question de sensibilité et d'énergie intérieure ; et il en faut beaucoup pour s'arracher à la tyrannie de la prose ou de la diction courante, qui se soucie d'abord uniquement du "sens" et oublie le son.
A côté de lui les autres comédiens amplifient un peu le ton de la prose, mais ce n'est pas le bon chemin pour arriver au chant... il y faut un tout autre état d'esprit dès le départ.
don Diègue coach sportif de son fils
méga entraînement physique non non pas seulement à l'épée
Du coup Rodrigue demolit 1) don Gomès 2) les Maures
c'est le Francis Ngannou de l'époque regardez
ua-cam.com/video/kjqz5gCU5BE/v-deo.html
cc il y a juse moi qui a fait ce travaille ? il y a pas des gens de 4B
Ci moi
@@pablo5392 cc
Cc
Moi aussi
@@nkm_glow3658 ha
#Mme Postel
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