Merci pour cette vidéo. J’ai pratiqué pendant longtemps la photo de rue mais j’en fais de moins en moins car les gens se laissent moins photographier qu’il y a 20 ou 30 ans. Un paradoxe à une époque où gens étalent leur vie sur les réseaux sociaux...
Peut-être qu'avec l'explosion des réseaux dits sociaux et la pratique du selfie, les gens ont pris conscience que leur image était leur propriété exclusive et qu'ils entendaient bien l'exploiter comme bon leur semble; bref ils sont plus soucieux de la valeur et donc de l'intégrité de leur bien qui peut effectivement, au regard de la quantité de smartphone preneur de clichés en circulation, leur être dérobé.
On peut toujours faire ce genre de photos, si les gens ne se font plus photographier, une seule solution, le grand angle et recadrer avec l'agrandisseur pour l'analogique, et le numérique avec photo filtre.
C'est une réflexion très intéressante que je me faisait moi-même. Un autre exemple de cas où je pense qu'il faut faire attention et que je connais pour être militante LGBT, c'est l'outing. Publier une photo d'une personne LGBT lors d'une manifestation comme une pride peut conduire à révéler à ses parents, ses proches ou des gens qui ne la connaissent que de vue que cette personne est LGBT et engendrer un rejet familiale et/ou amical, du harcèlement voir des agressions. C'est le genre de cas où j'évite de prendre en photo les visages.
j'aime faire les manifs et les marches de fiertés c'est un super moment, je garde les photos pour moi ou je les partage aux principaux intéressés et je suis justement en train de m'entrainer à faire des photos fortes en évitant qu'on reconnaisse les manifestants. Après, il y a ceux qui viennent me voir spontanément pour poser. Pour moi, c'est un consentement, si ne le fais pas, je pense que je pourrais publier sans problème.
le pb n'est pas de "s'accrocher" avec qqun sur des prises de vue en milieu public. Non le pb c'est que cela nous influence a posteriori. On s'autocensure plus facilement après.....
Cool de voir les résultats d'un sondage auquel on a participé et de s'apercevoir qu'on est dans la moyenne de ce que je nomme les photographes "humanistes". Il y a 15 jours j'ai discuté avec un gars qui me demandait pourquoi je l'avais pris en photo sans acrimonie particulière, mais un peu tendu, nous avons passé 10 mn, je lui expliquais un peu de droit, beaucoup de mon projet, montrais quelques clichés pris avant et du coup ; il a posé pour moi avec son épouse et refilé son adresse courriel. Bon in fine la photo était un peu pourrite, mais je lui ai tout de même envoyé.
Merci pour cette vidéo dont le sujet est abordé avec un angle assez intéressant, et la démarche est vraiment cool :) Je suis tout de même surpris de voir qu'il y a plus d'un quart des personnes sondées qui considèrent que c'est "toujours ok" de prendre en photo des gens dans la rue sans leur consentement... Je propose un cadre de réflexion: essayer de ne pas tellement tenir compte des conséquences possibles pour les personnes prises en photo (que ça soit pour la simple prise de vue ou pour la diffusion), comme tu l'as justement expliqué il y a aujourd'hui énormément de caméras et de dispositifs de prise de vue qui enregistrent notre image pour des raisons parfois discutables ; c'est donc un autre débat que de s'intéresser aux effets sur les personnes prises en photo (on pourrait d'ailleurs faire un sondage dans ce sens). Ce qui me semble pertinent c'est de réfléchir à la démarche, est-ce que le principe même de prendre une personne en photo sans son consentement est ok ? Je comprends l'idée de la zone grise, mais dans la mesure où on est dans uen société où l'image a un usage bien particulier (et problématique sur plein d'aspects), je pense que les photographes ont une position qui mériterait d'être politiquement orientée vers la prudence et une pratique qui va vers plus de conscientisation collective. Si les photographes qui sont les "expert-es" de la prise de vue passent aussi facilement sur la notion de consentement, est-ce que ce n'est pas risqué ? Est-ce que ça ne peut pas produire des effets négatifs sur la société, en entraînant aussi le grand public vers un jemenfoutisme du droit à disposer de son image et la conserver dans son intimité ? Ma position sur le sujet est finalement assez simple, plutôt que de considérer que faire des photos sans le consentement des sujets est "en général ok, sauf cas particulier" (ce qui me semble être la tendance), je propose de passer à "le consentement est systématiquement demandé, sauf cas particulier". On verrait alors des compétences comme la capacité à mettre les gens à l'aise pour (re)créer la mise en scène ou faire en sorte qu'iels oublient l'appareil photo se développer, et les photos prises sur le vif sans le consentement auraient implicitement en leur sein (quand on comprends la situation en voyant la scène photographiée) la justification du fait que le consentement n'aura pas été demandé a priori mais a posteriori (par exemple s'il s'est passé un truc impossible ou difficile à reproduire, un objet qui tombe, un avion qui passe etc...). Un dernier point sémantique, dans la vignette de la vidéo tu parles d'éthique, mais dans la vidéo tu parles surtout de morale. Les définitions ne sont pas stabilisées donc c'est une remarque assez personnelle mais j'utilise les mots dans deux sens différents: la morale est toujours accolée à un contexte (par exemple un communauté, religieuse, nationale etc...) et suit des règles qui forment un dogme. Le cas particulier d'une morale dans un milieu professionnel comme la photo, on la nomme plus souvent déontologie (du coup selon qu'on soit pro ou amateurice la communauté des photographes peut relever de ma morale du groupe ou de la déontologie des métiers). L'éthique en revanche est plus absolue, elle découle d'une analyse aussi logique et objective que possible des connaissances qu'on a d'un domaine à un instant T. En ce sens, si on considère l'état de la société dans laquelle on vit, exposée à une résurgence des conservatismes, au néo-libéralisme et tout le tintouin, l'éthique devrait à mon sens dicter un comportement plus pro-consentement aux photographes, parce que c'est une façon de rester prudent-e.
Je ne sais pas si une société néolibérale (qui prône la liberté individuelle) irait justement réduire une liberté qui existe depuis longtemps déjà. La position que tu présentes était très minoritaire et je comprends : y'a plus tellement de photo de rue avec. Ça me paraît un peu candide de penser qu'on arrivera à des remises en scène réalistes (et est-ce que c'est ce qu'on veut voir ? Où est la spontanéité ? Ça donne un peu l'impression de recréer Instagram. Avec une version mise en scène et théâtralisée de la société). Surtout que bah... Tout n'est pas Gilden. T'as différentes façons de photographier les gens. Plus ou moins reconnaissables. Et dans la question "toujours ok" c'est "toujours ok", si tu comptes certains cas particuliers t'es dans la zone grise. Et je comprends la position : au pire t'as le temps au calme de décider si tu gardes l'image ensuite ou pas. Mais au moins tu l'as.
@@ThomasHammoudi l'effet produit par la société néolibérale c'est de favoriser un système au détriment des individus, notamment en polarisant les individus en leur faisant croire que ça défend leurs libertés individuelles, c'est une illusion. Il y a des libertés qui existent depuis longtemps mais qui ne répondent plus aux enjeux du réel, notamment à cause du numérique. Snowden disait "penser que la possibilité de protéger son indentité sur le web n'est pas important parce qu'on a personnellement rien à cacher, c'est faire la même erreur que penser la liberté d'expression comme inutile parce qu'on a personnellement rien à dire". Quand on fait une photo au smartphone même sans la publier les algorithmes vont détecter les visages et mouliner un tas de données, c'est pour ça qu'il faut prendre du recul et se poser la question en amont de comment on décide de prendre la photo. Ce dont je parlais ne détruit pas fondamentalement le droit à documenter le réel, celui que tu définis comme "réaliste", ça permet juste de le cadrer différemment pour orienter dans une direction légèrement décalée de la précédente, c'est un ajustement. Très concrètement la fameuse "spontanéité" n'est utile au propos de la photo que dans certains cas, par exemple lorsqu'on voit le visage des sujets. Mais il y a aussi plein de situations où demander le consentement en amont ne change rien, par exemple si tu veux prendre en photo des personnes qui bossent sur un chantier ; tu leur demandes si c'est ok, ensuite retour au boulot et hop on t'oublie. C'est dans ces situations où c'est tout à fait possible de demander le consentement qu'il faudrait l'automatiser, parce que ce n'est actuellement pas le cas pour d'autres raisons ; notamment parce qu'on réfléchit en termes de "est-ce que ça pourrait poser problème pour la personne photographiée" au lieu de "est-ce que ça pose problème que je photographie cette personne". Donc oui, c'est vrai qu'en dissociant prise de vue et diffusion (ce qui est une bonne chose, et sur ce point je suis sûr que les personnes de ton sondage seraient plus prudentes) on a toujours le temps de voir après, mais je m'intéresse à ce qui se passe dans ta tête au moment où tu décides de prendre la photo, quelles limites tu te fixes, et de l'impact que ça peut avoir sur la société en termes de "façons de penser". En outre le fait de "manipuler" et théâtraliser ce n'est pas forcément négatif, c'est juste plus difficile. Dans la rue les gens ne sont pas forcément de bon-nes acteur-ices, donc c'est clair que ça sera compliqué de (re)créer une scène crédible dans certaines situations, et là c'est complètement ok d'assumer de ne pas avoir le consentement en amont. Mais si le message que cette scène est censé véhiculer peut être produit autrement, en organisant un shooting par exemple, c'est au photographe de décider s'iel veut raconter ce message avec la photo de rue, de manière qualitative ou pas, et s'en donner les moyens. Il y a des contenus super quali sur Instagram, sur UA-cam, dans le cinéma etc... alors que ce sont des "gens qui posent". Raconter des histoires et soutenir un propos se fait très bien avec des gens qui y consentent, et ça peut dépeindre de manière très réaliste notre société. Il n'y a pas toujours besoin de spontanéité pour ça, sinon ça disqualifie aussi d'emblée les artistes qui dessinent ou peignent et montrent une version "mémorisée et interprétée" de certains éléments de la scène, ce n'est pas pour autant que ce ne sont pas des arts valides pour décrire le réel ; la photo a ce pouvoir d'instantanéité, mais il n'est pas toujours nécessaire. En fait l'idée est de décaler la zone grise, pour faire en sorte que n'y soient plus inclus que les sujets qui nécessitent vraiment de coller au réel, ça se rapproche alors du journalisme et de la déontologie qu'on y applique. Les journalistes apprennent en principe à choisir leurs sujets avec soin, à se renseigner sur la meilleure manière de le documenter. Ce n'est pas la même démarche que de se balader au pif en espérant voir quelque chose d'intéressant qu'on chopera au vol. Les photographes de rue peuvent aussi décider de se nourrir un peu plus de cette démarche réflexive en amont, plutôt que de s'asseoir sur des notions aussi importantes que le consentement en se disant que leur seul truc qui compte c'est l'après.
J'suis toujours pas convaincu 🤷♂️ Tu prends des définitions/situations pour justifier des idées très générales. C'est un peu bancal, comme essayer de faire tenir un bus sur des roues de skate (la métaphore vient de paraître, pas de jugement haha). Le discours sur la liberté d'expression ne marche que si on utilise les smartphone (avec des applis faisant de la détection de visage) : c'est super rare en photo de rue, pour des raisons évidentes de performances/AF/réactivité. Si je shoote avec un boitier, et que je trie avec LR sans reco d'images, bon. L'argument tombe un peu à l'eau. Pour ton "ajustement" en documentant le réel c'est pareil. " la fameuse "spontanéité" n'est utile au propos de la photo que dans certains cas, par exemple lorsqu'on voit le visage des sujets." ➡ mais pas du tout. Regarde la photo d'HCB à Madrid (la plus connue avec les fenêtres) : tu fais quoi ? Tu arrêtes tout le monde, tu parles de consentement, puis tu leurs redemande à tous de recommencer ? Soyons sérieux deux minutes. "En outre le fait de "manipuler" et théâtraliser ce n'est pas forcément négatif, c'est juste plus difficile. " ça c'est pareil. Tu essaies de faire rentrer au forceps des pratiques très diverses dans un moule où le consentement serait absolument nécessaire. C'est joli sur le papier, mais en vrai, tu ne ferais que tuer directement la pratique. Elle serait vide de sens. Quand tu dis "ça peut dépeindre de manière très réaliste notre société.", certains artistes ont fait ça (comme Mohamed Bourouissa), mais ça n'est plus vraiment de la photo de rue. C'est un discours mis en scène, plus une documentation candide de la vie publique (ce qu'est la photo de rue depuis le premier jour). Pour ton dernier paragraphe, tu détruis l'idée de photo de rue candide en vrai. Parce que ça, " Ce n'est pas la même démarche que de se balader au pif en espérant voir quelque chose d'intéressant qu'on chopera au vol. " c'est une façon très négative de représenter ce qui compose 99% de la pratique (et du plaisir). Se promener au hasard, aller à la pêche, espérer ramener une bonne image. Et, en gros, tu conclues en disant "mettez en scène ou faites du journalisme", la photographie de rue n'existe plus dans ce monde là. C'est plus une destruction qu'un glissement. Ps : et t'as déjà défendu la même ligne sur la vidéo de y'a 3 ans, et j'ai déjà répondu aux mêmes arguments. ua-cam.com/video/KGkpCvuWm_4/v-deo.html&lc=Ugwap13_VM4CsPQzymt4AaABAg.98mEQdTdP6j98n2o79RIHg J'avoue qu'aujourd'hui encore, je me suis reposé les mêmes questions : les propos ne donnent l'impression ni de connaître vraiment, ni de pratiquer la photo de rue. Auquel cas, tu ne proposerais pas ce genre d'approche consistant à la flinguer, je pense.
bonjour j'ai commencer la photographie j'ai 18 aujourd'hui j'en ai 70 c'est pour dire durant ma vie professionelle jai continué ma passion étant emploé dans un labo photo (argebtique) et depuis quelques années je suis passé au numérique et seulement depuis quelques mois j'ai commencé la photo de rue ce qui est très interéssant par rapport à la photo classique là depuis environ 5 mois ex: shooter se trouvant sur un échaffaudage entrain de refaire la façade d'une maison etc... merci pour tes vidéos et bon courage.📸
Рік тому+9
Pour augmenter mon propos un peu laconique ! La morale et le droit sont souvent en opposition, ou plutôt en juxtaposition, comme tu l'éxprimes bien dans la vidéo. Dans l'exrcice de la photographie de rue, que je pratique depuis des années, j'ai glissé progressivement vers le portrait de rue, et je ne demande que très rarement l'autorisation, au moins pour la première prise de vue, pour avoir une spontanéité du sujet photographié. Il m'arrive parfois d'avoir droit à une remontrance, de la part de personnes soucieuses de leur "droit à l'image". Il n'y a pas d'éducation à ces notions, et leur sincérité n'est pas à mettre en doute. Le problème vient lorsque la personne cherche à prendre l'ascendant sur le photographe. On est alors dans le cas d'un [conflit de position], ou chacun va rester sur son opinion et la situation devient inextricable. Dans ce cas, soit je tourne les talons (mais j'ai plusieurs fois vécu la situation d'une personne qui te suit et te harcèle jusqu'à vouloir saisir l'appareil photo, ou d'obtenir l'effacement de la photo). Selon le sage principe qui m'a été inculqué dans des cours de management, je me pose en général la question : "Est-ce que tu veux gagner ? Ou est-ce que tu veux avoir raison ? Bien souvent, la qualité de la photographie ne mérite pas de s'obstiner à faire valoir son bon droit. Pour autant, il va devenir de plus en plus difficile d'exercer sereinement la photographie de rue, la société se radicalise et chacun revendique sa vérité au détriment de la règle.
Très sympa ta vidéo Thomas ! J’aime bien son aspect didactique et réaliste à la fois. Pour ma part, avec près de 40 années de pratique de la photo de rue (certes de manière saisonnière), je reste autant concerné que l’échantillon de ton sondage par les réflexions et comportements sur ma pratique en matière de street photography, ce que je m’autorise vs. ce que je m’interdis, les jours avec et les jours sans (capacité à interagir avec mes semblables avant, pendant ou après les avoir photographiés). Ayant voyagé dans de nombreux pays, mon expérience m’a tout de même enseigné que la culture et le rapport à l’image de soi, la réaction au fait d’être photographié (que ce soit à l’improviste ou de façon plus posée) varient pas mal d’un pays, voire d’une région à l’autre. C’est aussi ce qui donne tout son sel à cette discipline photographique…
Je précise tout de suite que je ne pratique pas la photographie de rue... Du coup, je ne peux pas parler d'expérience. Pour définir une éthique, la question à se poser pourrait peut-être être la suivante : "suis-je en train de me servir de quelqu'un, en le photographiant, par intérêt personnel ou pour créer une image ?" Par créer une image, j'entends réaliser une oeuvre qui sert un propos, une démarche, qui relève d'une intention réfléchie. Si je prends la photo d'un grand-père fatigué parce que je veux une belle image pour Insta, est-ce de la création ou juste du commerce (exploitation de l'image de quelqu'un) ?
Baaaaah dans l'absolu t'es dépendant du réel en photo. Tu te sers toujours de lui pour faire tes photos. Donc on pourrait appliquer cette réflexion à tout.
Dans une certaine mesure oui, tu as raison. La réflexion distinguerait la pratique artistique de la pratique tout court d'ailleurs. Mais la différence en photo de rue est dans l'éthique justement : on s'intéresse à de l'humain qui ne l'a pas demandé. Exploiter un coucher de soleil pour se faire mousser sur les réseaux, ce n'est pas la même chose qu'utiliser l'image d'une personne... Vient ensuite le problème de la zone grise que tu as très bien évoqué.@@ThomasHammoudi
Je te rejoins, c'est plus complexe que mon idée première. Çà ferait un super thème de vidéo çà : qu'est-ce que l'image d'une personne en photographie ? Et merci pour le petit échange, c'est toujours très appréciable sur ta chaîne @@ThomasHammoudi
J’ai lu avec intérêt les témoignages et je retrouve des situations semblables à certaines que j’ai vécues. Mais il y a aussi les altercation sympa (bon ok si c’est sympa ce n’est pas une altercation :) Je prenais en photo un détail d’une façade assis par terre avec mon 6x6 argentique quand un homme ouvre la porte et me demande, l’air très sérieux, si ça va. Je lui répons que oui mais je me dis intérieurement « hé merde… ». Là-dessus il rentre chez lui en laissant la porte ouverte, va-t-il chercher un grand couteau ? Non, il ressort avec un sac plastique et me le donne en disant : « tenez ce sera plus utile à vous ». Dans le sac il y avait un boitier argentique canon AE1, des objectifs, un flash et du petit matériel… le tout un peu poussiéreux mais en parfait état. Il s’agit du second effet 6x6 avec sa manivelle, sa vision par le dessus et son capital sympathie qui donne moins l’impression que le photographe est un vieux vicelard, un flic ou un margoulin en repérage. Ça me fait penser qu’il faut encore que je lui glisse dans sa boite un tirage de sa bouche d’aération bizarre, pour le remercier…
Comme souvent une très bonne vidéo qui nous amène à poser des questions importantes. Je n'avais pas répondu au sondage - aucune excuse, je n'ai juste pas pris le temps :( mais j'aurais été dans les cas majoritaires : je photographie sans demander, je discute parfois après, je m'explique le cas échéant mais sans passer trois heures et sauf si je sens le débat complètement stérile, je m'interdis de prendre des gens dans des situations dégradantes et si, comme cela m'est arrivé (une seule fois) de prendre une photo qui peut causer préjudice (un couple aux regards "expressifs" en l'occurrence) je ne diffuse pas...
Super intéressante l'analyse du sondage. Personnellement, je fais deux séances de photo de rue par semaine. Je ne le fais pas vraiment par intérêt ni par plaisir, mais seulement pour driller, tout comme je pratique régulièrement mes gammes et mes arpèges sur mon instrument. Dans les faits, je n'aime pas des masses la photo de rue : j'y vois rarement des choses qui suscite mon intérêt, et les regards et réactions des gens ne m'aident pas à apprécier davantage la pratique. Mais je ne blâme pas les gens pour leurs réactions : je comprends leurs réticences et leur méfiance, qui tient autant de leur méconnaissance de la pratique, que des mutations du rapport à l'image depuis la démocratisation d'internet. Anecdote amusante cependant : je suis actuellement en train de post-traiter les photos prises cet été lors de mes vacances en Espagne : je compte sur à peine deux semaines de photographie plus de sourires et de gens qui s'amusent à prendre des poses, que sur des mois et des mois de photo de rue dans ma ville de Bourgogne.
@@ThomasHammoudi c'est une bonne question : est-ce que c'est lié à la culture, au lieu, au temps de l'année, un peu tout ça à la fois ? J'imagine qu'il doit bien exister des différences culturelles sur le rapport à l'image, mais se vérifient-elles à une échelle locale, régionale, nationale ? Ce serait intéressant de savoir s'il existe des études sur la question d'ailleurs.
Petit clin d'œil en souvenir d'une rencontre sympathique du côté de Lille 😉quant à la vidéo, merci pour cet angle original, intéressant et documenté sur un sujet souvent débattu et à propos duquel il se dit et s'écrit beaucoup de bêtises.
Merci Thomas pour cette vidéo intéressante et pour le sondage réalisé qui donne la vision du moment de ton audience. S'agissant du droit à faire des photos de personnes dans la rue, je voulais signaler ici une particularité helvétique qui restreint sensiblement la pratique de la photo de rue. En effet, depuis le 1er septembre 2023 et l'entrée en vigueur en Suisse de la nouvelle loi sur la protection des données, il n'est plus possible de prendre une personne en photo sans son consentement 'a priori'. La loi s'applique pour autant que la personne soit identifiable. Le législateur a voulu par là renforcer l'autodétermination informationnelle ce qui est sûrement une bonne chose pour beaucoup de situations qui n'ont rien à voir avec la photographie. Heureusement qu'il existe plusieurs moyens de prendre des photos de personnes sans qu'elles soient identifiables...
Ha oui, c'est assez strict en effet 😅. Par contre ce n'est pas que "mon" audience : le sondage a aussi été partagé sur le discord de Street photo France, où y'avait pas mal de pratiquants.
@@ThomasHammoudi Je me souviens de discussions agitées il y a quelques années sur Twitter, avec des féministes plutôt offensives, où on pouvait résumer tes réponses à « c’est légal donc balek ».
Ouais, ça a 4 ans quand même. Et on était tombés sur des gens qui viennent t'expliquer comme pratiquer la photo de rue, à partir de ce qu'elles ont découvert sur Twitter 10 minutes avant. Forcément, ça cristallise les positions. Après j'dis pas de plus shooter, juste d'en avoir un peu conscience quoi.
je me demande (plutôt deux fois qu'une!) si la peur qui nous saisit tous à un moment ou un autre sur le terrain n'est pas justement le signe que nous sommes en présence d'une photo potentiellement intéressante?
Pour celui qui vous écrit n'a jamais eu peur sur le terrain. faire de la photo instantanée, sinon à la dérobée, où si vous êtes dans un hôtel à l'étage, que vous ayez un zoom grand-angle, ou un téléobjectif 55 - 300 si vous êtes caché par le volet, vous pouvez faire de jolies photos sur le vif si vous savez regarder, et surtout soigner ses cadrages ce qui fait beaucoup pour une photo d'art en plus du reste.
Bonjour Thomas. Merci pour cette vidéo qui montre la vraie vie de la photo de rue. Pour compléter le sujet surtout pour les débutants comme moi il est quand même utile de bien connaître le cadre légal et j'ai beaucoup apprécié le petit livre de Joelle Verbrugge (photographe et avocate) " La photographie de rue - une avocate vous guide pas à pas." Bonne continuation A+
Faire un sujet comme celui-ci, en font un style à part entière, et il ne faut rien montrer quand on fait ce genre de photo, c'est un sujet comme un autre. Je connaissais un médecin généraliste, qui m'avait demandé de faire des photos de petits vieux dans un hospice. La première fois, j'ai fait les photos, j'étais pas trop à mon aise, quand j'ai apporté les photos en noir et blanc, j'étais plus décontracté Faire de la photo sociologique est aussi un genre, si j'ai un appareil numérique N i k o n, cela donne l'occasion de voir d'autres milieux sociaux autre que le sien, et voir d'autres manières de vivre.
Je pense que sur la question des situations à 'ne pas prendre', il y a toute une réflexion à se poser sur 'qui prend'. Et de là peut-être s'inspirer de ce que disent certains excellents photographes animaliers : un bon photographe animalier est un bon naturaliste. Pour reprendre l'exemple du SDF, est-ce qu'un photographe de rue qui s'intéresse aux SDF et qui connaît le milieu, les difficultés, l'histoire, ne serait pas plus légitime qu'un Jean-Michel qui va juste voir un SDF et le prendre en photo pour 'faire comme tout le monde' ? Perso je prends surtout des silhouettes, des visages dos, des jambes et des pieds, parce que c'est un travail qui me plaît (plus Saul Leiter que Bruce Gilden dans ma pratique, pour grossir le trait), mais si je m'intéressais aux visages comme Gilden, je pense que ma réflexion, ma pratique et mon propos seraient nourries de sociologie, d'histoire, de sens humain en quelque sorte. Comme ma pratique actuelle est inspirée et nourrie de réflexions, de lectures, etc.
Ha, tu as déjà vu des vidéos avec des statistiques issus de sondages auprès d'une communauté de photographes de rue ? Tu peux me les communiquer ? Je serai curieux de comparer les résultats. 😉 Pour ton sujet, il n'y a pas matière à une vidéo malheureusement. C'est la même chose que pour toutes les photos prises dans le cadre d'une pratique artistique.
@@ThomasHammoudi sujet de la vidéo photo de rue où se situe la ligne rouge … oui déjà vu et les stats ben je te dirai on leur f dire ce que l on veut …. Mais je vois que tu prends très mal les remarques, je te présente mes excuses.
@@e-jouer il n'y a pas matière à s'excuser. T'inquiètes. Tu te rends compte que c'est un sujet très subjectif et qu'il ne peut pas être traité que par un vidéaste ? Ce n'est pas un point de droit dont une vidéo suffit. Et pour les statistiques, tu ne peux pas leur faire dire n'importe quoi non plus. C'est un argument fallacieux. C'est d'ailleurs pour ça quelles sont en libre accès. Tu peux te faire ton avis dessus.
Un autre photographe victime de la cancel culture c'est Tatsuo Suzuki qui s'est fait bannir des ambassadeurs Fujifilm car il bloquait les gens dans la rue ou se plaçait un peut bizarrement face a eux pour les contraindre et en prendre la photo.
C'est effectivement anormal de voir le niveau de violence de certaines réactions, mais ça me paraît aussi sain de constater que les gens sont choqués par ce type de comportement, le contraire m'aurait fait beaucoup plus peur. Quand à la conséquence pour Fuji, ça se discute, je pense qu'un photographe qui décide de shooter et publier des images qui dérangent peut s'attendre à ce type de retour, et dans son cas ça a bien marché, il a perdu le contact avec Fuji mais s'est beaucoup fait connaître par ailleurs. Ça aurait été différent si son intention au départ n'avait pas été de bousculer les mentalités.
@@Simon_D59 je sais pas si c'était vraiment son but. J'ai rien lu dans ce sens quoi, c'est une supposition. Et en vrai, est-ce que c'est si désagréable comme interaction ? Il se met devant toi, shoote, repars. Est-ce que c'est vraiment pire que les associations qui te halpaguent dans la rue pour tout et n'importe quoi ? Je veux dire, dans la rue t'as plein d'interactions relou auxquels tu ne consens pas. Dans ce contexte là, je ne trouve pas ça plus dramatique qu'autre chose.
@@ThomasHammoudi c'est juste, je ne sais pas non plus quel était son but. S'il savait qu'il provoquait, on peut penser qu'il aurait dû s'attendre à ce que ses partenaires commerciaux se posent des questions, mais ce n'est peut-être pas le cas et qu'il été surpris des réactions. Par contre rien ne justifie de se faire harceler en ligne, là-dessus on est d'accord. Je ne sais pas pour toi mais les associations que me "halpaguent" dans la rue me hérissent aussi au plus haut point, donc je suis dérangé à la fois par ça et par un ou une photographe qui viendrait sous mon nez faire un cliché sans avoir mon accord. Mon ressenti dans l'histoire est important et doit être considéré si possible. Si je suis sur une zone de guerre je peux comprendre que mon ressenti sera moins important que le droit de faire des images, par contre ce n'est pas le cas si je suis en train de promener mon chien, dans ce cas la "liberté" de documenter le réel ne me semble pas passer au-dessus de ce que je ressentirai si on ne me demande pas mon accord pour la photo (surtout qu'a priori je n'ai aucune raison de dire non). Attention, le fait de dire "qu'il y a pire" ou "que ça arrive tout le temps" ne sont pas de bons arguments pour justifier une pratique. "Ta cousine est décédée ? il y a pire, ça pourrait être ta soeur, donc ne te plains pas." "L'esclavagisme c'est mal ? Bah pourtant tout le monde le faisait au XVe siècle, et on trouvait ça normal, si plein de gens le font c'est que c'est ok et les esclaves ont tort de se plaindre". Ces arguments sont une façon de discréditer le propos, alors que tout dépend de la légitimité de la démarche. Je pense que toutes les assos devraient utiliser d'autres méthodes que celles qui sont très intrusives, ayant été médiateur spécialisé dans les interventions en espace public je sais qu'il en existe plein qui sont aussi efficaces (elles ne sont pas utilisées simplement parce que ça coûterait de l'argent de former les bénévoles...). En outre, je préfère être un peu dérangé par des personnes qui défendent une cause juste plutôt que par une personne qui s'adonne à son loisir du samedi.
@@Simon_D59 c'est une façon de remettre en contexte plus généralement la pratique. Tu ne donnes pas ton consentement pour tout ce qui t'arrive dans la rue. Pourquoi faire un focus sur ça ? On se perd un peu trop dans des conditions théoriques à discuter de la photo de rue ex nihilo. Comme si elle ne s'inscrivait pas dans un contexte précis. Sans mentionner sa rareté : ça t'arrivera sans doute jamais. Et on reboucle sur ton autre commentaire : à tout demander avant tu tués la spontanéité.
Bon, j'imagine que chacun à un principe moral qui le guide en photo de rue; le mien est de ne pas faire aux autres ce que je n'aimerais pas qu'ils me fassent. Donc jamais de prés, rarement de face. Est-ce alors encore de la photo de rue? Sans doute pas lorsque l'humain n'est plus qu'un élément du décor urbain. Sinon, lorsque je regarde les résultats du sondage, je me demande
Donc ça veut dire que si une personne n'a pas les mêmes goûts et réactions que toi, tu considères que son ressenti n'est pas important ? ça me paraît un peu limitant comme vision, cette maxime sert en général de point de départ à la réflexion (c'est pour ça qu'on l'utilise souvent pour les enfants, avant de se forger une expérience des interactions sociales les gamins peuvent se baser sur leur ressenti perso, c'est un bon début) mais est loin de suffire. Enfin je ne doute pas qu'en pratique tu pousses le truc plus loin :)
J'aimerais savoir par quels chemins de réflexions vous êtes passé pour déboucher sur une supposée insensibilité au ressenti de l'autre? Vraiment, sans ironie, ça m'intéresse. Par contre, si vous pouviez vous abstenir de délégitimer un principe (ou autre) en l'infantilisant, la sérénité des échanges vous applaudirait à tout rompre !@@Simon_D59
@@galigonthier2239je remarque au passage que le jour où notre société aura plus de respect en pratique vis à vis des enfants, on sera moins vexés d'être infantilisés 🙈
Merci pour cette vidéo. J’ai pratiqué pendant longtemps la photo de rue mais j’en fais de moins en moins car les gens se laissent moins photographier qu’il y a 20 ou 30 ans. Un paradoxe à une époque où gens étalent leur vie sur les réseaux sociaux...
Peut-être qu'avec l'explosion des réseaux dits sociaux et la pratique du selfie, les gens ont pris conscience que leur image était leur propriété exclusive et qu'ils entendaient bien l'exploiter comme bon leur semble; bref ils sont plus soucieux de la valeur et donc de l'intégrité de leur bien qui peut effectivement, au regard de la quantité de smartphone preneur de clichés en circulation, leur être dérobé.
On peut toujours faire ce genre de photos, si les gens ne se font plus photographier, une seule solution, le grand angle et recadrer avec l'agrandisseur pour l'analogique, et le numérique avec photo filtre.
Ça fait du bien de voir quelqu'un d'autre rappeler qu'il y a un écart entre légalité et moralité 🫶
C'est une réflexion très intéressante que je me faisait moi-même.
Un autre exemple de cas où je pense qu'il faut faire attention et que je connais pour être militante LGBT, c'est l'outing. Publier une photo d'une personne LGBT lors d'une manifestation comme une pride peut conduire à révéler à ses parents, ses proches ou des gens qui ne la connaissent que de vue que cette personne est LGBT et engendrer un rejet familiale et/ou amical, du harcèlement voir des agressions.
C'est le genre de cas où j'évite de prendre en photo les visages.
Yes, ça fait sens. C'est juste que c'est pas trop ma pratique photo du coup ça ne m'est pas venu à l'esprit.
j'aime faire les manifs et les marches de fiertés c'est un super moment, je garde les photos pour moi ou je les partage aux principaux intéressés et je suis justement en train de m'entrainer à faire des photos fortes en évitant qu'on reconnaisse les manifestants. Après, il y a ceux qui viennent me voir spontanément pour poser. Pour moi, c'est un consentement, si ne le fais pas, je pense que je pourrais publier sans problème.
le pb n'est pas de "s'accrocher" avec qqun sur des prises de vue en milieu public. Non le pb c'est que cela nous influence a posteriori. On s'autocensure plus facilement après.....
Ha oui carrément. Y'a un double effet kiss cool.
Cool de voir les résultats d'un sondage auquel on a participé et de s'apercevoir qu'on est dans la moyenne de ce que je nomme les photographes "humanistes".
Il y a 15 jours j'ai discuté avec un gars qui me demandait pourquoi je l'avais pris en photo sans acrimonie particulière, mais un peu tendu, nous avons passé 10 mn, je lui expliquais un peu de droit, beaucoup de mon projet, montrais quelques clichés pris avant et du coup ; il a posé pour moi avec son épouse et refilé son adresse courriel. Bon in fine la photo était un peu pourrite, mais je lui ai tout de même envoyé.
Merci pour cette vidéo dont le sujet est abordé avec un angle assez intéressant, et la démarche est vraiment cool :)
Je suis tout de même surpris de voir qu'il y a plus d'un quart des personnes sondées qui considèrent que c'est "toujours ok" de prendre en photo des gens dans la rue sans leur consentement...
Je propose un cadre de réflexion: essayer de ne pas tellement tenir compte des conséquences possibles pour les personnes prises en photo (que ça soit pour la simple prise de vue ou pour la diffusion), comme tu l'as justement expliqué il y a aujourd'hui énormément de caméras et de dispositifs de prise de vue qui enregistrent notre image pour des raisons parfois discutables ; c'est donc un autre débat que de s'intéresser aux effets sur les personnes prises en photo (on pourrait d'ailleurs faire un sondage dans ce sens).
Ce qui me semble pertinent c'est de réfléchir à la démarche, est-ce que le principe même de prendre une personne en photo sans son consentement est ok ? Je comprends l'idée de la zone grise, mais dans la mesure où on est dans uen société où l'image a un usage bien particulier (et problématique sur plein d'aspects), je pense que les photographes ont une position qui mériterait d'être politiquement orientée vers la prudence et une pratique qui va vers plus de conscientisation collective. Si les photographes qui sont les "expert-es" de la prise de vue passent aussi facilement sur la notion de consentement, est-ce que ce n'est pas risqué ? Est-ce que ça ne peut pas produire des effets négatifs sur la société, en entraînant aussi le grand public vers un jemenfoutisme du droit à disposer de son image et la conserver dans son intimité ?
Ma position sur le sujet est finalement assez simple, plutôt que de considérer que faire des photos sans le consentement des sujets est "en général ok, sauf cas particulier" (ce qui me semble être la tendance), je propose de passer à "le consentement est systématiquement demandé, sauf cas particulier". On verrait alors des compétences comme la capacité à mettre les gens à l'aise pour (re)créer la mise en scène ou faire en sorte qu'iels oublient l'appareil photo se développer, et les photos prises sur le vif sans le consentement auraient implicitement en leur sein (quand on comprends la situation en voyant la scène photographiée) la justification du fait que le consentement n'aura pas été demandé a priori mais a posteriori (par exemple s'il s'est passé un truc impossible ou difficile à reproduire, un objet qui tombe, un avion qui passe etc...).
Un dernier point sémantique, dans la vignette de la vidéo tu parles d'éthique, mais dans la vidéo tu parles surtout de morale. Les définitions ne sont pas stabilisées donc c'est une remarque assez personnelle mais j'utilise les mots dans deux sens différents: la morale est toujours accolée à un contexte (par exemple un communauté, religieuse, nationale etc...) et suit des règles qui forment un dogme. Le cas particulier d'une morale dans un milieu professionnel comme la photo, on la nomme plus souvent déontologie (du coup selon qu'on soit pro ou amateurice la communauté des photographes peut relever de ma morale du groupe ou de la déontologie des métiers). L'éthique en revanche est plus absolue, elle découle d'une analyse aussi logique et objective que possible des connaissances qu'on a d'un domaine à un instant T. En ce sens, si on considère l'état de la société dans laquelle on vit, exposée à une résurgence des conservatismes, au néo-libéralisme et tout le tintouin, l'éthique devrait à mon sens dicter un comportement plus pro-consentement aux photographes, parce que c'est une façon de rester prudent-e.
Je ne sais pas si une société néolibérale (qui prône la liberté individuelle) irait justement réduire une liberté qui existe depuis longtemps déjà.
La position que tu présentes était très minoritaire et je comprends : y'a plus tellement de photo de rue avec. Ça me paraît un peu candide de penser qu'on arrivera à des remises en scène réalistes (et est-ce que c'est ce qu'on veut voir ? Où est la spontanéité ? Ça donne un peu l'impression de recréer Instagram. Avec une version mise en scène et théâtralisée de la société). Surtout que bah... Tout n'est pas Gilden. T'as différentes façons de photographier les gens. Plus ou moins reconnaissables.
Et dans la question "toujours ok" c'est "toujours ok", si tu comptes certains cas particuliers t'es dans la zone grise. Et je comprends la position : au pire t'as le temps au calme de décider si tu gardes l'image ensuite ou pas. Mais au moins tu l'as.
@@ThomasHammoudi l'effet produit par la société néolibérale c'est de favoriser un système au détriment des individus, notamment en polarisant les individus en leur faisant croire que ça défend leurs libertés individuelles, c'est une illusion. Il y a des libertés qui existent depuis longtemps mais qui ne répondent plus aux enjeux du réel, notamment à cause du numérique. Snowden disait "penser que la possibilité de protéger son indentité sur le web n'est pas important parce qu'on a personnellement rien à cacher, c'est faire la même erreur que penser la liberté d'expression comme inutile parce qu'on a personnellement rien à dire". Quand on fait une photo au smartphone même sans la publier les algorithmes vont détecter les visages et mouliner un tas de données, c'est pour ça qu'il faut prendre du recul et se poser la question en amont de comment on décide de prendre la photo.
Ce dont je parlais ne détruit pas fondamentalement le droit à documenter le réel, celui que tu définis comme "réaliste", ça permet juste de le cadrer différemment pour orienter dans une direction légèrement décalée de la précédente, c'est un ajustement. Très concrètement la fameuse "spontanéité" n'est utile au propos de la photo que dans certains cas, par exemple lorsqu'on voit le visage des sujets. Mais il y a aussi plein de situations où demander le consentement en amont ne change rien, par exemple si tu veux prendre en photo des personnes qui bossent sur un chantier ; tu leur demandes si c'est ok, ensuite retour au boulot et hop on t'oublie. C'est dans ces situations où c'est tout à fait possible de demander le consentement qu'il faudrait l'automatiser, parce que ce n'est actuellement pas le cas pour d'autres raisons ; notamment parce qu'on réfléchit en termes de "est-ce que ça pourrait poser problème pour la personne photographiée" au lieu de "est-ce que ça pose problème que je photographie cette personne". Donc oui, c'est vrai qu'en dissociant prise de vue et diffusion (ce qui est une bonne chose, et sur ce point je suis sûr que les personnes de ton sondage seraient plus prudentes) on a toujours le temps de voir après, mais je m'intéresse à ce qui se passe dans ta tête au moment où tu décides de prendre la photo, quelles limites tu te fixes, et de l'impact que ça peut avoir sur la société en termes de "façons de penser".
En outre le fait de "manipuler" et théâtraliser ce n'est pas forcément négatif, c'est juste plus difficile. Dans la rue les gens ne sont pas forcément de bon-nes acteur-ices, donc c'est clair que ça sera compliqué de (re)créer une scène crédible dans certaines situations, et là c'est complètement ok d'assumer de ne pas avoir le consentement en amont. Mais si le message que cette scène est censé véhiculer peut être produit autrement, en organisant un shooting par exemple, c'est au photographe de décider s'iel veut raconter ce message avec la photo de rue, de manière qualitative ou pas, et s'en donner les moyens. Il y a des contenus super quali sur Instagram, sur UA-cam, dans le cinéma etc... alors que ce sont des "gens qui posent". Raconter des histoires et soutenir un propos se fait très bien avec des gens qui y consentent, et ça peut dépeindre de manière très réaliste notre société. Il n'y a pas toujours besoin de spontanéité pour ça, sinon ça disqualifie aussi d'emblée les artistes qui dessinent ou peignent et montrent une version "mémorisée et interprétée" de certains éléments de la scène, ce n'est pas pour autant que ce ne sont pas des arts valides pour décrire le réel ; la photo a ce pouvoir d'instantanéité, mais il n'est pas toujours nécessaire.
En fait l'idée est de décaler la zone grise, pour faire en sorte que n'y soient plus inclus que les sujets qui nécessitent vraiment de coller au réel, ça se rapproche alors du journalisme et de la déontologie qu'on y applique. Les journalistes apprennent en principe à choisir leurs sujets avec soin, à se renseigner sur la meilleure manière de le documenter. Ce n'est pas la même démarche que de se balader au pif en espérant voir quelque chose d'intéressant qu'on chopera au vol. Les photographes de rue peuvent aussi décider de se nourrir un peu plus de cette démarche réflexive en amont, plutôt que de s'asseoir sur des notions aussi importantes que le consentement en se disant que leur seul truc qui compte c'est l'après.
J'suis toujours pas convaincu 🤷♂️
Tu prends des définitions/situations pour justifier des idées très générales. C'est un peu bancal, comme essayer de faire tenir un bus sur des roues de skate (la métaphore vient de paraître, pas de jugement haha).
Le discours sur la liberté d'expression ne marche que si on utilise les smartphone (avec des applis faisant de la détection de visage) : c'est super rare en photo de rue, pour des raisons évidentes de performances/AF/réactivité. Si je shoote avec un boitier, et que je trie avec LR sans reco d'images, bon. L'argument tombe un peu à l'eau.
Pour ton "ajustement" en documentant le réel c'est pareil. " la fameuse "spontanéité" n'est utile au propos de la photo que dans certains cas, par exemple lorsqu'on voit le visage des sujets." ➡ mais pas du tout. Regarde la photo d'HCB à Madrid (la plus connue avec les fenêtres) : tu fais quoi ? Tu arrêtes tout le monde, tu parles de consentement, puis tu leurs redemande à tous de recommencer ?
Soyons sérieux deux minutes.
"En outre le fait de "manipuler" et théâtraliser ce n'est pas forcément négatif, c'est juste plus difficile. "
ça c'est pareil. Tu essaies de faire rentrer au forceps des pratiques très diverses dans un moule où le consentement serait absolument nécessaire. C'est joli sur le papier, mais en vrai, tu ne ferais que tuer directement la pratique. Elle serait vide de sens.
Quand tu dis "ça peut dépeindre de manière très réaliste notre société.", certains artistes ont fait ça (comme Mohamed Bourouissa), mais ça n'est plus vraiment de la photo de rue. C'est un discours mis en scène, plus une documentation candide de la vie publique (ce qu'est la photo de rue depuis le premier jour).
Pour ton dernier paragraphe, tu détruis l'idée de photo de rue candide en vrai. Parce que ça, " Ce n'est pas la même démarche que de se balader au pif en espérant voir quelque chose d'intéressant qu'on chopera au vol. " c'est une façon très négative de représenter ce qui compose 99% de la pratique (et du plaisir). Se promener au hasard, aller à la pêche, espérer ramener une bonne image. Et, en gros, tu conclues en disant "mettez en scène ou faites du journalisme", la photographie de rue n'existe plus dans ce monde là. C'est plus une destruction qu'un glissement.
Ps : et t'as déjà défendu la même ligne sur la vidéo de y'a 3 ans, et j'ai déjà répondu aux mêmes arguments. ua-cam.com/video/KGkpCvuWm_4/v-deo.html&lc=Ugwap13_VM4CsPQzymt4AaABAg.98mEQdTdP6j98n2o79RIHg
J'avoue qu'aujourd'hui encore, je me suis reposé les mêmes questions : les propos ne donnent l'impression ni de connaître vraiment, ni de pratiquer la photo de rue. Auquel cas, tu ne proposerais pas ce genre d'approche consistant à la flinguer, je pense.
bonjour j'ai commencer la photographie j'ai 18 aujourd'hui j'en ai 70 c'est pour dire durant ma vie professionelle jai continué ma passion étant emploé dans un labo photo (argebtique) et depuis quelques années je suis passé au numérique et seulement depuis quelques mois j'ai commencé la photo de rue ce qui est très interéssant par rapport à la photo classique là depuis environ 5 mois ex: shooter se trouvant sur un échaffaudage entrain de refaire la façade d'une maison etc... merci pour tes vidéos et bon courage.📸
Pour augmenter mon propos un peu laconique !
La morale et le droit sont souvent en opposition, ou plutôt en juxtaposition, comme tu l'éxprimes bien dans la vidéo.
Dans l'exrcice de la photographie de rue, que je pratique depuis des années, j'ai glissé progressivement vers le portrait de rue, et je ne demande que très rarement l'autorisation, au moins pour la première prise de vue, pour avoir une spontanéité du sujet photographié.
Il m'arrive parfois d'avoir droit à une remontrance, de la part de personnes soucieuses de leur "droit à l'image". Il n'y a pas d'éducation à ces notions, et leur sincérité n'est pas à mettre en doute.
Le problème vient lorsque la personne cherche à prendre l'ascendant sur le photographe. On est alors dans le cas d'un [conflit de position], ou chacun va rester sur son opinion et la situation devient inextricable. Dans ce cas, soit je tourne les talons (mais j'ai plusieurs fois vécu la situation d'une personne qui te suit et te harcèle jusqu'à vouloir saisir l'appareil photo, ou d'obtenir l'effacement de la photo).
Selon le sage principe qui m'a été inculqué dans des cours de management, je me pose en général la question : "Est-ce que tu veux gagner ? Ou est-ce que tu veux avoir raison ? Bien souvent, la qualité de la photographie ne mérite pas de s'obstiner à faire valoir son bon droit.
Pour autant, il va devenir de plus en plus difficile d'exercer sereinement la photographie de rue, la société se radicalise et chacun revendique sa vérité au détriment de la règle.
Très sympa ta vidéo Thomas ! J’aime bien son aspect didactique et réaliste à la fois. Pour ma part, avec près de 40 années de pratique de la photo de rue (certes de manière saisonnière), je reste autant concerné que l’échantillon de ton sondage par les réflexions et comportements sur ma pratique en matière de street photography, ce que je m’autorise vs. ce que je m’interdis, les jours avec et les jours sans (capacité à interagir avec mes semblables avant, pendant ou après les avoir photographiés). Ayant voyagé dans de nombreux pays, mon expérience m’a tout de même enseigné que la culture et le rapport à l’image de soi, la réaction au fait d’être photographié (que ce soit à l’improviste ou de façon plus posée) varient pas mal d’un pays, voire d’une région à l’autre. C’est aussi ce qui donne tout son sel à cette discipline photographique…
J'ai participé au sondage, toujours intéressant de voir les résultats ... Qui ne m'étonnent pas d'ailleurs 😉
Je précise tout de suite que je ne pratique pas la photographie de rue... Du coup, je ne peux pas parler d'expérience.
Pour définir une éthique, la question à se poser pourrait peut-être être la suivante : "suis-je en train de me servir de quelqu'un, en le photographiant, par intérêt personnel ou pour créer une image ?" Par créer une image, j'entends réaliser une oeuvre qui sert un propos, une démarche, qui relève d'une intention réfléchie. Si je prends la photo d'un grand-père fatigué parce que je veux une belle image pour Insta, est-ce de la création ou juste du commerce (exploitation de l'image de quelqu'un) ?
Baaaaah dans l'absolu t'es dépendant du réel en photo. Tu te sers toujours de lui pour faire tes photos. Donc on pourrait appliquer cette réflexion à tout.
Dans une certaine mesure oui, tu as raison. La réflexion distinguerait la pratique artistique de la pratique tout court d'ailleurs. Mais la différence en photo de rue est dans l'éthique justement : on s'intéresse à de l'humain qui ne l'a pas demandé. Exploiter un coucher de soleil pour se faire mousser sur les réseaux, ce n'est pas la même chose qu'utiliser l'image d'une personne... Vient ensuite le problème de la zone grise que tu as très bien évoqué.@@ThomasHammoudi
@@lucb7619 ça dépend ce que c'est "l'image d'une personne". T'as différents degrés de ça quand même .
Je te rejoins, c'est plus complexe que mon idée première. Çà ferait un super thème de vidéo çà : qu'est-ce que l'image d'une personne en photographie ? Et merci pour le petit échange, c'est toujours très appréciable sur ta chaîne @@ThomasHammoudi
Top vidéo ! Super constructif !!
Merci ✌
J’ai lu avec intérêt les témoignages et je retrouve des situations semblables à certaines que j’ai vécues.
Mais il y a aussi les altercation sympa (bon ok si c’est sympa ce n’est pas une altercation :)
Je prenais en photo un détail d’une façade assis par terre avec mon 6x6 argentique quand un homme ouvre la porte et me demande, l’air très sérieux, si ça va. Je lui répons que oui mais je me dis intérieurement « hé merde… ». Là-dessus il rentre chez lui en laissant la porte ouverte, va-t-il chercher un grand couteau ? Non, il ressort avec un sac plastique et me le donne en disant : « tenez ce sera plus utile à vous ». Dans le sac il y avait un boitier argentique canon AE1, des objectifs, un flash et du petit matériel… le tout un peu poussiéreux mais en parfait état. Il s’agit du second effet 6x6 avec sa manivelle, sa vision par le dessus et son capital sympathie qui donne moins l’impression que le photographe est un vieux vicelard, un flic ou un margoulin en repérage.
Ça me fait penser qu’il faut encore que je lui glisse dans sa boite un tirage de sa bouche d’aération bizarre, pour le remercier…
L'histoire est belle !
Excellente vidéo, comme toujours !
Un grand merci !
@ okay bah je mets le merci en stand-by alors. Ahah
Comme souvent une très bonne vidéo qui nous amène à poser des questions importantes. Je n'avais pas répondu au sondage - aucune excuse, je n'ai juste pas pris le temps :( mais j'aurais été dans les cas majoritaires : je photographie sans demander, je discute parfois après, je m'explique le cas échéant mais sans passer trois heures et sauf si je sens le débat complètement stérile, je m'interdis de prendre des gens dans des situations dégradantes et si, comme cela m'est arrivé (une seule fois) de prendre une photo qui peut causer préjudice (un couple aux regards "expressifs" en l'occurrence) je ne diffuse pas...
Merci beaucoup. Vidéo très éclairante avec le bon niveau de nuance.
Merci bien✌🏻
Comment gérer les échanges lors de photographie architecturales au trépied ?
Le problème n'est pas une ligne rouge mais c'est assez compliqué à gérer.
Bah, là tu t'intéresses aux bâtiments non ? C'est plus le droit d'auteur le sujet que les passants. Faut juste leurs dire que eux tu t'en fous.
Super intéressante l'analyse du sondage.
Personnellement, je fais deux séances de photo de rue par semaine. Je ne le fais pas vraiment par intérêt ni par plaisir, mais seulement pour driller, tout comme je pratique régulièrement mes gammes et mes arpèges sur mon instrument. Dans les faits, je n'aime pas des masses la photo de rue : j'y vois rarement des choses qui suscite mon intérêt, et les regards et réactions des gens ne m'aident pas à apprécier davantage la pratique. Mais je ne blâme pas les gens pour leurs réactions : je comprends leurs réticences et leur méfiance, qui tient autant de leur méconnaissance de la pratique, que des mutations du rapport à l'image depuis la démocratisation d'internet.
Anecdote amusante cependant : je suis actuellement en train de post-traiter les photos prises cet été lors de mes vacances en Espagne : je compte sur à peine deux semaines de photographie plus de sourires et de gens qui s'amusent à prendre des poses, que sur des mois et des mois de photo de rue dans ma ville de Bourgogne.
Est-ce que c'est pas lié au contexte estival aussi ?
@@ThomasHammoudi c'est une bonne question : est-ce que c'est lié à la culture, au lieu, au temps de l'année, un peu tout ça à la fois ? J'imagine qu'il doit bien exister des différences culturelles sur le rapport à l'image, mais se vérifient-elles à une échelle locale, régionale, nationale ? Ce serait intéressant de savoir s'il existe des études sur la question d'ailleurs.
@@bassematthieu ha oui. C'est connu que les USA sont plus faciles à photographier sur ça.
Petit clin d'œil en souvenir d'une rencontre sympathique du côté de Lille 😉quant à la vidéo, merci pour cet angle original, intéressant et documenté sur un sujet souvent débattu et à propos duquel il se dit et s'écrit beaucoup de bêtises.
Merci Georges !
Merci Thomas pour cette vidéo intéressante et pour le sondage réalisé qui donne la vision du moment de ton audience.
S'agissant du droit à faire des photos de personnes dans la rue, je voulais signaler ici une particularité helvétique qui restreint sensiblement la pratique de la photo de rue. En effet, depuis le 1er septembre 2023 et l'entrée en vigueur en Suisse de la nouvelle loi sur la protection des données, il n'est plus possible de prendre une personne en photo sans son consentement 'a priori'. La loi s'applique pour autant que la personne soit identifiable.
Le législateur a voulu par là renforcer l'autodétermination informationnelle ce qui est sûrement une bonne chose pour beaucoup de situations qui n'ont rien à voir avec la photographie.
Heureusement qu'il existe plusieurs moyens de prendre des photos de personnes sans qu'elles soient identifiables...
Ha oui, c'est assez strict en effet 😅.
Par contre ce n'est pas que "mon" audience : le sondage a aussi été partagé sur le discord de Street photo France, où y'avait pas mal de pratiquants.
Heureux de voir que t'as évolué sur la question avec les années.
J'sais pas trop en quoi c'est heureux haha. Ça me semble normal que la réflexion soit mouvante quoi. 😅
@@ThomasHammoudi T’aurais pu faire le vieux con et rester sur tes positions 😁
Mais en quoi concrètement ? 😅
J'ai pas l'impression d'avoir radicalement changé d'avis. Juste précisé un peu le truc.
@@ThomasHammoudi Je me souviens de discussions agitées il y a quelques années sur Twitter, avec des féministes plutôt offensives, où on pouvait résumer tes réponses à « c’est légal donc balek ».
Ouais, ça a 4 ans quand même. Et on était tombés sur des gens qui viennent t'expliquer comme pratiquer la photo de rue, à partir de ce qu'elles ont découvert sur Twitter 10 minutes avant. Forcément, ça cristallise les positions. Après j'dis pas de plus shooter, juste d'en avoir un peu conscience quoi.
je me demande (plutôt deux fois qu'une!) si la peur qui nous saisit tous à un moment ou un autre sur le terrain n'est pas justement le signe que nous sommes en présence d'une photo potentiellement intéressante?
Je doute que ça soit lié. On aurait genre un sixième sens dédié à détecter les bonnes photos, c'est un peu trop beau haha.
Pour celui qui vous écrit n'a jamais eu peur sur le terrain. faire de la photo instantanée, sinon à la dérobée, où si vous êtes dans un hôtel à l'étage, que vous ayez un zoom grand-angle, ou un téléobjectif 55 - 300 si vous êtes caché par le volet, vous pouvez faire de jolies photos sur le vif si vous savez regarder, et surtout soigner ses cadrages ce qui fait beaucoup pour une photo d'art
en plus du reste.
Bonjour Thomas. Merci pour cette vidéo qui montre la vraie vie de la photo de rue. Pour compléter le sujet surtout pour les débutants comme moi il est quand même utile de bien connaître le cadre légal et j'ai beaucoup apprécié le petit livre de Joelle Verbrugge (photographe et avocate) " La photographie de rue - une avocate vous guide pas à pas." Bonne continuation A+
Yes. J'ai fait une vidéo sur le sujet, je la cite au début. Mais oui c'est une des bases à avoir en tête.
Faire un sujet comme celui-ci, en font un style à part entière, et il ne faut rien montrer quand on fait ce genre de photo, c'est un sujet comme un autre. Je connaissais un médecin généraliste, qui m'avait demandé de faire des photos de petits vieux dans un hospice.
La première fois, j'ai fait les photos, j'étais pas trop à mon aise, quand j'ai apporté les photos en noir et blanc, j'étais plus décontracté
Faire de la photo sociologique est aussi un genre, si j'ai un appareil numérique N i k o n, cela donne l'occasion de voir d'autres milieux sociaux autre que le sien, et voir d'autres manières de vivre.
Je pense que sur la question des situations à 'ne pas prendre', il y a toute une réflexion à se poser sur 'qui prend'. Et de là peut-être s'inspirer de ce que disent certains excellents photographes animaliers : un bon photographe animalier est un bon naturaliste.
Pour reprendre l'exemple du SDF, est-ce qu'un photographe de rue qui s'intéresse aux SDF et qui connaît le milieu, les difficultés, l'histoire, ne serait pas plus légitime qu'un Jean-Michel qui va juste voir un SDF et le prendre en photo pour 'faire comme tout le monde' ?
Perso je prends surtout des silhouettes, des visages dos, des jambes et des pieds, parce que c'est un travail qui me plaît (plus Saul Leiter que Bruce Gilden dans ma pratique, pour grossir le trait), mais si je m'intéressais aux visages comme Gilden, je pense que ma réflexion, ma pratique et mon propos seraient nourries de sociologie, d'histoire, de sens humain en quelque sorte. Comme ma pratique actuelle est inspirée et nourrie de réflexions, de lectures, etc.
Yes. Ça fait carrément sens oui. 😊
Vidéo sympa mais sujet déjà vu, j aurais aimé plutôt un sujet sur « que peut ton faire de ses photos de rue » diffusion ? Vente ? Impression ? Etc etc
Ha, tu as déjà vu des vidéos avec des statistiques issus de sondages auprès d'une communauté de photographes de rue ?
Tu peux me les communiquer ? Je serai curieux de comparer les résultats. 😉
Pour ton sujet, il n'y a pas matière à une vidéo malheureusement. C'est la même chose que pour toutes les photos prises dans le cadre d'une pratique artistique.
@@ThomasHammoudi sujet de la vidéo photo de rue où se situe la ligne rouge … oui déjà vu et les stats ben je te dirai on leur f dire ce que l on veut …. Mais je vois que tu prends très mal les remarques, je te présente mes excuses.
@@e-jouer il n'y a pas matière à s'excuser. T'inquiètes.
Tu te rends compte que c'est un sujet très subjectif et qu'il ne peut pas être traité que par un vidéaste ? Ce n'est pas un point de droit dont une vidéo suffit.
Et pour les statistiques, tu ne peux pas leur faire dire n'importe quoi non plus. C'est un argument fallacieux. C'est d'ailleurs pour ça quelles sont en libre accès. Tu peux te faire ton avis dessus.
Un autre photographe victime de la cancel culture c'est Tatsuo Suzuki qui s'est fait bannir des ambassadeurs Fujifilm car il bloquait les gens dans la rue ou se plaçait un peut bizarrement face a eux pour les contraindre et en prendre la photo.
Je ne sais pas si cancel culture c'est le bon terme (c'est assez connoté politiquement), mais ouais ça a géné.
C'est effectivement anormal de voir le niveau de violence de certaines réactions, mais ça me paraît aussi sain de constater que les gens sont choqués par ce type de comportement, le contraire m'aurait fait beaucoup plus peur. Quand à la conséquence pour Fuji, ça se discute, je pense qu'un photographe qui décide de shooter et publier des images qui dérangent peut s'attendre à ce type de retour, et dans son cas ça a bien marché, il a perdu le contact avec Fuji mais s'est beaucoup fait connaître par ailleurs. Ça aurait été différent si son intention au départ n'avait pas été de bousculer les mentalités.
@@Simon_D59 je sais pas si c'était vraiment son but. J'ai rien lu dans ce sens quoi, c'est une supposition.
Et en vrai, est-ce que c'est si désagréable comme interaction ? Il se met devant toi, shoote, repars. Est-ce que c'est vraiment pire que les associations qui te halpaguent dans la rue pour tout et n'importe quoi ?
Je veux dire, dans la rue t'as plein d'interactions relou auxquels tu ne consens pas. Dans ce contexte là, je ne trouve pas ça plus dramatique qu'autre chose.
@@ThomasHammoudi c'est juste, je ne sais pas non plus quel était son but. S'il savait qu'il provoquait, on peut penser qu'il aurait dû s'attendre à ce que ses partenaires commerciaux se posent des questions, mais ce n'est peut-être pas le cas et qu'il été surpris des réactions. Par contre rien ne justifie de se faire harceler en ligne, là-dessus on est d'accord.
Je ne sais pas pour toi mais les associations que me "halpaguent" dans la rue me hérissent aussi au plus haut point, donc je suis dérangé à la fois par ça et par un ou une photographe qui viendrait sous mon nez faire un cliché sans avoir mon accord. Mon ressenti dans l'histoire est important et doit être considéré si possible. Si je suis sur une zone de guerre je peux comprendre que mon ressenti sera moins important que le droit de faire des images, par contre ce n'est pas le cas si je suis en train de promener mon chien, dans ce cas la "liberté" de documenter le réel ne me semble pas passer au-dessus de ce que je ressentirai si on ne me demande pas mon accord pour la photo (surtout qu'a priori je n'ai aucune raison de dire non).
Attention, le fait de dire "qu'il y a pire" ou "que ça arrive tout le temps" ne sont pas de bons arguments pour justifier une pratique.
"Ta cousine est décédée ? il y a pire, ça pourrait être ta soeur, donc ne te plains pas."
"L'esclavagisme c'est mal ? Bah pourtant tout le monde le faisait au XVe siècle, et on trouvait ça normal, si plein de gens le font c'est que c'est ok et les esclaves ont tort de se plaindre".
Ces arguments sont une façon de discréditer le propos, alors que tout dépend de la légitimité de la démarche. Je pense que toutes les assos devraient utiliser d'autres méthodes que celles qui sont très intrusives, ayant été médiateur spécialisé dans les interventions en espace public je sais qu'il en existe plein qui sont aussi efficaces (elles ne sont pas utilisées simplement parce que ça coûterait de l'argent de former les bénévoles...). En outre, je préfère être un peu dérangé par des personnes qui défendent une cause juste plutôt que par une personne qui s'adonne à son loisir du samedi.
@@Simon_D59 c'est une façon de remettre en contexte plus généralement la pratique. Tu ne donnes pas ton consentement pour tout ce qui t'arrive dans la rue. Pourquoi faire un focus sur ça ?
On se perd un peu trop dans des conditions théoriques à discuter de la photo de rue ex nihilo. Comme si elle ne s'inscrivait pas dans un contexte précis. Sans mentionner sa rareté : ça t'arrivera sans doute jamais.
Et on reboucle sur ton autre commentaire : à tout demander avant tu tués la spontanéité.
Bon, j'imagine que chacun à un principe moral qui le guide en photo de rue; le mien est de ne pas faire aux autres ce que je n'aimerais pas qu'ils me fassent. Donc jamais de prés, rarement de face. Est-ce alors encore de la photo de rue? Sans doute pas lorsque l'humain n'est plus qu'un élément du décor urbain. Sinon, lorsque je regarde les résultats du sondage, je me demande
Je pense oui. Faudrait voir les images mais y'a plein de variantes de la photo de rue.
Donc ça veut dire que si une personne n'a pas les mêmes goûts et réactions que toi, tu considères que son ressenti n'est pas important ? ça me paraît un peu limitant comme vision, cette maxime sert en général de point de départ à la réflexion (c'est pour ça qu'on l'utilise souvent pour les enfants, avant de se forger une expérience des interactions sociales les gamins peuvent se baser sur leur ressenti perso, c'est un bon début) mais est loin de suffire. Enfin je ne doute pas qu'en pratique tu pousses le truc plus loin :)
J'aimerais savoir par quels chemins de réflexions vous êtes passé pour déboucher sur une supposée insensibilité au ressenti de l'autre? Vraiment, sans ironie, ça m'intéresse. Par contre, si vous pouviez vous abstenir de délégitimer un principe (ou autre) en l'infantilisant, la sérénité des échanges vous applaudirait à tout rompre !@@Simon_D59
@@galigonthier2239je remarque au passage que le jour où notre société aura plus de respect en pratique vis à vis des enfants, on sera moins vexés d'être infantilisés 🙈
beaucoup beaucoup de blabla sans veritablement du contenu
C'est ce que je me suis dis en lisant ton commentaire oui.