Désordres - Rencontre avec Cyril Schäublin

Parfois, des ofnis (objets filmiques non identifiés, ou films singulier) viennent nous émerveiller, nous bousculer. Désordres fait résolument parti de nos coups de cœur partagés et que l'on souhaite partager. Classieux, immensément élégant, intelligent, et totalement en dehors des sentiers battus, le film de Cyril Schäublin nous plonge dans la fin du 19ème siècle en Suisse, dans le monde de l'horlogerie, où la question politique est saisie par chacun, à commencer par un géographe de passage, Pierre Kropotkine, qui de retour de son voyage posera les fondements du communisme libertaire. Le film (re)pose ainsi la question, tout a-t-il été vraiment tenté, existerait-il des voies alternatives ? Cette question centrale, posée avec douceur et calme - tempérament suisse ? - par les ouvriers progressistes qui cherchent à s'organiser avec humilité, n'est pas sans corollaire, sans contrepoints que Schäublin très intelligemment interroge et met en scène avec une ambition artistique rare. Chaque plan est léché, les cadres particulièrement atypiques, les décors et habits sont somptueux et colorés, à l'instar des dialogues très travaillés, le réalisateur inscrit résolument son récit "anarchique"' dans un écrin artistique de premier rang qui emprunte tant à la poésie qu'à la peinture, proposant des tableaux animés qui se superposent les uns aux autres, ou pouvant se rapprocher de la démarche de Rohmer avec l'Anglaise et le Duc: rendre grâce avec grâce.

[@Endorphinooos]

Wow, il n'a aucune malice. Il a l'air d'une pureté confondante! C'est toujours ceux qui ont le moins de prétention sur un sujet qui y arrivent le mieux. Il dit que c'est impossible de faire un film historique etc...et pourtant on sent une atmosphère ultra singulière.

[@liam5664]

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