Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (Antoine-Jean Gros)

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  • Опубліковано 10 жов 2024
  • Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa est un tableau d'Antoine-Jean Gros datant de 1804, commandé par Napoléon pour représenter un épisode de la campagne d'Égypte. La réalité historique de la scène dépeinte par ce tableau, et en particulier du geste de Bonaparte, est contestée. Cependant, la visite de Bonaparte aux pestiférés est attestée par Desgenettes, mais les faits sont différents : Bonaparte, « se trouvant dans une chambre étroite et très encombrée, [il] aida à soulever ou mieux à porter le cadavre hideux d'un soldat dont les habits en lambeaux étaient souillés par l'ouverture spontanée d'un énorme bubon abcédé ». Cette scène a fait l'objet d'une première esquisse de Gros qui se trouve au Musée du Louvre. Bonaparte a donc pris encore plus de risques qu'en touchant un bubon fermé.
    Contexte de la création de l'œuvre
    Ce tableau a été réalisé en 1804, et exposé pour la première fois le 18 septembre au Salon de Paris. C'est Dominique Vivant Denon, qui a participé à l'expédition de Bonaparte en Égypte, et qui est devenu directeur du musée du Louvre, qui guide le travail de Gros. Le tableau représente Napoléon pendant une scène qui a eu lieu à Jaffa, en 1799, pendant laquelle il motive ses troupes et où il s'approche et touche des malades d'une épidémie de peste qui sévit dans l'armée.
    La commande de ce tableau vise à redorer l’image de Bonaparte alors que sa volonté d’euthanasier les pestiférés de son armée est rapportée par la presse anglaise, ainsi qu’à faire oublier que la veille de cette visite aux pestiférés, à la suite du siège de Jaffa, Bonaparte avait fait massacrer 3000 prisonniers qu’il estimait ne pas pouvoir faire garder et nourrir.
    Composition du tableau
    Ce tableau reprend le même principe que le Serment des Horaces de Jacques Louis David de 1784, conservé au Louvre. On peut remarquer trois arcades comme pour le Serment des Horaces à gauche les fils prêtant serment, puis au milieu le père levant les épées et à droite les femmes tristes.
    La scène se passe dans une mosquée, on voit sa cour et son minaret. En arrière-plan, il y a les murailles de la ville, dont une tour présente une brèche, tandis qu'un drapeau français démesuré flotte au-dessus de la fumée d'un incendie.
    À gauche, dominé par un arc outrepassé typique de l'architecture arabe, un homme habillé à la manière orientale distribue du pain, aidé par un serviteur qui porte un panier. Derrière eux, deux Noirs en livrée portent un brancard. Devant, un homme assis, pensif, rappelle un des damnés du Jugement dernier de Michel-Ange7.
    À droite, sous deux arcades, cette fois-ci en arc brisé, Napoléon, touche le bubon d'un malade à son aisselle. Au premier plan, un médecin arabe donne des soins à un autre malade. Le bas du tableau est occupé par des hommes prostrés. La lumière du tableau et le jeu des couleurs mettent en évidence Napoléon Bonaparte.
    Décrivons cette composition. On remarque une structure en deux groupes : celui de la lumière et celui de l’ombre. Dans celui qui baigne dans la lumière, on voit Bonaparte au centre de la composition, à l’intersection des lignes dominantes. Il est accompagné d’un général et du médecin en chef de l’armée, Desgenettes. Dans ce groupe, des pestiférés ont des corps qui sont des nus académiques, à la beauté idéalisée où tous les muscles sont visibles, tels des sculptures antiques.
    Dans le deuxième groupe, l’obscurité domine. Les figures présentes y sont tristes et désabusées : voir ce groupe d’arabes et de soldats à gauche, juste derrière le général. Ce groupe dit le désespoir quand celui de la lumière représente l’espoir revenu. Dans l’obscurité sont peints les différents stades de la peste. On remarque à gauche des figures qui souffrent, mais aussi deux Arabes portant un brancard qui soutient certainement un cadavre, représentés de manière énergique. Lorsque l’on se déplace vers la droite, en suivant l’ombre, les figures vont de plus en plus mal jusqu'à la mort. Gros présente un médecin turc qui prélève le liquide présent dans un bubon. Cette représentation est inscrite dans l’actualité, puisqu'à l’époque le seul moyen de lutter contre la peste est la vaccine (on prélève le pus d’un malade et on l’introduit dans le sang d’une personne non malade). La question de la vaccine est très débattue, car une personne sur trois cents peut mourir après injection de la vaccine. Cette représentation est donc comprise par les contemporains (cette opinion est en fait erronée. A l'époque, on luttait contre la variole - et non la peste - par l'inoculation de la maladie, dite variolisation, grâce à une scarification cutanée (et non dans le sang). La vaccine de Jenner n'a été introduite en France qu'en 1800 et les membres de l'expédition d'Égypte ne pouvaient en avoir connaissance).
    www.loreillequigratte.com

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