XAVIER RAUFER/CRIMINALITÉ : ON N'EST PLUS AU TEMPS DU COMMISSAIRE MAIGRET

Depuis le début de l'année, Grenoble compte une vingtaine de fusillades sur fonds de guerre des gangs et de trafics de stupéfiants, conséquences d'un plan de lutte lancé en 2019 et d'opérations coup de poing visant à déstabiliser les réseaux.
Objectif de ces coups de filet ? Rendre les trafics supportables. Reste que la déstabilisation des réseaux a entrainé une guerre des gangs avec pour effet de bord une délinquance de plus en plus violente alimentée par un niveau de pauvreté grandissant dans la capitale du Dauphiné. Une délinquance qui s'installe et, surtout, occupe de plus en plus le terrain.
A Echirolles, dans la proche banlieue de Grenoble, l'école de journalisme réfléchit à déménager, ne supportant plus l'insécurité qui règne à ses abords : ses locaux jouxtent un bâtiment qui abrite un important trafic de drogues. A Hoche, le Judo-Club a fermé ses portes après l'agression d'un de ses membres.
En janvier 2021, une crèche municipale avait été fermée durant trois semaines suite aux menaces de dealers sur son personnel. La situation n’est donc pas nouvelle. Elle est surtout connue. Au su et à la vue de tous. Et ? Et bien rien. Les policiers nationaux comme municipaux réclament encore et toujours plus de moyens mais aussi une réponse politique, nationale comme locale. Le maire de Grenoble se défausse sur l’Etat. Et l’Etat, là, n’est pas là.
L’occasion pour L’Eclaireur de republier l’entretien que nous avait accordé Xavier Raufer. Le criminologue y pointe un système, un appareil d’Etat et une bureaucratie en France incapable de détecter les phénomènes criminels suffisamment tôt, incapable surtout de réagir vite.