Il s’était adossé contre l’aurore Et sur l’horizon qu’on croit mort, Il tapait du pied. Les lumières du matin s’étaient tues, Le char du jour avait été retenu, Tous l’épiaient. L’enfant sans début ni fin, paraissait. Et sur le monde, son ombre croissait. Silence. Chacun voyait son terme se produire. Chacun imaginait son âme se faire conduire A l’immense. « Clarté du jour, tu nous as abandonnés ! » Ainsi criaient tous les condamnés, Face à la pénombre. Alors l’ombre sortie des ombres apparut. Et sans détour s’adressa aux vaincus Qui s’amassaient en nombre. Elle se fit voir dans sa profonde vérité Sans qu’aucune flamme ne fut nécessitée, Et soudain il fit froid. Ils l’avaient tous vue les yeux clos. Leurs âmes avaient perdu leur enclos. Le monde tremblait d’effroi. « Qui nous contient, qu’avons-nous contenu ? » Et l’on pleurait sur ce que l’on croyait avoir connu Des larmes sans auteur. La nuit durait sans jamais vouloir se finir, Et sur la terre cette boule noire, elle faisait mûrir Des fruits sans couleur. La mort elle-même n’en revenait pas, Elle qui n’avait cessé de distribuer trépas Devait prendre congés.
Les contours de la vie s’estompaient Et l’on pouvait dire sans se tromper Que le temps s’était allongé. Les vents soufflaient en toutes directions, Les voix chantaient de nouvelles variations, Sacrée Nouveauté ! Avec une lenteur qu’on ne connaissait guère, Des heures et des secondes enfantaient d’hier Tant de nouveau-nés. Les autres n’existaient presque plus ! La tempête obscure avait rabattu Nos visages en un tas. Dans le grouillement des peaux abandonnées, Quelque chose d’infâme semblait encore bouillonner. La rumeur montât. Un jour qui ne fut jour que de souvenir, La chose qui en avait fini de bouillir Finalement explosa. Un soleil d’or, une sphère parfaite Qui de tant de vilénies avait été faite, Dans le ciel se posa. Et le matin et le reste furent encore une fois. On retrouva l’espoir, les craintes et la foi D’un jour enfin achevé. L’enfant lassé de tant de tromperies, Fit retomber lorsqu’il s’en repartit Le voile qu’il avait levé.
Il s’était adossé contre l’aurore
Et sur l’horizon qu’on croit mort,
Il tapait du pied.
Les lumières du matin s’étaient tues,
Le char du jour avait été retenu,
Tous l’épiaient.
L’enfant sans début ni fin, paraissait.
Et sur le monde, son ombre croissait.
Silence.
Chacun voyait son terme se produire.
Chacun imaginait son âme se faire conduire
A l’immense.
« Clarté du jour, tu nous as abandonnés ! »
Ainsi criaient tous les condamnés,
Face à la pénombre.
Alors l’ombre sortie des ombres apparut.
Et sans détour s’adressa aux vaincus
Qui s’amassaient en nombre.
Elle se fit voir dans sa profonde vérité
Sans qu’aucune flamme ne fut nécessitée,
Et soudain il fit froid.
Ils l’avaient tous vue les yeux clos.
Leurs âmes avaient perdu leur enclos.
Le monde tremblait d’effroi.
« Qui nous contient, qu’avons-nous contenu ? »
Et l’on pleurait sur ce que l’on croyait avoir connu
Des larmes sans auteur.
La nuit durait sans jamais vouloir se finir,
Et sur la terre cette boule noire, elle faisait mûrir
Des fruits sans couleur.
La mort elle-même n’en revenait pas,
Elle qui n’avait cessé de distribuer trépas
Devait prendre congés.
Les contours de la vie s’estompaient
Et l’on pouvait dire sans se tromper
Que le temps s’était allongé.
Les vents soufflaient en toutes directions,
Les voix chantaient de nouvelles variations,
Sacrée Nouveauté !
Avec une lenteur qu’on ne connaissait guère,
Des heures et des secondes enfantaient d’hier
Tant de nouveau-nés.
Les autres n’existaient presque plus !
La tempête obscure avait rabattu
Nos visages en un tas.
Dans le grouillement des peaux abandonnées,
Quelque chose d’infâme semblait encore bouillonner.
La rumeur montât.
Un jour qui ne fut jour que de souvenir,
La chose qui en avait fini de bouillir
Finalement explosa.
Un soleil d’or, une sphère parfaite
Qui de tant de vilénies avait été faite,
Dans le ciel se posa.
Et le matin et le reste furent encore une fois.
On retrouva l’espoir, les craintes et la foi
D’un jour enfin achevé.
L’enfant lassé de tant de tromperies,
Fit retomber lorsqu’il s’en repartit
Le voile qu’il avait levé.
❤
C'est très beau. Ce serait bien que l'on puisse le lire directement aussi, si vous le mettiez en commentaire épinglé par exemple. ;)
Très bonne idée ! Merci pour tous ces bons conseils 🙂
Tres beau texte .
Pourquoi lire sans faire les liaisons ??? C'est un peu dommage !
D’abord merci! Et pour les liaisons j’y prêterai plus attention, merci pour votre remarque.