Comment passer de l'analyse à la création quand on est un auteur ? Bion a réussi à faire accoucher Beckett malgré son rejet de son analyste. Qu'est-ce qu'un analyste qui arrive à accoucher un artiste créateur (alors que le premier qui dit la vérité il doit être exécuté) plutôt qu'un Bureaucrate répétiteur ? Quel est le geste de l'accoucheuse face à l'oscillation rémanente des symptômes alternants avec les trouvailles et les œuvres créatives ?
Je vais donner mon avis en tant qu'analysant. Il y aurait tellement de choses à dire par rapport à votre posture. Ce que vous appelez "familialisme" c'est le complexe d'Œdipe - ni plus ni moins la grande découverte de Freud, bien souvent battue en brèche, j'ai l'impression, par les psychanalystes. Mon expérience m'a fait comprendre que l'inconscient c'est l'Œdipe. Bien sûr que que cette approche n'est pas suffisante lorsqu'il s'agit de sortir des sentiers battus de la névrose. Il faut alors utiliser l'approche lacanienne avec le langage et en particulier le langage soutenue par la parole de la mère devant le miroir. Mais le langage c'est la loi du père, c'est l'interdit, la punition, c'est-à-dire l'Œdipe qui vient imprégner l'inconscient jusque dans ses derniers retranchements. Effectivement le fantasme c'est aussi le cheval pour le petit Hans mais c'est aussi les parents et en particulier le père. Œdipe et langage mais je préfèrerais parler de stade du miroir, sont incontournables. Pourquoi vous débarrassez vous de la moitié de ce qui constitue l'inconscient ? Donc j'ai fini par franchir ce gap dont vous parlez c'est-à-dire à faire le deuil de l'analyse et ceci pour deux raisons qui n'ont rien de mystérieux. Tout d'abord lorsque je decouvre avec un un rêve, au détour d'une interprétation que la vérité n'ést pas accessible. Ce n'a pas été facile car une chose d'aborder par la théorie le langage mais c'est autre chose de l'appréhender dans la cure. La deuxième raison c'est de comprendre que ma structure, à la Hans peut-être, n'est pas compatible avec un travail sur le fantasme qui dégonflerait l'imaginaire. Un travail lacanien sur la vérité est toujours possible mais cette fois-ci la découverte de la vérité n'est pas synonyme de libération comme c'est le cas avec la névrose. La théorie lacanienne sur le langage et le narcissisme est vraiment remarquable mais ironie du sort inopérante car la structure ne le permet pas alors que la théorie freudienne bien moins aboutie est suffisante pour son domaine d'application qui ne doit pas aller à mon avis plus loin que les problèmes d'angoisse, d'anxiété, de culpabilité névrotiques. Cette deuxième raison est importante car dans le cas contraire je continuerais à poursuivre inlassablement l'analyse dans l'attente de l'interprétation clé. Pour un névrosé c'est simple, la psychanalyse est faite pour lui et s'il a les compétences il doit réussir, c'est à dire se libérer de ses symptômes les plus handicapants et on peut à ce moment là raisonnablement penser que l'analyse est terminée. Quelques considérations personnelles qui se basent sur la cure.
Merci Mme Soler pour cet exposé comme toujours très riche et clair Il y a cependant quelque chose qui ne va pas dans votre critique du familialisme ; rien d'anecdotique car on le retrouve comme symptôme dans votre discours. L'allusion au dire du Petit Hans est ici exemplaire. Q Ue l'enfant attribue sa phobie au cheval est une chose, coller à son imaginaire en est une autre, qui constitue un déni de psychanalyse freudienne. On imagine la réaction de Freud en vous écoutant. Sans doute vous êtes-vous mal exprimé; sinon il faudrait supposer que quelque chose n'est pas atteint dans votre traversée du fantasme, i.e. Ue A
L'interprétation du désir de l'Autre en cause pour ne pas dire plus. Veuillez excuser ce pavé dans la mare : il est pénible de voir l'analyse en butte à telles de ses figures les plus éminentes. L'exigence structurale peut devenir le motif d'un certain oubli de Freud ...
Très éclairant, merci pour cette vidéo
Comment passer de l'analyse à la création quand on est un auteur ? Bion a réussi à faire accoucher Beckett malgré son rejet de son analyste. Qu'est-ce qu'un analyste qui arrive à accoucher un artiste créateur (alors que le premier qui dit la vérité il doit être exécuté) plutôt qu'un Bureaucrate répétiteur ? Quel est le geste de l'accoucheuse face à l'oscillation rémanente des symptômes alternants avec les trouvailles et les œuvres créatives ?
L0
😊😊
Toute analyse réussie est comique et POÉTIQUE et ceci pour CHACUN !
ha !!! Colette, pas un pet de jeu dans les rotules.
Merci.
Hahaha
Je vais donner mon avis en tant qu'analysant. Il y aurait tellement de choses à dire par rapport à votre posture. Ce que vous appelez "familialisme" c'est le complexe d'Œdipe - ni plus ni moins la grande découverte de Freud, bien souvent battue en brèche, j'ai l'impression, par les psychanalystes. Mon expérience m'a fait comprendre que l'inconscient c'est l'Œdipe. Bien sûr que que cette approche n'est pas suffisante lorsqu'il s'agit de sortir des sentiers battus de la névrose. Il faut alors utiliser l'approche lacanienne avec le langage et en particulier le langage soutenue par la parole de la mère devant le miroir. Mais le langage c'est la loi du père, c'est l'interdit, la punition, c'est-à-dire l'Œdipe qui vient imprégner l'inconscient jusque dans ses derniers retranchements. Effectivement le fantasme c'est aussi le cheval pour le petit Hans mais c'est aussi les parents et en particulier le père. Œdipe et langage mais je préfèrerais parler de stade du miroir, sont incontournables. Pourquoi vous débarrassez vous de la moitié de ce qui constitue l'inconscient ? Donc j'ai fini par franchir ce gap dont vous parlez c'est-à-dire à faire le deuil de l'analyse et ceci pour deux raisons qui n'ont rien de mystérieux. Tout d'abord lorsque je decouvre avec un un rêve, au détour d'une interprétation que la vérité n'ést pas accessible. Ce n'a pas été facile car une chose d'aborder par la théorie le langage mais c'est autre chose de l'appréhender dans la cure. La deuxième raison c'est de comprendre que ma structure, à la Hans peut-être, n'est pas compatible avec un travail sur le fantasme qui dégonflerait l'imaginaire. Un travail lacanien sur la vérité est toujours possible mais cette fois-ci la découverte de la vérité n'est pas synonyme de libération comme c'est le cas avec la névrose. La théorie lacanienne sur le langage et le narcissisme est vraiment remarquable mais ironie du sort inopérante car la structure ne le permet pas alors que la théorie freudienne bien moins aboutie est suffisante pour son domaine d'application qui ne doit pas aller à mon avis plus loin que les problèmes d'angoisse, d'anxiété, de culpabilité névrotiques. Cette deuxième raison est importante car dans le cas contraire je continuerais à poursuivre inlassablement l'analyse dans l'attente de l'interprétation clé. Pour un névrosé c'est simple, la psychanalyse est faite pour lui et s'il a les compétences il doit réussir, c'est à dire se libérer de ses symptômes les plus handicapants et on peut à ce moment là raisonnablement penser que l'analyse est terminée.
Quelques considérations personnelles qui se basent sur la cure.
Merci Mme Soler pour cet exposé comme toujours très riche et clair
Il y a cependant quelque chose qui ne va pas dans votre critique du familialisme ; rien d'anecdotique car on le retrouve comme symptôme dans votre discours. L'allusion au dire du Petit Hans est ici exemplaire. Q
Ue l'enfant attribue sa phobie au cheval est une chose, coller à son imaginaire en est une autre, qui constitue un déni de psychanalyse freudienne. On imagine la réaction de Freud en vous écoutant. Sans doute vous êtes-vous mal exprimé; sinon il faudrait supposer que quelque chose n'est pas atteint dans votre traversée du fantasme, i.e.
Ue
A
L'interprétation du désir de l'Autre en cause pour ne pas dire plus. Veuillez excuser ce pavé dans la mare : il est pénible de voir l'analyse en butte à telles de ses figures les plus éminentes. L'exigence structurale peut devenir le motif d'un certain oubli de Freud ...