merveilleuse bearnaise qu etait emma liebel de son vrai nom aimee medebielle je l ecoute depuis bien longtemps et garde precieusement ses vieux disques
Viens, maman (Maisondieu, Pothier - Léojac 1925) C’était une fille, une fleur du faubourg Qui comme d’autres s’était mise à boire Pour oublier quelque chagrin d’amour C’est des gueux, l’éternelle histoire Courant les rues, son p’tit gosse, un bâtard Chaque soir la retrouvant grise Au bar du coin, titubant, l’œil hagard Toute échevelée, déclamant des bêtises Sans comprendre, alors, le gamin Lui disait en pressant la main : Viens, maman, y t’regardent Y t’appellent la pocharde ! Pourquoi donc qu’ces hommes-là Derrière toi rient comme ça ? Moi j’veux pas, ma p’tite mère Qu’on te fasse des misères J’suis pas fort, j’suis pas grand Mais tu vois, j’te défends Viens maman, viens maman… Mais vint le jour où le gosse eut seize ans Dans son cœur l’amour fait risette Il fut l’béguin, tout grisé de printemps D’une blonde aux jolies mirettes Un soir tous deux rencontrèrent en chemin L’ivrognesse traînant ses guenilles Et la gosseline lui dit, quittant sa main C’est ça… ta mère, ben merci ! quelle famille On s’attroupe… alors, le p’tit gars Accablé, murmure tout bas : Viens maman, y t’regardent Y t’appellent la pocharde ! Prends mon bras… appuie-toi Et surtout marche droit ! Ma pauvre vieille, t’es si bonne Qu’malgré tout j’te pardonne : Quoi, tu chantes à présent ? Tais-toi… v’là les agents ! Viens maman… viens maman C’était l’hiver… il sortait d’l’atelier Près d’un bar il vit une foule Se bousculer et semblant s’égayer Il entend : Parbleu, elle est saoule ! C’était sa mère affalée dans l’ruisseau L’gosse, alors, bravant tous les rires Les mots railleurs et grossiers des badauds Puis à genoux, tendrement, s’mit à dire : Ces gens-là auraient plus d’pitié S’ils savaient ton triste passé Viens maman, y t’regardent Y t’appellent la pocharde ! Mais quoi donc ! tu n’dis rien… Ton regard semble éteint Comme c’est lâche cette foule Qui piétine une femme saoule Quand la boue et le sang Souillent ses cheveux blancs ! Pauv’ maman, pauv’ maman Je vous remerci pour cet émouvant enregistrement.
merveilleuse bearnaise qu etait emma liebel de son vrai nom aimee medebielle je l ecoute depuis bien longtemps et garde precieusement ses vieux disques
Viens, maman (Maisondieu, Pothier - Léojac 1925)
C’était une fille, une fleur du faubourg
Qui comme d’autres s’était mise à boire
Pour oublier quelque chagrin d’amour
C’est des gueux, l’éternelle histoire
Courant les rues, son p’tit gosse, un bâtard
Chaque soir la retrouvant grise
Au bar du coin, titubant, l’œil hagard
Toute échevelée, déclamant des bêtises
Sans comprendre, alors, le gamin
Lui disait en pressant la main :
Viens, maman, y t’regardent
Y t’appellent la pocharde !
Pourquoi donc qu’ces hommes-là
Derrière toi rient comme ça ?
Moi j’veux pas, ma p’tite mère
Qu’on te fasse des misères
J’suis pas fort, j’suis pas grand
Mais tu vois, j’te défends
Viens maman, viens maman…
Mais vint le jour où le gosse eut seize ans
Dans son cœur l’amour fait risette
Il fut l’béguin, tout grisé de printemps
D’une blonde aux jolies mirettes
Un soir tous deux rencontrèrent en chemin
L’ivrognesse traînant ses guenilles
Et la gosseline lui dit, quittant sa main
C’est ça… ta mère, ben merci ! quelle famille
On s’attroupe… alors, le p’tit gars
Accablé, murmure tout bas :
Viens maman, y t’regardent
Y t’appellent la pocharde !
Prends mon bras… appuie-toi
Et surtout marche droit !
Ma pauvre vieille, t’es si bonne
Qu’malgré tout j’te pardonne :
Quoi, tu chantes à présent ?
Tais-toi… v’là les agents !
Viens maman… viens maman
C’était l’hiver… il sortait d’l’atelier
Près d’un bar il vit une foule
Se bousculer et semblant s’égayer
Il entend : Parbleu, elle est saoule !
C’était sa mère affalée dans l’ruisseau
L’gosse, alors, bravant tous les rires
Les mots railleurs et grossiers des badauds
Puis à genoux, tendrement, s’mit à dire :
Ces gens-là auraient plus d’pitié
S’ils savaient ton triste passé
Viens maman, y t’regardent
Y t’appellent la pocharde !
Mais quoi donc ! tu n’dis rien…
Ton regard semble éteint
Comme c’est lâche cette foule
Qui piétine une femme saoule
Quand la boue et le sang
Souillent ses cheveux blancs !
Pauv’ maman, pauv’ maman
Je vous remerci pour cet émouvant enregistrement.