Ariane Mnouchkine : l'entretien intégral

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  • Опубліковано 12 гру 2018
  • Invitée de Fabienne Pascaud pour un grand entretien en public, au Théâtre du Rond-Point, à Paris, la directrice du Théâtre du Soleil Ariane Mnouchkine nous parle d'art, de théâtre, d'engagement, et même de gilets jaunes.
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КОМЕНТАРІ • 12

  • @Tailleur1952
    @Tailleur1952 5 років тому +4

    Merci Ariane Mnouchkine, cela fait du bien d'entendre vos propos sur la VIE par le prisme du théâtre.
    Encore merci pour votre passion pour le travail de scène au théâtre du soleil.
    Pierre Delorme

  • @beatrixvantil8623
    @beatrixvantil8623 3 роки тому +3

    quelle joie de vous entendre Madame Mnouchkine , merci , cela change de la langue de bois

  • @Bibi111ism
    @Bibi111ism 2 роки тому +3

    Un grand moment de théâtre

  • @jacquesjackatac8290
    @jacquesjackatac8290 Рік тому +1

    Merci !

  • @poesielavie4265
    @poesielavie4265 5 років тому +5

    Les vents contraires :
    LE PROCHAIN ARTISTE
    Ce que je reproche le plus aux artistes du secteur public c’est d’ignorer comment et pourquoi les outils culturels ont été élaborés et construits.
    Ce sont les travailleurs de tout le pays qui ont participé pendant plusieurs générations à l’émergence de l’expression populaire dans tous les arts.
    Après leur journée de travail ils sont allés dans leurs lieux de vie installer les tréteaux de ce qui devait être une tribune.
    Là, au milieu de tous, se trouvaient réunis et les poètes et le public populaire, et le mot populaire avait le sens pour dire : tout le monde.
    Les artistes étaient des gens du public qui se mettaient à jouer la comédie humaine et leur but était de charmer chacun chacune.
    L’objet de leur quête était de se mettre à jouer en mimant les gestes de leur vie quotidienne en même temps qu’ils trouvaient les mots pour le dire.
    Ainsi nous nous retrouvions spectateurs de notre propre vie sur le média public et nos interprètes donnaient forme au mystère de notre existence.
    Nous avions des artistes qui créaient le pain du jour avec la farine de chacun, nos peines et nos joies, pour le pain nouveau de nos consciences.
    Et la farine de chacun était bonne pour le pain, peu importait la quantité quand la qualité y était de culture humaine.
    Nous nous sommes enseigné l’art de vivre et nous nous sommes exercé à éloigner le mal, à guérir, à provoquer l’amour.
    Un jour nous avons pu construire des outils fixés à des places dans nos cités cimentées, et nos routes goudronnées devaient mener le toutim vers ces porte-paroles.
    Mais la nuit c’est peu à peu emparé de ces lieux de culte. Des têtes remplies d’irréalité et des mains inutiles nous ont pris nos outils pour les gaspiller et les réduire au silence.
    Inutiles toutes ces constructions et toutes nos subventions qui devaient servir exclusivement l’éducation populaire, c’est-à-dire l’éducation de tout le monde.
    Plus aucun artiste n’est venu dans nos cités aux heures quotidiennes après la journée de travail pour relever la nuit et préparer le pain du jour.
    Et ainsi les artistes ont oublié nos noms et nos adresses; ainsi les murs des quartiers de la Terre se sont refermés sur des ghettos où a mûrie l’arriération : des murs si hauts que l’humanité s’y trouve comme aliénée.
    Il a fallu que nous enfilions des maillots jaunes pour signaler nos corps décharnés et nos âmes desséchées.
    Moi, le trouveur, aujourd’hui, le corps diminué par le travail trop dur, l’esprit embrouillé par les humiliations quotidiennes, usé par le rabrouement harcelant, par tout ce qui me fait sentir seul, par le manque de résonnance à ma voix psalmodiant ma joie de vivre, par mes cris à tue-tête en chœur avec toutes les faims; moi, le trouveur amoureux, je suis sur la place publique et je garde cette place, cette place qui est ma place - en espérant vous y trouver pour la grande humanité de tous vos pays, cette humanité de toutes les humanités, dans l’exil en cette Terre, cette île seulette dans le grand Univers, cette Terre plus beau pays dans l’Univers où j’ai vu le paradis à la fenêtre de vos yeux, au coin de vos sourires.
    Pierre Marcel Montmory trouveur 6 Janvier 2019
    (Je donne mes trouvailles sur les places publiques et les lieux de vie depuis 1964 et, pour payer mes factures, je fais autre chose).

    • @TWD66
      @TWD66 3 роки тому

      Merci pour ce beau texte. Je comprends toutefois la réserve d'Ariane au sujet des vents contraires. Il est plus sage et utile de prendre 15 minutes pour parler de choses positives que de se perdre en dénonciations.

  • @sophiedemiscault
    @sophiedemiscault 5 років тому +3

    Trop bien..

  • @chien1789
    @chien1789 5 років тому +4

    Mon gilet en loques je vais par les chaussées
    Voir mes bons compagnons de qui on se moque
    Le goût du pain ne fait pas la différence
    Entre le juge et la mauvaise pitance
    Et les biens nantis et l’horrible malchance
    Qui nous fait gémir et insulter l’époque
    Nous les inconnus des gilets en loques
    Vivants sans possession qu’avec l’endurance
    Ils me mettront en dedans comme Nelligan*
    Les gens normaux haïssent les désespérés
    Être trop ceci n’avoir pas assez de cela
    Les gens sont biens avec juste tout ce qu’il faut
    Ils me pendront à la une de leur journal
    Je suis un malfaiteur sans classe sociale
    Je jouis de toutes les belles animales
    Seules me regretteront les vraies vestales
    Car n’est péché que le poisson que la mer a jeté
    Dans le filet du pêcheur au cœur bien hameçonné
    Qui vit sur les rives des pays aux rochers édentés
    Déchire sa coque de chairs naufragées dans Léthé
    Mon gilet en loques je vais par les chaussées
    Voir mes bons compagnons de qui on se moque
    Le goût du pain ne fait pas la différence
    Entre le juge et la mauvaise pitance
    Pierre Marcel Montmory trouveur
    *Nelligan : poète savant, canadien, enfermé par les gens biens
    www.poesielavie.com/

  • @poesielavie4265
    @poesielavie4265 5 років тому +3

    Copier et partager fait partie de la tradition des véritables artistes !