Raymond Leyris_Zidene_Ala ya moudir errah_La takhaf mina ellah_Awwel ma nebda lqessa.

Musicien adulé de son vivant, Cheikh Raymond est l’une des figures les plus attachantes du Malouf constantinois. Élève des maîtres Abdelkrim Bastandji et Omar Chaqleb, il crée un courant favorable accordant bon accueil aux hardiesses de génie qui font honneur à l’élégance. Son merveilleux instinct l’aidera à s’imposer sur la scène du malouf dominée par des maîtres de renoms y apportant un nouveau souffle avec plus de grâce mélodique et instrumentale avec aussi, de fines élégances dans l’exécution des morceaux, et cela, dans une belle tenue de style. Doué du génie le plus heureux, sa musique est empreinte de charme et d’élégance. Elle représente une esthétique toute nouvelle attestant l’entière liberté d’esprit du musicien qui, au besoin, sait s’affranchir des règles et subordonne tout à l’expression, à la vérité du style. Cheikh Raymond, à ce point de vue, est d’un modernisme étonnant, et apparaît comme un très grand artiste. Il veut s’élever à la noblesse du style qui convient à l’art musical andalou dans son expression Malouf, application visible dans son œuvre. Ce qui est admirable dans sa musique, très neuve et d’un modernisme exaltant, c’est inévitablement le réalisme de l’expression. Il avait le goût dans l’emploi de notes expressives et une interprétation pleine de sentiments. Cheikh Raymond Leyris était le passeur d’un savoir dont il était le dépositaire clairvoyant et inspiré.