La Barcelone - Juliette Noureddine

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  • Опубліковано 2 жов 2024
  • La Barcelone
    Quand elle s'éveille
    C'est en jetant ses tulles noirs
    Avec des éclats de soleil
    Qui éclatent tous ses trottoirs
    Au rire d'une rose de sang
    Sur son éventail rouge et or
    Claquent les talons des passants
    Du fond du soir jusqu'à l'aurore
    Au rire d'une rose de sang
    Sur son éventail rouge et or
    Claquent les talons des passants
    Du fond du soir jusqu'à l'aurore
    La Barcelone
    Quand elle s'étire
    Elle plante ses yeux dans la mer
    Et puis quand les flots se déchirent
    Elle descend jusqu'aux enfers
    Pour venir rouler sous la table
    D'une Espagnole aux seins tout ronds
    Comme ces pommes de Grenade
    Crachées aux lèvres d'un garçon
    Et dans les rires qui s'étranglent
    Amarrée au bout de son port
    Elle tend sa gorge et ses jambes
    Sous la muleta de l'amor
    La Barcelone
    Quand elle s'promène
    Elle fourre au creux de ses reins
    Le balancement d'une reine
    Offerte aux rêves d'un vaurien
    Alors du fond de ses entrailles
    C'est une flamme qui se tord
    Et dans le matin qui détale
    La Barcelone vomit encore
    Sur les chaussures des ivrognes
    Qui s'éclaboussent en criant
    Depuis les pieds jusqu'à la trogne
    Aux vins d'une noce de sang
    La Barcelone
    Quand elle se glisse
    Au plein cœur de l'après-midi
    Sous l'arabesque qui s'hérisse
    Par les griffes de Gaudi
    Elle laisse flotter ses mantilles
    Au feu du ciel qui les allume
    Et c'est au profil de la ville
    Une pluie de cendres et de plumes
    Alors seulement elle s'endort
    Dans l'arène du temps qui tombe
    Sous la pique du picador
    Que l'on incendie à la ronde
    Et puis, les pieds du soir trépignent
    Avec, pour prélude à la mort,
    Une mendiante qui se signe
    Et une mouette au fond du port
    La Barcelone alors s'enroule
    Dans un tourbillon de crécelles
    Accrochées aux doigts de la foule
    Jetées comme une poignée de sel
    Et c'est une traînée de rouge
    Qui remonte au bout de ses lèvres
    Pour venir fleurir sur la bouche
    D'un Christ brûlant comme la fièvre
    Et c'est une guirlande d'or
    Flanquée sur la gorge des filles
    Qui tapent les mains sur leur corps
    Pour une danse de Séville
    Et puis le temps d'un seul éclair
    La Barcelone se renverse
    Comme on renverserait un verre
    Trop plein d´une joie qui s'y blesse
    Avant de venir s'échouer
    Sur la poitrine d'un vieillard
    Qui lui jette un lot de baisers
    Rivés au fond de son mouchoir
    Et puis, et puis elle file dans la nuit
    Au bruit d'amarres qui se cassent
    En écorchant cent mille rires
    Jusqu'au tréfonds de sa carcasse
    En écorchant cent mille rires
    Jusqu'au tréfonds de sa carcasse
    Ha ! Ha ! Ha ! Ha !
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КОМЕНТАРІ • 3

  • @TheThyWanek
    @TheThyWanek 5 років тому +2

    Une splendeur !

    • @mariedevannes398
      @mariedevannes398  4 роки тому +2

      ... qui malheureusement butte sur le manque de curiosité de la plupart du public, tellement habitué à se faire servir des mets préalablement mâchés.

    • @ericb7506
      @ericb7506 Рік тому

      De la pure poésie !!