Devenir plus intelligent que ses parents ? - Sarah BYDLOWSKI

Поділитися
Вставка
  • Опубліковано 5 вер 2024
  • Intervention de Sarah BYDLOWSKI (pédopsychiatre, psychanalyste - SPP) à l'occasion de la 54ème Journée du Centre Alfred Binet : La place de l'intelligence : idéal, espoirs et désillusions - Samedi 3 décembre 2022
    À notre époque, le recours aux tests d'intelligence pour l'orientation d'un enfant est devenu monnaie courante. Or, ces tests mesurent un quotient intellectuel à un temps donné. S'ils ne sont interprétés qu'en fonction des chiffres obtenus, ils risquent de manquer un objectif majeur à nos yeux : rendre compte de la dynamique et de l'économie psychiques dont témoigne la qualité des investissements intellectuels d'un sujet.
    Pour les parents, les performances de leur progéniture peuvent être le gage d'un avenir rayonnant, notamment en regard de l'institution scolaire. Pour certains, cela s'inscrit dans le prolongement de leur propre parcours. Pour d'autres, elles contiennent la promesse d'une seconde chance. Parfois, les attentes sont si élevées ou si ténues qu'elles peuvent constituer un obstacle à tout épanouissement intellectuel et culturel. Dans tous les cas, les échecs en la matière représentent une blessure narcissique aussi bien pour l'enfant que pour sa famille.
    D'un point de vue métapsychologique, la première organisation du moi se constitue sur un fond traumatique auquel elle tend à s'opposer, avec le concours indispensable d'un autre semblable. Les vécus traumatiques inhérents à la prématurité du petit humain - qu'ils soient conçus comme un débordement d'excitations ou comme une tendance extinctive - se répètent aveuglément et imposent au moi naissant la mise en œuvre d'une pensée théorisante. Pensée qui vise à rechercher dans le monde extérieur une cause aux éprouvés douloureux, dans l'espoir de prévenir leur récurrence. Lorsque l'environnement est capricieux, ce travail de pensée est rendu inefficace et par compensation peut être surinvesti à des fins anti-pulsionnelles. L'intelligence perd alors de sa dynamique et de sa fonctionnalité économique.
    On comprend que, dès l'aube de la vie psychique, la curiosité intellectuelle au sens large a une valeur défensive d'une grande importance. Son déploiement contribue, via la construction des théories sexuelles infantiles, à l'élaboration des éprouvés de manque qui jalonnent la vie de tout individu. Ce processus de sublimation de la force pulsionnelle, exigeant une capacité de retenue, s'appuie sur des mécanismes d'identification. Il se nourrit des rencontres intra et extra-familiales ainsi que des activités culturelles de toutes sortes.

КОМЕНТАРІ •