Voila une demonstration de « ce qui se comprend bien s’exprime clairement »…quel exposé magistral . Je comprends un peu mieux la phénoménologie et l apport de Sartre. Merci beaucoup Madame.
Sur la phrase de Sartre « toute conscience positionnelle d’objet est en même temps conscience non-positionnelle d’elle-même », il me semble qu’on pourrait l’exprimer autrement par une approche (personnelle) d’inspiration analytique fondée sur une incomplétude de la conscience, qui relèverait selon moi d’une sorte de généralisation du principe d’inertie. Le principe d’inertie dit qu’il est impossible pour tout corps de changer de trajectoire et de position par lui-même sans une interaction avec un objet extérieur. Autrement dit, on ne peut pas être la cause de soi-même. Ce principe physique peut être généralisé à la catégorie plus abstraite d’intentionnalité. L’expression sartrienne « conscience non-positionnelle d’elle-même » signifie que l’intentionnalité ne peut pas boucler sur elle-même sinon on tomberait sur un paradoxe. La position d’où l’intentionnalité s’exerce est constamment fuyante. Une conscience positionnelle d’elle-même impliquerait qu’elle soit une conscience non-positionnelle d’ordre 3 d’elle-même et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Donc effectivement, toute conscience est forcément non-positionnelle d’emblée. Il me semble que cet abord est plus simple et plus facile.
Compte de la plateforme enfin rétabli après dissipation d'un malentendu, soit dit pour l'anecdote; passons.. Alors que le sujet qu'elle traite là est d'une complexité redoutable, Annick Stevens nous offre à son habitude un exposé aussi riche que lumineux et passionnant; la nature du réel comme vécu de conscience, donc, de Descartes à Sartre, en passant par Husserl, dont l'apport, celui de la phénoménologie de la conscience (et non pas de "l'être" comme chez Heidegger), me semble capital; concernant Sartre, le seul point que j'ai du mal à admettre, c'est le hiatus TEMPOREL entre ce qu'il appelle "l'en-soi", et le "pour-soi"; car la temporalité, y compris les notions d'"avant" et d'"après", relève du domaine empirique, et non d'une quelconque ontologie métaphysique: "...donc ce quelque chose, ce n'est pas elle (la conscience) qui le crée, ce n'est pas elle qui le produit, donc cela doit être DEJA là (37:44)... "Elle découvre des objets, donc ils existent INDEPENDAMMENT d'elle.."(37:53). Indépendamment de notre conscience individuelle, certes; mais la conscience individuelle, incarnée, que pouvons-nous savoir à son sujet, au fond?.. Alors que même la nature de ce qu'on appelle "l'identité personnelle" nous échappe, comme, entre autres, David Hume l'avait mis en évidence, et cela avant même la pensée kantienne.. Un tel concept de distinction radicale, ontologique, entre la conscience et son (ses) objet(s) me semblerait impliquer forcément l'option métaphysique du "réalisme", selon laquelle le réel existerait indépendamment de TOUTE forme de conscience.. Peu soucieux à vrai dire, je crois, de précisions voire de positionnements métaphysiques, Sartre n'arrive pas à me convaincre sur ce point; il n'en reste pas moins, d'ailleurs, que sa justification d'une liberté humaine absolue dans son essence, et cela malgré la vérité "objective" du déterminisme, est somme tout peut-être plus défendable qu'il n'y paraît.. cependant, Annick Stevens n'aborde pas ici ce dernier sujet, et son argumentation, claire et rigoureuse, m'a vraiment impressionné.. Comme d'habitude, au demeurant...
Du doute méthodologique de Descartes, pour qui la seule certitude initiale est celle de l"ego" via la conscience qu'on en a, à la phénoménologie de Husserl, dont la méthode se veut strictement descriptive; on voit que la question fondamentale qui se pose est surtout celle de la nature du réel par rapport à la conscience qu'on peut en avoir; j'ai trouvé passionnante, exceptionnellement claire et instructive au sens de stimulante pour l'esprit, la conférence d'Annick Stevens. Je ne sais si ce qui peut être tenu pour certain au bout de la démarche de Husserl est "dépassable", en tout cas dans le cadre de l'idéalisme transcendantal de Kant. C'est pourquoi je dois avouer que l'ontologie sartrienne, par contre, me laisse perplexe voire réticent: car en fondant le "réel" sur un "En-soi" initial extérieur à la conscience, il réintroduit par là-même une variante de dualisme, et cela dans le cadre d'un "retour" au "réalisme" métaphysique. Or le réalisme, que ce soit dans sa version athée du physicalisme, ou dans celles, que j'avoue trouver plus absurdes encore des différentes variantes religieuses, le thomisme par exemple, où l'on voit la conscience (l'esprit", en somme, les deux termes pouvant dans ce genre de contextes être considérés comme synonymes), projeté hors de soi sous forme d'une entité transcendante appelée "Dieu", supposée être à l'origine du monde, dont elle resterait cependant distincte. Mais l'essentiel de cette conférence porte sur l'apport de Husserl, et je trouve qu'Annick Stevens a exposé cet apport, par approfondissement progressif, d'une manière tout simplement lumineuse et magistrale. Un grand merci donc à elle comme à la chaîne qui a publié cette conférence! Rappel pour ceux qui ne seraient pas au courant: la chaîne de l'Université populaire de Marseille offre de son côté un véritable trésor, toujours disponible heureusement, de nombreux cours d'Annick Stevens, le plus souvent suivis d'un débat avec le public, toujours riche d'échanges d'idées, et où Annick fait preuve de la même chaleur, du même enthousiasme dans le partage du savoir philosophique, autour de thèmes variés! xxxxx +: Ajout (14.5.23): après réflexion: je crois avoir conclu trop hâtivement à un dualisme ontoloqique chez Jean-Paul Sartre; car, si j'ai (enfin (!) bien compris, l'"En-Soi" et le "Pour-soi" (lequel fait intervenir la CONSCIENCE), sont toujours corrélés: l'un n'existe jamais indépendamment de l'autre, de façon séparée; on ne peut donc pas parler comme je l'avais fait d'un "En-Soi" qui serait pour Sartre un donné chronologiquement initial: il n'est qu'un mode de (re)présentation théorique, conceptuel, du Réel. Le réel, Sartre le dit tout comme le fait Husserl, est tout entier PHENOMENE. Ce qui implique qu'il ne peut être dissocié de la conscience: c'est elle qui le fait apparaître, en même temps qu'elle le constitue concrètement; le réel est donc par essence relation entre la conscience et ce dont elle a (prend) conscience, justement. Si je me souviens bien, la formule complète de Berkeley est : " Esse est percipi AUT PERCIPERE" (cf. Annick Stevens, 36:35 - 36:37: "Etre perçu, c'est faux: être, c'est plutôt percevoir.."). A partir du moment où Berkeley par contre irait jusqu'à nier toute autre existence que celle d'idées perçues, (d'origine divine, en l'occurrence!), un peu à la manière de Platon, comme semble l'indiquer l'évolution ultérieure de sa pensée dans la "Siris", nous retomberions alors dans une vision purement objectivée du Réel, comme chez Plotin; manifestement fausse ne serait-ce que par son aspect lacunaire, en plus de la réduction des choses perçues à de simples apparences. Sans aller jusqu'à un idéalisme "absolu", qui poserait le Sujet percevant - comme chez Hegel où il est posé comme Esprit pur EN DEVENIR- , comme seule réalité véritable, il me semble donc que la position de Sartre relève moins d'un réalisme "pur" que d'une variante (?) de "corrélationnisme". L'idéalisme est de ce fait préservé au moins en tant que transcendantal, sous réserve d'une compréhension de ma part cette fois à peu près correcte de la notion sartrienne d'"En-Soi". Car ( 36:48 - 37:00) la conférencière précise cependant que pour Sartre, je la cite: "il faut que l'objet, le phénomène, ait aussi un être indépendant de la conscience": "la conscience naît sur un être qui n'est pas elle." ( 37:17).... "Elle apparaît "au beau milieu du monde"... "ce quelque chose (dont elle prend conscience), ce n'est pas elle qui le produit, ce n'est pas elle qui le crée; donc il devait être DEJA là ( 37:41); Annick Stevens donne alors l'exemple de la prise de conscience qui se produit au moment du réveil, pour montrer que la conscience est découverte de ce qui la précède ( 38:19), ce qui donne la certitude que ce monde ETAIT là (est souligné par moi tout ce qui est écrit en capitales )... "au MOMENT OU l'on en prend conscience, il était là" (38:29); or une telle présentation des choses me fait malgré tout rester un peu perplexe, je dois le confesser; notamment, voire essentiellement, parce qu'elle revient à redonner au temps, à la temporalité, un statut ontologique dont Kant, me semble-t-il, l'avait privé(e), en ne la considérant QUE comme une condition a priori de la connaissance rationnelle ( pour Kant, il n'est de connaissance que rationnelle, appuyée sur les données empiriques Hume déjà avait considéré leur interaction comme ne permettant pas une connaissance ontologique certaine, d'où ce qu'on qualifie parfois chez lui de "scepticisme radical"). Donc: un tel retour à une essentialisation du temps, ne serait-ce que du point de vue de l'antériorité, telle qu'Etienne Klein le fait également dans ce qu'il appelle "le paradoxe de l'ancestralité"), est-il somme toute légitime? Cette question me semble pour ma part ne pas pouvoir recevoir de réponse péremptoire; je rappellerais juste à cette occasion que si les questionnements métaphysiques sont inévitables pour les humains, des réponses du même ordre ne sont pas pour autant accessibles, car elles relèveraient de "l'absolu"; C'est pourquoi, peut-être, Husserl, dont la phénoménologie se veut par définition même purement descriptive, s'était pour sa part, du moins à ce que je sache, refusé à franchir un tel pas... Puis, ce "monde déjà là" au moment où émerge la conscience, de quelle nature pourrait-il bien être? Matérielle, ou pour le dire autrement, physique? Que pourrait bien signifier, au demeurant, la notion d'un réel existant en soi, indépendamment de toute prise de conscience? Si la réponse devait être qu'il existe en tout cas "OBJECTIVEMENT", comment faudrait-il comprendre cela? Comme référence à un "objet pur", notion qui me semble a priori relever d'une impossibilité par sa nature même?.. Ou encore: comme "chose en soi" kantienne?.. Pour ce qui concernerait la conception sartrienne de la LIBERTE, il me semble que cela relèverait encore d'un autre examen, qui serait ici hors sujet, et cela malgré la cohérence découlant pour Sartre de leur mise en relation argumentative (conceptuelle). Dans une telle perspective d'étude de la pensée de Sartre (cf. "L'existentialisme est un humanisme"), la notion du "choix originel" me semblerait alors de toute façon devoir être analysée..
Ok Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué... L'en soi du monde extérieur à la conscience ne peu pas ne pas exister, et ce pour une raison très simple fort bien expliquée dans la vidéo : on n'a conscience que de ce qui peut être conscientisé de par son existence même. Je ne peux pas conscientiser un ballon si d'abord le ballon n'existe pas. Il faut donc bien que le ballon existe d'abord pour que je puisse le conscientiser. On ne conscientise pas ce qui n'existe pas, parce que ce qui n'existe pas ne porte pas de nom. Et dès lors que je donne un nom à ce qui n'existe pas, je le fais mécaniquement venir à l'existence puisque je l'ai nommé. Le ballon s'appelle ballon non pas grâce à une imagination originelle du ballon, mais plutôt parce qu'à un moment quelque chose de réel a été conscientisé, qu'on a fini arbitrairement par appeler ballon pour que tout le monde voit de quoi on parle si on évoque la conscientisation de cet objet préexistant dans le réel. S'il n'est pas réel alors il n'existe pas, alors ce ne peut être un ballon parce qu'un ballon, avant de ne pas exister, tout le monde sait ce que c'est.
@@lagiteaman Pas Ok, désolé. Je vous cite: "on n'a conscience que de ce qui peut être conscientisé de par son existence même". Je vais peut-être vous sembler une fois de plus chercher à "faire compliqué" (quand on peut faire simple, bien entendu), eh bien, tant pis, je prends le risque: pour cela, laissons peut-être les ballons rouler ou voler, et même les électrons tourner (ou non) autour des noyaux des atomes, protons et autres poussières "matérielles".. Car la vraie question est me semble-t-il la suivante: qu'est-ce donc qui "serait conscientisé", au juste? Que veut même simplement dire "exister", ou "exister en soi", si vous préférez... Vous dites que "tout le monde le sait". Eh bien, pour la part, je NE LE SAIS PAS. Alors, soit vous pensez que je mens, que je pose, que je frime, ou encore pratique ce qu'on appelle vulgairement la... "branlette intellectuelle", soit cette question est légitime, surtout dès lors qu'on se livre à une réflexion philosophique.
@@DenisAROUET Qu'est-ce qui serait conscientisé ? Est-ce simple à dire ? Je vais essayer : ce qui serait conscientisé, c'est quelque chose, plutôt que rien. C'est donc au moins une première chose, parce que rien ne peut pas être conscientisé sinon qu'à ne conscientiser que rien, et rien d'autre que lui, pour autant même qu'il puisse être lui, c'est à dire la négation même de l'être. Et donc, à l'instant où je conscientise, j'arrive après la naissance de l'objet conscientisé, puisqu'il est d'abord là à pouvoir être conscientisé.
@@DenisAROUET Notez d'ailleurs que, spontanément et bien que vous déclarez ne pas savoir ce que c'est, vous avez su au moins donner au ballon la propriété de rouler, ou encore de voler, propriétés sur lesquelles vous devinez sans doute que nous sommes d'accord, sans même nous demander pourquoi. Je peux au moins en conclure que vous comme moi avons déjà un jour conscientisé un ballon, ne serait-ce qu'au travers d'au moins une description consensuel de ce qu'on entend par "ballon". Comment est-ce possible, si le ballon n'a pas préexisté à notre échange ? Et comment pourriez-vous en même temps juste imaginer le ballon, et être d'accord avec moi sur ce qu'il est alors que votre imagination n'est pas la mienne, et que pourtant je suis d'accord avec votre description du ballon ?
@@lagiteaman Une "CHOSE", c'est d'abord un mot; un concept qui, précisément, ne renvoie par lui-même à AUCUNE REALITE CONCRETE; à RIEN, en fait, si tant est qu'indépendamment justement de l'activité d'une conscience, une telle réalité puisse exister, ou même simplement être conçue; et à mon avis, c'est précisément CELA qui est impossible; car c'est toujours en tant que sujet conscient que nous appréhendons l'idée même de la réalité; et et quant à affirmer l'existence de quoi que ce soit indépendamment de toute conscience, il est vrai que c'est très possible et même très facile; seulement cela s'appelle "se payer de mots", ni plus, ni moins; de sorte que se ferme alors le cercle vicieux que j'ai commencé à énoncer au début de cette réponse.
(Suite)... 36:55: "... Il faut aussi que l'objet, le phénomène, ait aussi un Être indépendant de la conscience".. Mais, l'exploration de sa propre conscience par un sujet, ne pose-t-elle pas cette conscience elle-même comme un objet de conscience, en l'objectivant, en la considérant en quelque sorte de l'extérieur en tant qu'objet de conscience (réflexivité: "..je suis consciente de ceci ou de cela..", 37:30)? Et ne retombe-t-on pas alors par la nature même d'une telle démarche dans le pur domaine empirique, en l'occurrence l'introspection, qui relève de la psychologie, et non plus d'une interrogation métaphysique? Peut-on considérer la question éventuelle de la "production" des objets de conscience (37:40) dans une telle perspective? Et est-il besoin d'opposer à cette notion, douteuse en effet, me semble-t-il, de "production" des objets de conscience par elle-même, à celle de "découverte" des objets, lors du réveil par exemple (38:14 - 38:30), impliquant ainsi le temps comme donnée elle-même objective, physique, et non pas métaphysique (ontologique)? Si tel n'est pas le cas, la notion d'"en-soi" me paraîtrait du coup perdre non seulement sa nécessité explicative, mais même sa pertinence: car si le réel est relation entre un sujet (transcendantal) et le monde qui lui est "extérieur", cela permet de laisser de côté toute considération se référant à la spatio-temporalité et de poser la question de la conscience en termes de simultanéité relationnelle au lieu de succession ("avant" - "après")... La question de l'intersubjectivité, bien sûr, n'en reçoit pas ipso facto de réponse, ni celles de l'identité personnelle "moi": 39:40...), ni non plus celle de l'altérité, et de la multiplicité des consciences que l'intersubjectivité suppose nécessairement. 41:38: "on est toujours dans la phénoménologie.." commente la conférencière en lisant un extrait du livre de Sartre; OUI, et à mon avis, on devrait y rester, car dès qu'on en sort, on passe de l'observation et de la description "des choses mêmes" à la pure spéculation, à ce que je crois du moins! 43:24: "..je suis conscient de mon corps pour moi":... oui. Jusqu'à 44:50, on pourrait de façon quelque peu taquine faire observer que cette intuition, qui devient chez lui la "chose en soi", se trouvait déjà au coeur même de la métaphysique de... Schopenhauer, donc en 1819. MAIS: je ne peux qu'avouer que la remarque qui suit, concernant le déplacement, donc dans l'espace, du corps, pose une difficulté par rapport à une conscience qui serait étrangère aussi bien à l'espace qu'au temps physiques:.. cela demande... réflexion, lol.. Je crois me souvenir que Schopenhauer distingue le corps comme ressenti de sa représentatiion phénoménale, qui seule serait relative à l'espace et au temps (ainsi d'ailleurs qu'à la causalité). A vérifier toutefois: en tout état de cause, le "monde comme volonté et représentation" reste lui aussi une conception métaphysique donc spéculative en tant que se voulant une REPONSE au questionnement métaphysique... En tout cas, l'incertitude mentionnée plus loin ( 46:30) rend à nouveau plus difficile, à ce qu'il me semble, la réfutation de cette position philosophique pourtant manifestement absurde qu'est le solipsisme. 46:45: "l'épreuve de la honte", ou le "pour-soi" transformé en "pour-autrui"; je serais tenté cependant de dire à ce sujet que TOUTE relation intersubjective pose par son existence même aussi bien l'autre que "moi" comme à la fois sujet et objet de conscience l'un pour l'autre. Mais l'expérience de l'affection échangée par exemple, à plus forte raison de l'amour, ne fait pas "que" réduire "l'autre" au statut d'OBJET de conscience, mais est susceptible également, à l'inverse, d'accroître pour ainsi dire "quantitativement" même, par une intensification de conscience, le statut de sujet, et cela alors pour les DEUX personnes en relation intersubjective...
Berkeley dit : esse est percipi aut percipere. Etre c'est etre percu ou percevoir. Donc mme la prof a enleve " aut percipere" dans la citation de berkeley.
C’est catastrophique, comment on peut parler de quelque chose que l’on ne connaît pas surtout en tant que « Professeur », Berkeley prend très au sérieux la perception et opère une distinction entre les êtres percevants et ceux qui sont perçus
La dernière partie concernant l’expérience de honte qui suffirait à prouver l’existence d’autres consciences me paraît bien peu convaincante. La seule chose que cela prouve, c’est que l’on croit qu’il y a une conscience. Cela ne suffit pas à la faire exister.
en fait, l'idee selon laquelle la conscience n'est pas spatiale vient du fait qu'on pense l'espace comme quelque de fixe, qui ne bouge pas, et surtout qui ne nous modifie pas. Hors, on peut etre modifie par l'espace dans lequel on se trouve. On peut aussi avoir une apprehension qualitative de l'espace qui n'exclut pas la duree et le changement (Bergson etant ici un bon contre-modele) La pensee de l'espace n'est pas tres developpee en philo alors qu'elle est tres fertile. Par contre, je trouve plutot bien qu'elle fasse une presentation classique de la pheno (sans oublier aussi que c'est une intro sans pretention autre que d'etre une intro justement) car la plupart des gens n'ont pas une grande culture philo (c'est pas une critique, un simple constat: a moins d'une passion pour la discipline, on en fait qu'en Terminale) Alors, quand on presente une branche tres specifique de la philo en plus... c'est plutot bien de partir de choses elementaires (elementaires pour la discipline, mais pas basiques... ce qu'elle explique demande deja une bonne reflexivite) et surtout, ne pas avoir forcement de suite une position de "flic de l'epistemologie" si je puis dire^^ Il y a evidemment des choses a critiquer dans la pheno, mais faut pas aller trop vite d'une part, et elle montre qu'il y a deja une critique interne d'autre part liee a l'histoire longue de la discipline
Ça sort un peu de la philo mais le façonnement de la conscience est probablement très impacté par le spatial, personnellement je ne pense pas qu'on puisse développer une conscience sans la constante expérience de limite du corps (entre autre) qui est spatiale. Pour produire notre cerveau conscient ça prend des années d'expériences. Mais à un instant donné si on parle uniquement de la conscience qui n'est pas la conscience du corps, c'est compliqué d'y ressentir une spatialité. Que l'espace soit vu comme quelque chose de fixe ou pas me semble pas avoir vraiment d'importance. Après tout la perception spatiale de notre corps n'est pas du tout fixe. C'est plutôt la construction mentale de l'espace qui nous entoure qui serait fixe. Dans tous les cas j'ai du mal a voir cette idée de vision de l'espace comme qqchose de fixe qui ne bouge pas et qui ne nous modifie pas comme autre chose qu'une sorte de préjugé sur les causes qui feraient qu'on aurait pas de vision de spatialité dans la conscience, l'explication me semble pas très convaincante. Dans d'autres considération je trouve que c'est beaucoup plus enrichissant de parler des états de consciences et des sentiments, peut être que c'est encore d'autres "dimensions" après tout. L'état de conscience altéré comme la perte des limites corporelles renseigne beaucoup sur notre perception et notre conscience mais ces états sont bien rares et beaucoup de gens ne les expérimentent jamais.
J'ai l'impression que l'oratrice finalement donne une présentation très classique de la phénoménologie, peu en rapport avec le scepticisme, et parle uniquement du doute lié à l'accès au reel par la perception. Il aurait été très intéressant de passer toutes les terminologies fuyantes et la pensée phénoménologique elle même au crible du scepticisme.
C'est de phénoménologie (Husserl, puis Sartre..) que parle ici Annick Stevens, pas de zététique; une étude préalable de la notion cartésienne de "Cogito" me paraît pratiquement incontournable pour rendre compréhensible la pensée de Husserl... si vous vous intéressez à la philosophie et à son histoire, je vous conseille vivement de jeter un coup d'oeil aux cours qu' Annick Stevens a donnés à l'Université Populaire de Marseille, sur UA-cam aussi: toujours accessibles heureusement, bien que le site soit devenu bien moins actif depuis quelques années pour des raisons que j'ignore.
CETTE PHILOSOPHE EST BIEN SYMPATHIQUE ET DE BONNE VOLONTÉ MAIS LA PHILOSOPHIE RESTE UNE ANTICHAMBRE DE LA SCIENCE JE PROPOSE SI CELA N'A PAS ENCORE ÉTÉ FAIT D'AJOUTER AU CORPUS DE DONNÉES DE CHATGPT OU UN ÉQUIVALENT LES OEUVRES PRINCEPS DES GRANDS PHILOSOPHES ET ENSUITE PASSER LE TOUT À LA MOULINETTE DE LA LOGIQUE QUI LAISSERAIT APPARAÎTRE COMBIEN ELLE N'EST PAS RESPECTÉE ET AUSSI TOUT L'ARBITRAIRE DE CONCEPTS RELIÉS PAR D' APPARENTES DÉMONSTRATIONS (LE MAÎTRE ÉTANT B.SPINOZA) JE SERAIS CURIEUX DE VOIR LES RÉPONSES
Voila une demonstration de « ce qui se comprend bien s’exprime clairement »…quel exposé magistral . Je comprends un peu mieux la phénoménologie et l apport de Sartre. Merci beaucoup Madame.
Excellent moyen de remobiliser des concepts sans forcer... Car tout est très clair dans cet exposé. Merci.
Sur la phrase de Sartre « toute conscience positionnelle d’objet est en même temps conscience non-positionnelle d’elle-même », il me semble qu’on pourrait l’exprimer autrement par une approche (personnelle) d’inspiration analytique fondée sur une incomplétude de la conscience, qui relèverait selon moi d’une sorte de généralisation du principe d’inertie.
Le principe d’inertie dit qu’il est impossible pour tout corps de changer de trajectoire et de position par lui-même sans une interaction avec un objet extérieur. Autrement dit, on ne peut pas être la cause de soi-même. Ce principe physique peut être généralisé à la catégorie plus abstraite d’intentionnalité. L’expression sartrienne « conscience non-positionnelle d’elle-même » signifie que l’intentionnalité ne peut pas boucler sur elle-même sinon on tomberait sur un paradoxe. La position d’où l’intentionnalité s’exerce est constamment fuyante. Une conscience positionnelle d’elle-même impliquerait qu’elle soit une conscience non-positionnelle d’ordre 3 d’elle-même et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Donc effectivement, toute conscience est forcément non-positionnelle d’emblée. Il me semble que cet abord est plus simple et plus facile.
Compte de la plateforme enfin rétabli après dissipation d'un malentendu, soit dit pour l'anecdote; passons..
Alors que le sujet qu'elle traite là est d'une complexité redoutable, Annick Stevens nous offre à son habitude un exposé aussi riche que lumineux et passionnant;
la nature du réel comme vécu de conscience, donc, de Descartes à Sartre, en passant par Husserl, dont l'apport, celui de la phénoménologie de la conscience (et non pas de "l'être" comme chez Heidegger), me semble capital;
concernant Sartre, le seul point que j'ai du mal à admettre, c'est le hiatus TEMPOREL entre ce qu'il appelle "l'en-soi", et le "pour-soi"; car la temporalité, y compris les notions d'"avant" et d'"après", relève du domaine empirique, et non d'une quelconque ontologie métaphysique:
"...donc ce quelque chose, ce n'est pas elle (la conscience) qui le crée, ce n'est pas elle qui le produit, donc cela doit être DEJA là (37:44)... "Elle découvre des objets, donc ils existent INDEPENDAMMENT d'elle.."(37:53). Indépendamment de notre conscience individuelle, certes; mais la conscience individuelle, incarnée, que pouvons-nous savoir à son sujet, au fond?..
Alors que même la nature de ce qu'on appelle "l'identité personnelle" nous échappe,
comme, entre autres, David Hume l'avait mis en évidence, et cela avant même la pensée kantienne..
Un tel concept de distinction radicale, ontologique, entre la conscience et son (ses) objet(s) me semblerait impliquer forcément l'option métaphysique du "réalisme", selon laquelle le réel existerait indépendamment de TOUTE forme de conscience..
Peu soucieux à vrai dire, je crois, de précisions voire de positionnements métaphysiques, Sartre n'arrive pas à me convaincre sur ce point;
il n'en reste pas moins, d'ailleurs, que sa justification d'une liberté humaine absolue dans son essence, et cela malgré la vérité "objective" du déterminisme, est somme tout peut-être plus défendable qu'il n'y paraît..
cependant, Annick Stevens n'aborde pas ici ce dernier sujet, et son argumentation, claire et rigoureuse, m'a vraiment impressionné.. Comme d'habitude, au demeurant...
Du doute méthodologique de Descartes, pour qui la seule certitude initiale est celle de l"ego" via la conscience qu'on en a, à la phénoménologie de Husserl, dont la méthode se veut strictement descriptive; on voit que la question fondamentale qui se pose est surtout celle de la nature du réel par rapport à la conscience qu'on peut en avoir;
j'ai trouvé passionnante, exceptionnellement claire et instructive au sens de stimulante pour l'esprit, la conférence d'Annick Stevens. Je ne sais si ce qui peut être tenu pour certain au bout de la démarche de Husserl est "dépassable", en tout cas dans le cadre de l'idéalisme transcendantal de Kant.
C'est pourquoi je dois avouer que l'ontologie sartrienne, par contre, me laisse perplexe voire réticent: car en fondant le "réel" sur un "En-soi" initial extérieur à la conscience, il réintroduit par là-même une variante de dualisme, et cela dans le cadre d'un "retour" au "réalisme" métaphysique. Or le réalisme, que ce soit dans sa version athée du physicalisme, ou dans celles, que j'avoue trouver plus absurdes encore des différentes variantes religieuses, le thomisme par exemple, où l'on voit la conscience (l'esprit", en somme, les deux termes pouvant dans ce genre de contextes être considérés comme synonymes), projeté hors de soi sous forme d'une entité transcendante appelée "Dieu", supposée être à l'origine du monde, dont elle resterait cependant distincte.
Mais l'essentiel de cette conférence porte sur l'apport de Husserl, et je trouve qu'Annick Stevens a exposé cet apport, par approfondissement progressif, d'une manière tout simplement lumineuse et magistrale.
Un grand merci donc à elle comme à la chaîne qui a publié cette conférence!
Rappel pour ceux qui ne seraient pas au courant: la chaîne de l'Université populaire de Marseille offre de son côté un véritable trésor, toujours disponible heureusement, de nombreux cours d'Annick Stevens, le plus souvent suivis d'un débat avec le public, toujours riche d'échanges d'idées, et où Annick fait preuve de la même chaleur, du même enthousiasme dans le partage du savoir philosophique, autour de thèmes variés!
xxxxx +: Ajout (14.5.23): après réflexion: je crois avoir conclu trop hâtivement à un dualisme ontoloqique chez Jean-Paul Sartre; car, si j'ai (enfin (!) bien compris, l'"En-Soi" et le "Pour-soi" (lequel fait intervenir la CONSCIENCE), sont toujours corrélés: l'un n'existe jamais indépendamment de l'autre, de façon séparée; on ne peut donc pas parler comme je l'avais fait d'un "En-Soi" qui serait pour Sartre un donné chronologiquement initial: il n'est qu'un mode de (re)présentation théorique, conceptuel, du Réel. Le réel, Sartre le dit tout comme le fait Husserl, est tout entier PHENOMENE. Ce qui implique qu'il ne peut être dissocié de la conscience: c'est elle qui le fait apparaître, en même temps qu'elle le constitue concrètement; le réel est donc par essence relation entre la conscience et ce dont elle a (prend) conscience, justement.
Si je me souviens bien, la formule complète de Berkeley est : " Esse est percipi AUT PERCIPERE" (cf. Annick Stevens, 36:35 - 36:37: "Etre perçu, c'est faux: être, c'est plutôt percevoir..").
A partir du moment où Berkeley par contre irait jusqu'à nier toute autre existence que celle d'idées perçues, (d'origine divine, en l'occurrence!), un peu à la manière de Platon, comme semble l'indiquer l'évolution ultérieure de sa pensée dans la "Siris", nous retomberions alors dans une vision purement objectivée du Réel, comme chez Plotin; manifestement fausse ne serait-ce que par son aspect lacunaire, en plus de la réduction des choses perçues à de simples apparences.
Sans aller jusqu'à un idéalisme "absolu", qui poserait le Sujet percevant - comme chez Hegel où il est posé comme Esprit pur EN DEVENIR- , comme seule réalité véritable, il me semble donc que la position de Sartre relève moins d'un réalisme "pur" que d'une variante (?) de "corrélationnisme". L'idéalisme est de ce fait préservé au moins en tant que transcendantal, sous réserve d'une compréhension de ma part cette fois à peu près correcte de la notion sartrienne d'"En-Soi".
Car ( 36:48 - 37:00) la conférencière précise cependant que pour Sartre, je la cite: "il faut que l'objet, le phénomène, ait aussi un être indépendant de la conscience": "la conscience naît sur un être qui n'est pas elle." ( 37:17).... "Elle apparaît "au beau milieu du monde"... "ce quelque chose (dont elle prend conscience), ce n'est pas elle qui le produit, ce n'est pas elle qui le crée; donc il devait être DEJA là ( 37:41); Annick Stevens donne alors l'exemple de la prise de conscience qui se produit au moment du réveil, pour montrer que la conscience est découverte de ce qui la précède ( 38:19), ce qui donne la certitude que ce monde ETAIT là (est souligné par moi tout ce qui est écrit en capitales )... "au MOMENT OU l'on en prend conscience, il était là" (38:29);
or une telle présentation des choses me fait malgré tout rester un peu perplexe, je dois le confesser; notamment, voire essentiellement, parce qu'elle revient à redonner au temps, à la temporalité, un statut ontologique dont Kant, me semble-t-il, l'avait privé(e), en ne la considérant QUE comme une condition a priori de la connaissance rationnelle ( pour Kant, il n'est de connaissance que rationnelle, appuyée sur les données empiriques Hume déjà avait considéré leur interaction comme ne permettant pas une connaissance ontologique certaine, d'où ce qu'on qualifie parfois chez lui de "scepticisme radical").
Donc: un tel retour à une essentialisation du temps, ne serait-ce que du point de vue de l'antériorité, telle qu'Etienne Klein le fait également dans ce qu'il appelle "le paradoxe de l'ancestralité"), est-il somme toute légitime? Cette question me semble pour ma part ne pas pouvoir recevoir de réponse péremptoire; je rappellerais juste à cette occasion que si les questionnements métaphysiques sont inévitables pour les humains, des réponses du même ordre ne sont pas pour autant accessibles, car elles relèveraient de "l'absolu";
C'est pourquoi, peut-être, Husserl, dont la phénoménologie se veut par définition même purement descriptive, s'était pour sa part, du moins à ce que je sache, refusé à franchir un tel pas...
Puis, ce "monde déjà là" au moment où émerge la conscience, de quelle nature pourrait-il bien être?
Matérielle, ou pour le dire autrement, physique? Que pourrait bien signifier, au demeurant, la notion d'un réel existant en soi, indépendamment de toute prise de conscience? Si la réponse devait être qu'il existe en tout cas "OBJECTIVEMENT", comment faudrait-il comprendre cela? Comme référence à un "objet pur", notion qui me semble a priori relever d'une impossibilité par sa nature même?.. Ou encore: comme "chose en soi" kantienne?..
Pour ce qui concernerait la conception sartrienne de la LIBERTE, il me semble que cela relèverait encore d'un autre examen, qui serait ici hors sujet, et cela malgré la cohérence découlant pour Sartre de leur mise en relation argumentative (conceptuelle). Dans une telle perspective d'étude de la pensée de Sartre (cf. "L'existentialisme est un humanisme"), la notion du "choix originel" me semblerait alors de toute façon devoir être analysée..
Ok
Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué...
L'en soi du monde extérieur à la conscience ne peu pas ne pas exister, et ce pour une raison très simple fort bien expliquée dans la vidéo : on n'a conscience que de ce qui peut être conscientisé de par son existence même.
Je ne peux pas conscientiser un ballon si d'abord le ballon n'existe pas. Il faut donc bien que le ballon existe d'abord pour que je puisse le conscientiser.
On ne conscientise pas ce qui n'existe pas, parce que ce qui n'existe pas ne porte pas de nom. Et dès lors que je donne un nom à ce qui n'existe pas, je le fais mécaniquement venir à l'existence puisque je l'ai nommé.
Le ballon s'appelle ballon non pas grâce à une imagination originelle du ballon, mais plutôt parce qu'à un moment quelque chose de réel a été conscientisé, qu'on a fini arbitrairement par appeler ballon pour que tout le monde voit de quoi on parle si on évoque la conscientisation de cet objet préexistant dans le réel.
S'il n'est pas réel alors il n'existe pas, alors ce ne peut être un ballon parce qu'un ballon, avant de ne pas exister, tout le monde sait ce que c'est.
@@lagiteaman Pas Ok, désolé.
Je vous cite: "on n'a conscience que de ce qui peut être conscientisé de par son existence même".
Je vais peut-être vous sembler une fois de plus chercher à "faire compliqué" (quand on peut faire simple, bien entendu), eh bien, tant pis, je prends le risque:
pour cela, laissons peut-être les ballons rouler ou voler, et même les électrons tourner (ou non) autour des noyaux des atomes, protons et autres poussières "matérielles"..
Car la vraie question est me semble-t-il la suivante: qu'est-ce donc qui "serait conscientisé", au juste?
Que veut même simplement dire "exister", ou "exister en soi", si vous préférez...
Vous dites que "tout le monde le sait".
Eh bien, pour la part, je NE LE SAIS PAS.
Alors,
soit vous pensez que je mens, que je pose, que je frime, ou encore pratique ce qu'on appelle vulgairement la... "branlette intellectuelle",
soit cette question est légitime, surtout dès lors qu'on se livre à une réflexion philosophique.
@@DenisAROUET Qu'est-ce qui serait conscientisé ?
Est-ce simple à dire ? Je vais essayer : ce qui serait conscientisé, c'est quelque chose, plutôt que rien. C'est donc au moins une première chose, parce que rien ne peut pas être conscientisé sinon qu'à ne conscientiser que rien, et rien d'autre que lui, pour autant même qu'il puisse être lui, c'est à dire la négation même de l'être.
Et donc, à l'instant où je conscientise, j'arrive après la naissance de l'objet conscientisé, puisqu'il est d'abord là à pouvoir être conscientisé.
@@DenisAROUET Notez d'ailleurs que, spontanément et bien que vous déclarez ne pas savoir ce que c'est, vous avez su au moins donner au ballon la propriété de rouler, ou encore de voler, propriétés sur lesquelles vous devinez sans doute que nous sommes d'accord, sans même nous demander pourquoi.
Je peux au moins en conclure que vous comme moi avons déjà un jour conscientisé un ballon, ne serait-ce qu'au travers d'au moins une description consensuel de ce qu'on entend par "ballon". Comment est-ce possible, si le ballon n'a pas préexisté à notre échange ?
Et comment pourriez-vous en même temps juste imaginer le ballon, et être d'accord avec moi sur ce qu'il est alors que votre imagination n'est pas la mienne, et que pourtant je suis d'accord avec votre description du ballon ?
@@lagiteaman Une "CHOSE", c'est d'abord un mot; un concept qui, précisément, ne renvoie par lui-même à AUCUNE REALITE CONCRETE;
à RIEN, en fait, si tant est qu'indépendamment justement de l'activité d'une conscience, une telle réalité puisse exister, ou même simplement être conçue;
et à mon avis, c'est précisément CELA qui est impossible; car c'est toujours en tant que sujet conscient que nous appréhendons l'idée même de la réalité; et et quant à affirmer l'existence de quoi que ce soit indépendamment de toute conscience, il est vrai que c'est très possible et même très facile;
seulement cela s'appelle "se payer de mots", ni plus, ni moins;
de sorte que se ferme alors le cercle vicieux que j'ai commencé à énoncer au début de cette réponse.
(Suite)... 36:55: "... Il faut aussi que l'objet, le phénomène, ait aussi un Être indépendant de la conscience".. Mais, l'exploration de sa propre conscience par un sujet, ne pose-t-elle pas cette conscience elle-même comme un objet de conscience, en l'objectivant, en la considérant en quelque sorte de l'extérieur en tant qu'objet de conscience (réflexivité: "..je suis consciente de ceci ou de cela..", 37:30)?
Et ne retombe-t-on pas alors par la nature même d'une telle démarche dans le pur domaine empirique, en l'occurrence l'introspection, qui relève de la psychologie, et non plus d'une interrogation métaphysique?
Peut-on considérer la question éventuelle de la "production" des objets de conscience (37:40) dans une telle perspective? Et est-il besoin d'opposer à cette notion, douteuse en effet, me semble-t-il, de "production" des objets de conscience par elle-même, à celle de "découverte" des objets, lors du réveil par exemple (38:14 - 38:30), impliquant ainsi le temps comme donnée elle-même objective, physique, et non pas métaphysique (ontologique)?
Si tel n'est pas le cas, la notion d'"en-soi" me paraîtrait du coup perdre non seulement sa nécessité explicative, mais même sa pertinence: car si le réel est relation entre un sujet (transcendantal) et le monde qui lui est "extérieur", cela permet de laisser de côté toute considération se référant à la spatio-temporalité et de poser la question de la conscience en termes de simultanéité relationnelle au lieu de succession ("avant" - "après")...
La question de l'intersubjectivité, bien sûr, n'en reçoit pas ipso facto de réponse, ni celles de l'identité personnelle "moi": 39:40...), ni non plus celle de l'altérité, et de la multiplicité des consciences que l'intersubjectivité suppose nécessairement.
41:38: "on est toujours dans la phénoménologie.." commente la conférencière en lisant un extrait du livre de Sartre;
OUI, et à mon avis, on devrait y rester, car dès qu'on en sort, on passe de l'observation et de la description "des choses mêmes" à la pure spéculation, à ce que je crois du moins!
43:24: "..je suis conscient de mon corps pour moi":... oui.
Jusqu'à 44:50, on pourrait de façon quelque peu taquine faire observer que cette intuition, qui devient chez lui la "chose en soi", se trouvait déjà au coeur même de la métaphysique de... Schopenhauer, donc en 1819. MAIS: je ne peux qu'avouer que la remarque qui suit, concernant le déplacement, donc dans l'espace, du corps, pose une difficulté par rapport à une conscience qui serait étrangère aussi bien à l'espace qu'au temps physiques:.. cela demande... réflexion, lol..
Je crois me souvenir que Schopenhauer distingue le corps comme ressenti de sa représentatiion phénoménale, qui seule serait relative à l'espace et au temps (ainsi d'ailleurs qu'à la causalité).
A vérifier toutefois: en tout état de cause, le "monde comme volonté et représentation" reste lui aussi une conception métaphysique donc spéculative en tant que se voulant une REPONSE au questionnement métaphysique...
En tout cas, l'incertitude mentionnée plus loin ( 46:30) rend à nouveau plus difficile, à ce qu'il me semble, la réfutation de cette position philosophique pourtant manifestement absurde qu'est le solipsisme.
46:45: "l'épreuve de la honte", ou le "pour-soi" transformé en "pour-autrui";
je serais tenté cependant de dire à ce sujet que TOUTE relation intersubjective pose par son existence même aussi bien l'autre que "moi" comme à la fois sujet et objet de conscience l'un pour l'autre. Mais l'expérience de l'affection échangée par exemple, à plus forte raison de l'amour, ne fait pas "que" réduire "l'autre" au statut d'OBJET de conscience, mais est susceptible également, à l'inverse, d'accroître pour ainsi dire "quantitativement" même, par une intensification de conscience, le statut de sujet, et cela alors pour les DEUX personnes en relation intersubjective...
Berkeley dit : esse est percipi aut percipere.
Etre c'est etre percu ou percevoir.
Donc mme la prof a enleve " aut percipere" dans la citation de berkeley.
"Mme la prof"... quelle condescendance !
C’est catastrophique, comment on peut parler de quelque chose que l’on ne connaît pas surtout en tant que « Professeur », Berkeley prend très au sérieux la perception et opère une distinction entre les êtres percevants et ceux qui sont perçus
La dernière partie concernant l’expérience de honte qui suffirait à prouver l’existence d’autres consciences me paraît bien peu convaincante. La seule chose que cela prouve, c’est que l’on croit qu’il y a une conscience. Cela ne suffit pas à la faire exister.
en fait, l'idee selon laquelle la conscience n'est pas spatiale vient du fait qu'on pense l'espace comme quelque de fixe, qui ne bouge pas, et surtout qui ne nous modifie pas. Hors, on peut etre modifie par l'espace dans lequel on se trouve. On peut aussi avoir une apprehension qualitative de l'espace qui n'exclut pas la duree et le changement (Bergson etant ici un bon contre-modele) La pensee de l'espace n'est pas tres developpee en philo alors qu'elle est tres fertile. Par contre, je trouve plutot bien qu'elle fasse une presentation classique de la pheno (sans oublier aussi que c'est une intro sans pretention autre que d'etre une intro justement) car la plupart des gens n'ont pas une grande culture philo (c'est pas une critique, un simple constat: a moins d'une passion pour la discipline, on en fait qu'en Terminale) Alors, quand on presente une branche tres specifique de la philo en plus... c'est plutot bien de partir de choses elementaires (elementaires pour la discipline, mais pas basiques... ce qu'elle explique demande deja une bonne reflexivite) et surtout, ne pas avoir forcement de suite une position de "flic de l'epistemologie" si je puis dire^^ Il y a evidemment des choses a critiquer dans la pheno, mais faut pas aller trop vite d'une part, et elle montre qu'il y a deja une critique interne d'autre part liee a l'histoire longue de la discipline
Ça sort un peu de la philo mais le façonnement de la conscience est probablement très impacté par le spatial, personnellement je ne pense pas qu'on puisse développer une conscience sans la constante expérience de limite du corps (entre autre) qui est spatiale. Pour produire notre cerveau conscient ça prend des années d'expériences.
Mais à un instant donné si on parle uniquement de la conscience qui n'est pas la conscience du corps, c'est compliqué d'y ressentir une spatialité. Que l'espace soit vu comme quelque chose de fixe ou pas me semble pas avoir vraiment d'importance. Après tout la perception spatiale de notre corps n'est pas du tout fixe. C'est plutôt la construction mentale de l'espace qui nous entoure qui serait fixe.
Dans tous les cas j'ai du mal a voir cette idée de vision de l'espace comme qqchose de fixe qui ne bouge pas et qui ne nous modifie pas comme autre chose qu'une sorte de préjugé sur les causes qui feraient qu'on aurait pas de vision de spatialité dans la conscience, l'explication me semble pas très convaincante.
Dans d'autres considération je trouve que c'est beaucoup plus enrichissant de parler des états de consciences et des sentiments, peut être que c'est encore d'autres "dimensions" après tout.
L'état de conscience altéré comme la perte des limites corporelles renseigne beaucoup sur notre perception et notre conscience mais ces états sont bien rares et beaucoup de gens ne les expérimentent jamais.
J'ai l'impression que l'oratrice finalement donne une présentation très classique de la phénoménologie, peu en rapport avec le scepticisme, et parle uniquement du doute lié à l'accès au reel par la perception. Il aurait été très intéressant de passer toutes les terminologies fuyantes et la pensée phénoménologique elle même au crible du scepticisme.
ce n'est pas de cette façon qu on aborde de grand sujet. Cette professeur elle parle au lieu de nous pousser a penser
Peu de connexion avec la zétérique. une conference difficilement accessible, j ai trouvé cela abscons et impenetrable.
C'est de phénoménologie (Husserl, puis Sartre..) que parle ici Annick Stevens, pas de zététique;
une étude préalable de la notion cartésienne de "Cogito" me paraît pratiquement incontournable pour rendre compréhensible la pensée de Husserl...
si vous vous intéressez à la philosophie et à son histoire, je vous conseille vivement de jeter un coup d'oeil aux cours qu' Annick Stevens a donnés à l'Université Populaire de Marseille, sur UA-cam aussi:
toujours accessibles heureusement, bien que le site soit devenu bien moins actif depuis quelques années pour des raisons que j'ignore.
Si l explication n est pas tres claire alors le professeur n as pas bien compris la thèse ou alors la thèse n est pas bien construite
J'ai bien entendu ? La réduction phénoménale c'est comme l'épochè ?! => Pas du tout. 🤣
CETTE PHILOSOPHE EST BIEN SYMPATHIQUE ET DE BONNE VOLONTÉ MAIS LA PHILOSOPHIE RESTE UNE ANTICHAMBRE DE LA SCIENCE
JE PROPOSE SI CELA N'A PAS ENCORE ÉTÉ FAIT D'AJOUTER AU CORPUS DE DONNÉES DE CHATGPT OU UN ÉQUIVALENT LES OEUVRES PRINCEPS DES GRANDS PHILOSOPHES ET ENSUITE PASSER LE TOUT À LA MOULINETTE DE LA LOGIQUE
QUI LAISSERAIT APPARAÎTRE COMBIEN ELLE N'EST PAS RESPECTÉE ET AUSSI TOUT L'ARBITRAIRE DE CONCEPTS RELIÉS PAR D' APPARENTES DÉMONSTRATIONS (LE MAÎTRE ÉTANT B.SPINOZA)
JE SERAIS CURIEUX DE VOIR LES RÉPONSES
Elles seraient à mon avis dépourvues de tout intérêt en la matière.