Je suis un homme vivant. Rien de ce qui est humain ne m’est étranger. J’ai à peine le temps de m’étonner que j’existe, mais je me réjouis toujours d’être au monde. Je ne me m’épanouis jamais tout à fait, parce que je me fais une idée toujours meilleure de la vie Je suis bouleversé par la différence qu’il y a entre moi et le brin d’herbe, entre moi et les lions entre moi et les îles de lumière des étoiles. Entre moi et les chiffres, surtout entre moi et le 2, entre moi et le 3. J’ai aussi un défaut, un péché : je prends l’herbe au sérieux, je prends les lions au sérieux, et les mouvements presque parfaits du ciel. Et une blessure accidentelle à la main me fait voir à travers elle, comme à travers une lunette, les douleurs du monde et ses guerres. D’un tel accident vient la grande compréhension que j’ai pour Ulysse - et l’admiration que j’ai pour l’homme au visage morose, Dante Alighieri. J’aurais de la peine à imaginer une terre déserte, tournant autour du soleil… (Peut-être aussi parce qu’il y a de tels vers dans le monde) J’aime rire, même si je ris rarement, car j’ai toujours à faire ou que je voyage sur un radeau, à l’infini, sur l’océan ovale de la fantaisie. C’est un spectacle inoubliable que celui de savoir, de découvrir, la carte de l’univers en expansion, tandis que tu regardes une de tes photographies d’enfance ! C’est un corps à toi, ancien, que tu as égaré, et pas même une annonce, écrite en grosses lettres, ne t’offre une chance quelconque de le retrouver. Je déroule le papyrus de ma vie plein de hiéroglyphes, et ce que je peux vous dire, maintenant, ici, après un pénible déchiffrement, mais non sans plaisir, c’est un poème consacré à la paix. Il y a une fertilité inouïe dans la terre et dans les pierres et dans les charpentes, magnétique, le temps, instant après instant, élève mes pensées comme des corps vivants. Il y a une fertilité inouïe dans la terre et dans les pierres et dans les charpentes. Si je clouais mon ombre pour une seconde à peine, elle se remplirais de fougères, de bruyères ! Seul ton visage oblong, ma bien-aimée, laisse-le tel qu’il est, appuyé entre deux battements de mon coeur, comme entre le Tigre et l’Euphrate. *
O viata scurta de doar cincizeci de ani si cât zbucium ,
❤️❤️❤️
Va multumesc pentru lectura, se potriveste timbrul vocii, ritmul, intonatia. O experienta deosebita, multumesc!
Foarte frumos!
Dumnezeu sa va odihneasca in Lumina Nemuritor.
NICHITA STANESCU A MURIT CAND M-AM NASCUT EU -ALT GENIU-- SI EU IAU IN SERIOS IARBA SI LEII
eu ma regasesc in ce zici tu ,sunt nascut atunci la fel ca tine ! suntem si noi un mic geniu ,ne ragasim in el
Aveți grijă ce fumați?.Geniilor!
TE iubesc..chiar daca razi rar🌹💞
Je suis un homme vivant.
Rien de ce qui est humain ne m’est étranger.
J’ai à peine le temps de m’étonner que j’existe, mais
je me réjouis toujours d’être au monde.
Je ne me m’épanouis jamais tout à fait,
parce que
je me fais une idée toujours meilleure
de la vie
Je suis bouleversé par la différence qu’il y a
entre moi et le brin d’herbe,
entre moi et les lions
entre moi et les îles de lumière
des étoiles.
Entre moi et les chiffres,
surtout entre moi et le 2, entre moi et le 3.
J’ai aussi un défaut, un péché :
je prends l’herbe au sérieux,
je prends les lions au sérieux,
et les mouvements presque parfaits du ciel.
Et une blessure accidentelle à la main
me fait voir à travers elle,
comme à travers une lunette,
les douleurs du monde et ses guerres.
D’un tel accident
vient la grande compréhension
que j’ai pour Ulysse - et
l’admiration que j’ai
pour l’homme au visage morose, Dante Alighieri.
J’aurais de la peine à imaginer
une terre déserte, tournant
autour du soleil…
(Peut-être aussi parce qu’il y a
de tels vers dans le monde)
J’aime rire, même si
je ris rarement, car j’ai toujours à faire
ou que je voyage sur un radeau, à l’infini,
sur l’océan ovale de la fantaisie.
C’est un spectacle inoubliable
que celui de savoir,
de découvrir,
la carte de l’univers en expansion,
tandis que tu regardes
une de tes photographies d’enfance !
C’est un corps à toi, ancien,
que tu as égaré,
et pas même une annonce, écrite
en grosses lettres,
ne t’offre une chance quelconque
de le retrouver.
Je déroule le papyrus de ma vie
plein de hiéroglyphes,
et ce que je peux vous dire,
maintenant, ici,
après un pénible déchiffrement,
mais non sans plaisir,
c’est un poème consacré à la paix.
Il y a une fertilité inouïe
dans la terre et dans les pierres et dans les charpentes,
magnétique, le temps, instant après instant,
élève mes pensées
comme des corps vivants.
Il y a une fertilité inouïe
dans la terre et dans les pierres et dans les charpentes.
Si je clouais mon ombre pour une seconde à peine,
elle se remplirais de fougères, de bruyères !
Seul ton visage oblong, ma bien-aimée,
laisse-le tel qu’il est, appuyé
entre deux battements de mon coeur,
comme entre le Tigre
et l’Euphrate.
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Nichita are acelaşi gând ca şi mine!!:))