Nietzsche - Essai d'autocritique
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- Опубліковано 29 сер 2024
- Retrouvant "les valeureux chemins du pessimisme", Nietzsche apparait ici à la fois comme un médecin, qui cherche le remède à la crise, à la souffrance, à la maladie de la civilisation, et en même temps comme son « empoisonneur». Si un corps, si une civilisation n’est plus viable car trop malade et gangrenée profondément, autrement dit que la mort est irrémédiable, le médecin doit se débarrasser du corps, tout comme le philosophe doit se débarrasser de cette civilisation « pourrie » et contagieuse. La philosophie fait avec lui un pas en arrière et séjourne de nouveau dans la pénombre hors de laquelle elle s’est précipitée dès son inauguration platonicienne: celle de la sensualité, du corps et de l’affectivité.
Merci
Autocritique
Quand j’ai repris seul ma route je tremblais
peu de temps après j'étais malade
plus que je malade, je veux dire épuisé par l'irrépressible déception
provoqué par tout ce qui nous restait à nous autres, modernes, qui puit nous enthousiasmer
Lassé par le gaspillage général de force , de travail ,d’espoir, de jeunesse , d’amour
épuisé par le dégoût pour le côté féminin
et l’exaltation sans borne de ce romantisme
pour tout cet idéalisme mensonger
et ce relâchement de la conscience qui là avait encore une fois remporté la victoire contre l’un des plus valeureux
lassé enfin et pas qu’un peu , par le chagrin d’éprouvé un impitoyable soupçon
peut être étais-je après cette déception ,condamné à vivre
dans une méfiance
dans un mépris
dans une solitude plus profond que jamais
ma tâche , ou s’en était-elle allée ?
quoi ? me semblait il pas que ma mission m’est quittée ?
Que de longtemps, je n’aurai plus le droit sur elle ?
que faire pour endurer jusqu’au bout , pareille privation, la plus grande
je commençais, par m’interdire, radicalement et par principe, tout musique romantique
cet art équivoque grandiloquent étouffant
qui dépouille l’esprit de sa rigueur et de son entrain
et qui fait pulluler toute sorte de désir confus
toute concupiscence boursouflée
« quave musicam » Est aujourd'hui encore le conseil que j’adresse à tous ceux qui sont assez viril Pour tenir à quelque propreté en matière d’esprit
Ce genre de musique denerve , ramollie , efféminé
Son éternel feminin nous tire vers le bas
C’est contre la musique romantique que ce tourna alors mon premier soupçon
Ma prudence immédiate
Et si j’attendais encore quelque chose de la musique
C'était dans l’espoir que viendrait peut être un musicien
Assez audacieux
Subtile
Mechant
Méridional
Et débordant de santé pour exercer sur cette musique et de manière qui ferait date : Une vengeance
Solidaire désormais et plein d’une maligne méfiance à mon égard,
J’ai alors, non sans ressentiments, pris parti contre moi-même
Et pour tout ce qui à moi précisément faisait mal
Pour tout ce qui me touchait durement
Et c'est ainsi que j'ai retrouvé le chemin de ce valeureux pessimisme
Le contraire de tout le mensonge romantique
J'ai retrouvé aussi , à ce qui me semble aujourd’hui
Le chemin vers moi
Celui de ma propre tâche
Ce je ne sais quoi de caché et d’impérieux que longtemps nous ne savons nommer
Jusqu’à ce qu’il se révèle être enfin être notre tâche
Ce tyran en nous, prélève un effrayant tribu
Sur chaque tentative que nous faisons pour l’écarter ou lui échapper
Sur chaque disposition prématurée à l'humilité
A chaque fois que nous nous identifions à ceux dont nous ne sommes pas
A chaque fois que nous nous livrons à une activité si estimable soit elle
Pour peu qu'elle nous détourne de notre but essentiel
Voir sur toute vertu qui pourrait nous épargner la dureté de notre responsabilité la plus personnelle
La maladie est la réponse qui nous est donnée dès que nous nous mettons à douter du droit d’avoir une tâche propre
Que de commencer à nous rendre les choses plus facile d'une manière ou d'une autre
C'est étrange et terrible à la fois
Ce sont ces facilités que nous nous accordons qu’il faut expier le plus durement
Et si nous voulons ensuite recouvrer la santé, nous n’avons plus le choix
Il faut nous charger plus lourdement que nous n’avons jamais été chargé
C’est alors que j’ai appris pour la première fois à pratiquer cette parole solitaire
A laquelle seule s’entendent ceux qui se taisent et souffrent le plus
Je parlais, sans témoins ou plutôt indifférent aux témoins pour ne pas souffrir du silence
Je parlais de maintes choses qui ne me concernent pas comme si elle me regardait en quelque manière
C’est alors que j’ai appris l’art de me donner l’ air
gai
objectif
curieux
mais surtout bien portant et méchant
Mais chez un malade , n’est ce pas là, semble-t-il , l’expression de son bon goût ?
Malgré tout ,il n'échappera pas à un regard ni à une empathie plus subtil ce qui fait
Le charme de ses textes : A savoir qui parle un homme de souffrance et de privation comme s’il ignorait souffrance et privation
ses textes sont censés maintenir l'équilibre, la sérénité, la reconnaissance même à l'égard de la vie
Il y règne une volont sévère , fière , toujours vigilante
Toujours suceptible
Qui s'est donné pour tâche de défendre la vie contre la douleur
Et de couper court à toutes les argutis que d'ordinaire
La douleur, la déception , le dégoût, les seulement et autre baffons marécageux
Vont croître tels des champignons vénéneux
Cela enjoindra peut être précisément à nos pessimiste de procéder à un examen personnel
Car à l'époque j’en étais arrivé au point de m’arracher cette maxime
Il ne suffit pas d'être souffrant pour avoir le moindre droit au pessimisme
À l'époque j'ai mené contre moi une durable et patiente campagne contre la tendance anti scientifique propre à tous pessimisme romantique qui consiste à gonfler, à réinterpréter quelque expériences personnelles pour en faire des jugements universelles voire des verdicts condamnant le monde
Bref , c'est à ce moment la que je retournai complément ma perspective
De l'optimisme au fin d'un rétablissement pour avoir un jour ou l'autre le droit de devenir pessimiste
Comprenez-vous cela ?
Tout comme un médecin place son malade dans un milieu complètement etranger
Afin de le soustraire à tout ce qui était son jusqu’alors
Soucis, amis, l’etre , l’obligation , sottise, tourment de la mémoire
pour lui apprendre à tendre les mains et à ouvrir ses sens
à une nouvelle nourriture
à un nouveau soleil
à un nouvel avenir
ainsi me suis je imposé médecin et patient en une seule personne
un climat de l’âme radicalement différent et auquel je n’avais jamais goûté
notamment un voyage de diversion à l’etranger
une diversion vers ce qui m'était inconnu
au profit d’un curiosité pour toutes sorte de choses étranges
il s'ensuivit un long parcours
une longue recherche
un durable changement
une répulsion pour toute fixation
pour toute affirmation et négation grossière
je me suis du meme coup prescrit un régime et une discipline destiné à faciliter
le plus possible à l'esprit
les vastes pistes
les haut vols
mais surtout les envols répétés
en fait , un minimum de vie
un franchissement de toutes envie grossière
une indépendance au coeur des désagréments de toutes sortes
mais avec la fierté de pouvoir vivre parmi ses désagréments
quelque cynisme sans doute
un rien de tonneau
mais aussi surement bien de bonheur de cigale
beaucoup d'alacrité de cigale
beaucoup de silence
de lumière
de folies discrètes
d'exaltation secrète
tout cela produisit en moi un grand renforcement de l'esprit
une envie et une plénitude croissante de santé
la vie elle même nous récompense de notre opiniâtre volonté de vivre
d’une guerre aussi longue que celle que je menais alors en mois contre le pessimisme né d'une lassitude à vivre
elle nous récompense déjà pour chaque regard attentif
dictée par notre reconnaissance qui nous laisse échapper aucun
des plus infimes
des plus teigneux d
les plus fugitifs présent de la vie
ce qui nous vaut finalement de recevoir ces grands présents
d'être le plus grand qu’elle puisse offrir
finalement nous est rendue notre tâche
mon experience, l’histoire d’une maladie et d’une convalescence
car elle tendait à la guérison
serait-elle vouée à être une expérience personnelle?
rien d’autre justement que ce que j’ai en propre
d’humain trop humain , je préférais aujourd'hui croire le contraire
la confiance ne cesse de me revenir dans le fait que mes livres de pérégrination
n'ont tout de même pas été rédigé pour moi seul
comme il pouvait parfois sembler
puis-je dorénavant après six ans de confiance croissante
Les envoyer de nouveau faire un essai de voyage
puis je le déposer particulièrement dans le coeurs et les oreilles de ceux qui sont prisonnier d'un quelconque passé et qui ont assez d'esprit encore pour que de surcroît leur esprit souffre de leur passé
mais à vous qui avez surtout la part la plus dur
êtres rares
les plus menaces
les plus dévoués d'esprit
les plus courageux
vous qui devez être la conscience de l'âme moderne
et à ce titre posséder votre savoir
vous en qui se rassemble tout ce qui peut y avoir aujourd'hui de maladie de poison et de danger
dont le lot exige que vous soyez plus malade que n’importe quel individu
car vous n'êtes pas seulement des individus
dont la consolation est de connaître une voie vers une santé neuve ahhhh
et d’emprunter cette voie
vers une santé de demain
d'après demain
vous les prédestinés
vous les vainqueurs
vous les triomphateur du temps
vous les plus seins,
les plus forts
vous, les bons européens
grand bravo a Kam Ibrahim , pour ce commentaire
Merci @bardamu
Merci
Quel est le titre du film utilisé en illustration?
Cdl
Excellent, peux-tu m'envoyer le texte stp merci
bonjour ! avez vous trouvé le texte?