Bonsoir Aurélien Merci beaucoup pour cette réflexion sur l’incipit. J’ai découvert ce terme l’année dernière dans le cadre d’un atelier d’écriture que j’ai suivi. J’ignorais jusque là son existence. Je ne me souviens d’aucun début de livres que j’ai lu. Rien qui m’a marqué dans tous les cas de figure. Ce qui me marque c’est l’émotion qui se dégage, une écriture qui m’entraîne, une histoire qui me touche. Une bonne histoire si le style de l’auteur me barbe, je n’arrive plus à aller jusqu’au bout. Pour moi, s’attarder sur l’incipit, c’est comme disséqué un tableau par la technique et non par le cœur Bonne soirée
Je suis totalement d’accord!! Je trouve important que le début du roman embarque le lecteur mais c’est en fait tout le style et la plume de l’écrivain qu’on apprécie ou pas. On se sent embarquer petit à petit dans le monde dans l’auteur mais il n’y a pas besoin de pondre une première phrase de zinzin ! Juste être soi-même et la magie opérera d’elle-même sur le lecteur. C’est d’ailleurs ce que font les phrases citées des grands auteurs du XIXeme dans cette vidéo : une mise en contexte sur le lieu et le temps de l’action pour que notre esprit puisse se laisser porter par la suite et ça fonctionne sans pour autant que ces phrases en elles-mêmes soient notables. Donc oui je trouve qu’on se paluche vraiment trop sur ce fameux incipit en oubliant le reste !
De quelque manière qu'on le prononce, il est souvent (dans mon cas) vite oublié. J'arriverai à la moitié de la lecture des Frères Karamazov ce soir. Ça ne fait que deux semaines que j'ai commencé. Est-ce que je me souviens de l'incipit? Non! Est-ce que j'aime ce que je lis? Oui! Bien d'accord avec vous Adrien. ❤📚
100% d'accord avec vos propos Adrien et en illustration je vais citer l'incipit d'un roman de Paul Nizan "Aden Arabie" extrêmement connu " J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie." Souvent entendu mais qui a réellement lu ce livre? Pas moi en tout cas.
Bonjour Adrien, je suis tout à fait d'accord avec vous. Je me rends compte qu'en 60 ans de lectures, je n'ai guère fait attention aux "incipit" . Un roman n'est pas une dissertation de Droit civil où il fallait soigner sa 1ère phrase pour accrocher le correcteur 😂😉(c'était dans les années 70). Ah! Ah!. Merci de me décomplexer. PS :6 romans achetés aujourd'hui. Miam!
N'êtes-vous pas sensibles aux belles images qui vous mettent en appétit ? Lorsque vous allez voir un film, seriez-vous satisfaite si celui débutait sur l'image d'une poubelle au lieu de faire un travelling sur un beau paysage ? Et bien, vous voyez, en littérature, c'est la même chose : ce qui compte, c'est l'image qui se forme dans votre esprit à l'instant où vos yeux se posent sur les premières lignes.
@@YannM . Chaque lecteur a une opinion. Je respecte la vôtre, mais heureusement que je ne me suis pas arrêté au premières phrases qui ne m'ont pas plu car je serai passée à côté de bouquins géniaux. Cela dépend de la sensibilité de chacun. Il y aussi des grands films qui commencent par des images affreuses mais qu'on voit avec plaisir. Heureusement que nous n'avons pas tous les mêmes goûts, sinon quel ennui
@@YannM moi j’adorerais un film qui commence par l’image d’une poubelle et qui devient ensuite un chef d’œuvre. C’est la toute notre différence, ne pas se figer et se fier à l’instantané !
Bonjour Adrien ! Quel plaisir de partager votre érudition et vos doutes aussi... Je n'ai jamais su comment prononcer "Incipit" ! Je vous suis également sur Twitter... 🥰
Bonsoir Adrien, Si je puis me permettre, -je ne vais rien apporter de neuf dans ce débat qui nous anime- , mais je voudrais cependant (et voilà un incipit qui tourne sur lui-même et n'en finit plus ! Le comble pour un incipit !!) Je suis tout à fait d'accord avec vous -c'est exaspérant - et, en même temps, ...je suis tout à fait d'accord avec la personne qui voit l'incipit comme une "accroche...une accroche qui va décider ou non le lecteur à ouvrir un peu plus la porte " . C'est en fait , toute la différence entre l'usage et la fonction . Ce Monsieur voudra bien m'excuser si je reproduis mal sa pensée, mais il a parfaitement démontré l'intérêt réel de l'incipit : Il n'est pas un élément anodin dans la construction d'un roman : que l'on en ait conscience ou non, c'est lui qui va nous donner envie d'aller plus avant , ou , au contraire , qui nous arrêtera et nous rebutera . Je reprends l'image donnée par ce monsieur : L'incipit, c'est" la façade de la maison qui va nous donner l'envie d'entrer" ! Pourtant, il est vrai que l'on peut s'agacer de voir ce mot promène au long des moindres échanges sur les livres, dans les moindres rencontres littéraires , tel un signe d'appartenance au cercle des connaisseurs ! Mais il n'est plus question ici de plaisir de lire, mais seulement de snobisme intellectuel ! Comme vous le soulignez, c'est l'usage qui en est fait qui est à blâmer et qui exaspéré , non pas l'incipit lui-même . Le plaisir de lire ne se mesure pas à la seule qualité de ses premières lignes .... D'ailleurs, .....si je puis me permettre : "Qu'est -ce-que le plaisir de lire , vraiment ? " Je vous laisse sur cette question ... À. B . PS : Petit rappel : incipit : mot qui vient du verbe latin "incipio-is-incipere, qui signifie ouvrir, débuter, commencer . C'est en fait la 3ieme personne du singulier , du présent de ce verbe / incipit / La prononciation dépend probablement de l'époque à laquelle l'enseignement du latin a été dispense : la aussi, effet de mode : si, comme moi ,vous le prononcez comme le son /k/, vous serez , comme moi, remise au temps des dinosaures, si, vous le prononcez comme notre /c/ de " cirque", vous serez dans l'air du temps : encore une fois, effet de mode : Ne vous embêtez pas avec cela .
Un des incipits que j’ai le plus entendu cité c’est celui d’Aden Arabie de Paul Nizan « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » Mais je crois que personne n’est capable de dire de quoi ça parle 😅😂
C'est forcément à prononcer en latin : "incipit liber". Mais, de toute façon, la notion d'incipit sert à classer les oeuvres qui n'ont pas de titres. Dire comme on le fait aujourd'hui qu'on étudie les incipits d'un roman, c'est débile, on étudie le début d'un roman, éventuellement sa première phrase. La notion d'incipit pour faire ça, c'est de la pédanterie de zozos. C'est dans l'éducation nationale qu'on va dire : j'étudie l'incipit du roman, alors que déjà selon les professeurs ils vont inclure ou non tel ou tel paragraphe. Scientifiquement, employer les premiers mots pour classer une oeuvre, oui, mais parler d'incipit pour le début d'un roman qui n'est pas délimité par son auteur lui-même, ça n'a aucun sens.
Je suis désolé, Adrien, je ne suis pas d'accord avec toi et je trouve que l'on ne fait jamais trop justement concernant un incipit. C'est cette phrase d'accroche qui, généralement, te pousse à aller plus loin. C'est comme lorsque tu es devant une maison et tu admires la façade ; si elle est belle, agréable, charmante, alors cela te donne envie de pousser la porte et d'entrer. Et bien, l'incipit d'un roman, c'est la même chose. Tu as cette accroche, elle te séduit, elle te charme, et tu as envie de commencer la lecture. Si certaines de ces premières phrases n'avaient pas existé, c'est pas certain que j'aurais eu envie d'entrer dans le roman. "Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream." - Le Vieil Homme et la Mer, Hemingway ... ou encore "Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégoire Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une véritable vermine" - La Métamorphose, F. Kafka. "Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables" - P. Süskind, Le Parfum. Et je pourrais t'en citer encore d'autres... Honnêtement, Adrien, est-ce que sans tous ces incipit de ces œuvres phares, tu aurais eu envie de les lire ?
@@memoartdadrien6185 "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière" - Les Rois Maudits, 1ère parie : le Roi de Fer - Maurice Druon. Ça n'a pas de la "gueule", ça ? 🙂 Tu ne t'es pas déjà senti dans une autre époque à la lecture de ces lignes ? Cela ne t'a pas donné envie de poursuivre ta lecture des Rois Maudits ? Tu vois, ça sert à cela un incipit... alors, non, c'est vrai, tout ne peux pas reposer autour des premières lignes et effectivement de grandes chroniques furent écrites alors que le début te donne pas spécialement envie. Mais c'est un peu comme en cuisine, tu peux faire un bon repas mais il sera encore meilleur si tu prépares de délicieux hors-d’œuvre. Un incipit te met l'eau à la bouche.
@@memoartdadrien6185 C'est pas le fait de produire une belle phrase qui compte dans un incipit mais de former dans ton esprit une belle image. Comme lorsque tu regardes un film et que les premières images vont t'introduire dans une atmosphère particulière ou vont t'intriguer. C'est pareil en littérature. Tiens, par exemple, je te cite le début du "Roi de Fer" dans les Rois Maudits de Maurice Druon : "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière." ; c'est peut-être pas une phrase remarquable ni très éloquente, mais tu as tout dedans : tu sais où tu te trouves, tu sais quand et à quelle période, et t'es déjà, de ce fait, plongé dans une ambiance par une image qui t'aura marqué. L'incipit est là pour saisir d'emblée l'imagination du lecteur et l'arracher d'un coup à son petit quotidien terrestre. Bien sur de très bons romans peuvent exister sans cela, mais c'est toujours un plus quand, d'emblée, les premiers mots ont su te saisir par de belles images.
En latin, on prononce Inquipit. en français insipit, personnellement les citations latines, ou mots latins je les prononce en latin je dis pas Pétrus mais Pétrous, sauf pour le château...
Bonsoir Aurélien
Merci beaucoup pour cette réflexion sur l’incipit. J’ai découvert ce terme l’année dernière dans le cadre d’un atelier d’écriture que j’ai suivi. J’ignorais jusque là son existence.
Je ne me souviens d’aucun début de livres que j’ai lu. Rien qui m’a marqué dans tous les cas de figure. Ce qui me marque c’est l’émotion qui se dégage, une écriture qui m’entraîne, une histoire qui me touche. Une bonne histoire si le style de l’auteur me barbe, je n’arrive plus à aller jusqu’au bout.
Pour moi, s’attarder sur l’incipit, c’est comme disséqué un tableau par la technique et non par le cœur
Bonne soirée
Je suis totalement d’accord!! Je trouve important que le début du roman embarque le lecteur mais c’est en fait tout le style et la plume de l’écrivain qu’on apprécie ou pas. On se sent embarquer petit à petit dans le monde dans l’auteur mais il n’y a pas besoin de pondre une première phrase de zinzin ! Juste être soi-même et la magie opérera d’elle-même sur le lecteur. C’est d’ailleurs ce que font les phrases citées des grands auteurs du XIXeme dans cette vidéo : une mise en contexte sur le lieu et le temps de l’action pour que notre esprit puisse se laisser porter par la suite et ça fonctionne sans pour autant que ces phrases en elles-mêmes soient notables.
Donc oui je trouve qu’on se paluche vraiment trop sur ce fameux incipit en oubliant le reste !
De quelque manière qu'on le prononce, il est souvent (dans mon cas) vite oublié. J'arriverai à la moitié de la lecture des Frères Karamazov ce soir. Ça ne fait que deux semaines que j'ai commencé. Est-ce que je me souviens de l'incipit? Non! Est-ce que j'aime ce que je lis? Oui! Bien d'accord avec vous Adrien. ❤📚
100% d'accord avec vos propos Adrien et en illustration je vais citer l'incipit d'un roman de Paul Nizan "Aden Arabie" extrêmement connu " J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie." Souvent entendu mais qui a réellement lu ce livre? Pas moi en tout cas.
Bonjour Adrien, je suis tout à fait d'accord avec vous. Je me rends compte qu'en 60 ans de lectures, je n'ai guère fait attention aux "incipit" . Un roman n'est pas une dissertation de Droit civil où il fallait soigner sa 1ère phrase pour accrocher le correcteur 😂😉(c'était dans les années 70). Ah! Ah!. Merci de me décomplexer. PS :6 romans achetés aujourd'hui. Miam!
N'êtes-vous pas sensibles aux belles images qui vous mettent en appétit ?
Lorsque vous allez voir un film, seriez-vous satisfaite si celui débutait sur l'image d'une poubelle au lieu de faire un travelling sur un beau paysage ?
Et bien, vous voyez, en littérature, c'est la même chose : ce qui compte, c'est l'image qui se forme dans votre esprit à l'instant où vos yeux se posent sur les premières lignes.
@@YannM . Chaque lecteur a une opinion. Je respecte la vôtre, mais heureusement que je ne me suis pas arrêté au premières phrases qui ne m'ont pas plu car je serai passée à côté de bouquins géniaux. Cela dépend de la sensibilité de chacun. Il y aussi des grands films qui commencent par des images affreuses mais qu'on voit avec plaisir. Heureusement que nous n'avons pas tous les mêmes goûts, sinon quel ennui
@@YannM moi j’adorerais un film qui commence par l’image d’une poubelle et qui devient ensuite un chef d’œuvre. C’est la toute notre différence, ne pas se figer et se fier à l’instantané !
Bonjour Adrien ! Quel plaisir de partager votre érudition et vos doutes aussi... Je n'ai jamais su comment prononcer "Incipit" ! Je vous suis également sur Twitter... 🥰
Bonsoir Adrien,
Si je puis me permettre, -je ne vais rien apporter de neuf dans ce débat qui nous anime- , mais je voudrais cependant (et voilà un incipit qui tourne sur lui-même et n'en finit plus ! Le comble pour un incipit !!)
Je suis tout à fait d'accord avec vous -c'est exaspérant - et, en même temps, ...je suis tout à fait d'accord avec la personne qui voit l'incipit comme une "accroche...une accroche qui va décider ou non le lecteur à ouvrir un peu plus la porte " .
C'est en fait , toute la différence entre l'usage et la fonction .
Ce Monsieur voudra bien m'excuser si je reproduis mal sa pensée, mais il a parfaitement démontré l'intérêt réel de l'incipit :
Il n'est pas un élément anodin dans la construction d'un roman : que l'on en ait conscience ou non, c'est lui qui va nous donner envie d'aller plus avant , ou , au contraire , qui nous arrêtera et nous rebutera . Je reprends l'image donnée par ce monsieur :
L'incipit, c'est" la façade de la maison qui va nous donner l'envie d'entrer" !
Pourtant, il est vrai que l'on peut s'agacer de voir ce mot promène au long des moindres échanges sur les livres, dans les moindres rencontres littéraires , tel un signe d'appartenance au cercle des connaisseurs !
Mais il n'est plus question ici de plaisir de lire, mais seulement de snobisme intellectuel !
Comme vous le soulignez, c'est l'usage qui en est fait qui est à blâmer et qui exaspéré , non pas l'incipit lui-même .
Le plaisir de lire ne se mesure pas à la seule qualité de ses premières lignes ....
D'ailleurs, .....si je puis me permettre :
"Qu'est -ce-que le plaisir de lire , vraiment ? "
Je vous laisse sur cette question ...
À. B .
PS :
Petit rappel : incipit :
mot qui vient du verbe latin "incipio-is-incipere, qui signifie ouvrir, débuter, commencer .
C'est en fait la 3ieme personne du singulier , du présent de ce verbe / incipit /
La prononciation dépend probablement de l'époque à laquelle l'enseignement du latin a été dispense : la aussi, effet de mode : si, comme moi ,vous le prononcez comme le son /k/, vous serez , comme moi, remise au temps des dinosaures, si, vous le prononcez comme notre /c/ de " cirque", vous serez dans l'air du temps : encore une fois, effet de mode : Ne vous embêtez pas avec cela .
Bonjour , merci pour cette video tres interessante 👍📚 bonne soirée.
Un des incipits que j’ai le plus entendu cité c’est celui d’Aden Arabie de Paul Nizan « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »
Mais je crois que personne n’est capable de dire de quoi ça parle 😅😂
C'est forcément à prononcer en latin : "incipit liber". Mais, de toute façon, la notion d'incipit sert à classer les oeuvres qui n'ont pas de titres. Dire comme on le fait aujourd'hui qu'on étudie les incipits d'un roman, c'est débile, on étudie le début d'un roman, éventuellement sa première phrase. La notion d'incipit pour faire ça, c'est de la pédanterie de zozos. C'est dans l'éducation nationale qu'on va dire : j'étudie l'incipit du roman, alors que déjà selon les professeurs ils vont inclure ou non tel ou tel paragraphe. Scientifiquement, employer les premiers mots pour classer une oeuvre, oui, mais parler d'incipit pour le début d'un roman qui n'est pas délimité par son auteur lui-même, ça n'a aucun sens.
Jamais entendu parler 🤔
Je suis désolé, Adrien, je ne suis pas d'accord avec toi et je trouve que l'on ne fait jamais trop justement concernant un incipit. C'est cette phrase d'accroche qui, généralement, te pousse à aller plus loin. C'est comme lorsque tu es devant une maison et tu admires la façade ; si elle est belle, agréable, charmante, alors cela te donne envie de pousser la porte et d'entrer. Et bien, l'incipit d'un roman, c'est la même chose. Tu as cette accroche, elle te séduit, elle te charme, et tu as envie de commencer la lecture.
Si certaines de ces premières phrases n'avaient pas existé, c'est pas certain que j'aurais eu envie d'entrer dans le roman.
"Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream." - Le Vieil Homme et la Mer, Hemingway ... ou encore "Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégoire Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une véritable vermine" - La Métamorphose, F. Kafka. "Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables" - P. Süskind, Le Parfum.
Et je pourrais t'en citer encore d'autres...
Honnêtement, Adrien, est-ce que sans tous ces incipit de ces œuvres phares, tu aurais eu envie de les lire ?
@@YannM oui
@@memoartdadrien6185 "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière" - Les Rois Maudits, 1ère parie : le Roi de Fer - Maurice Druon.
Ça n'a pas de la "gueule", ça ? 🙂 Tu ne t'es pas déjà senti dans une autre époque à la lecture de ces lignes ? Cela ne t'a pas donné envie de poursuivre ta lecture des Rois Maudits ?
Tu vois, ça sert à cela un incipit... alors, non, c'est vrai, tout ne peux pas reposer autour des premières lignes et effectivement de grandes chroniques furent écrites alors que le début te donne pas spécialement envie. Mais c'est un peu comme en cuisine, tu peux faire un bon repas mais il sera encore meilleur si tu prépares de délicieux hors-d’œuvre.
Un incipit te met l'eau à la bouche.
@@memoartdadrien6185 C'est pas le fait de produire une belle phrase qui compte dans un incipit mais de former dans ton esprit une belle image. Comme lorsque tu regardes un film et que les premières images vont t'introduire dans une atmosphère particulière ou vont t'intriguer. C'est pareil en littérature.
Tiens, par exemple, je te cite le début du "Roi de Fer" dans les Rois Maudits de Maurice Druon : "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière." ; c'est peut-être pas une phrase remarquable ni très éloquente, mais tu as tout dedans : tu sais où tu te trouves, tu sais quand et à quelle période, et t'es déjà, de ce fait, plongé dans une ambiance par une image qui t'aura marqué.
L'incipit est là pour saisir d'emblée l'imagination du lecteur et l'arracher d'un coup à son petit quotidien terrestre.
Bien sur de très bons romans peuvent exister sans cela, mais c'est toujours un plus quand, d'emblée, les premiers mots ont su te saisir par de belles images.
@@YannM trop peu d’exemples pour que cela soit une théorie aussi étayée
quel autre roman d'Aragon qu'Aurélien me conseilles-tu? (je me permets ce tutoiement)
En latin, on prononce Inquipit. en français insipit, personnellement les citations latines, ou mots latins je les prononce en latin je dis pas Pétrus mais Pétrous, sauf pour le château...