Les apparences, épisode 07 : Françoise Pétrovitch
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- Опубліковано 4 вер 2024
- Entretien d’une heure entre l’artiste Françoise Pétrovitch et Thomas Lévy-Lasne.
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Françoise Petrovitch Les gants sur soi huile sur toile 40x50cm 2013
Françoise Petrovitch Sans titre huile sur toile 160x130cm 2015
Françoise Petrovitch Nocturne huile sur toile 39x50cm 2015
Françoise Petrovitch Sans titre huile sur toile 160x130cm 2020
Françoise Petrovitch Paul huile sur toile 240x130cm 2021
Jean-Antoine Watteau Pierrot 185x150cm 1718-19 env
Nicolas Poussin La fuite en Égypte huile sur toile 98x133cm 1657
Sa majesté des mouches Peter Brook
Écrits et propos sur l’art Henri Matisse collection savoir
Rose Wylie Manor 183x188cm huile sur toile 2004
Lise Stoufflet Un monde à soi 145x115cm huile sur toile 2018
Dessin : Judith Prigent
Merci infiniment pour cette épisode avec mon artiste française préféré ! "je vais diluer mon angoisse en diluant mes projets !" ---- Françoise Pétrovitch.
Excellente émission comme d'habitude !
J'aimerais toutefois réhabiliter ce pauvre Moreau qui, à vous entendre, semble un peintre classique poussiéreux aux antipodes de ses élèves. Or Moreau était l'un des peintres les plus modernes de la fin du XIXe siècle ; il était l'exact contraire d'un Gérôme ou d'un Bouguereau (c'est Huysmans même qui l'écrit). Certes, il reprenait des thèmes littéraires bibliques et mythologiques mais avec un regard schopenhauerien très éloigné de l'idéalisme niais des néoclassiques. L'œuvre de Moreau dépeint des divinités agonisantes, s'effaçant dans les vapeurs troubles d'un décor crépusculaire. Elle peint la mort des dieux que Nietzsche annonce à peu près au même moment et, en ce sens, elle sert de transition entre le XIXe et le XXe siècle.
Beaucoup d'artistes d'avant-garde citent d'ailleurs Moreau et d'autres symbolistes comme des inspirations incontournables ; c'est le cas évidemment de Breton et des surréalistes, mais également de certains inventeurs de l'art abstrait comme Kandinsky. L'on pourrait même voir l'art abstrait comme la continuité logique du symbolisme : puisque que les songes anciens se sont effacés dans le chaos de la modernité, des peintres décident de créer de nouvelles réalités à partir de formes et de couleurs pures.
Merci pour cette nouvelle édition encore une fois très intéressante ! Vers la 31’ à propos du Pierrot (ou Gilles) de Watteau, il me semble que ce qui fait son étrangeté ou son incongruité, c’est que malgré son air idiot, à la limite de l’absence, Pierrot impose sa présence au monde avec une force incroyable. Il personnifie « l’idiot » selon Clément Rosset, c-a-d celui « qui n’a pas de double ». Ce que réussit Watteau, c’est (paradoxe de la peinture) à faire exister plus entièrement son Pierrot que les autres personnages du tableau, voire plus que le regardeur lui-même. Pierrot est totalement présent et pour pouvoir le « comprendre » il est nécessaire presque de sortir de soi-même et aller vers lui. Magie de la peinture ?
Plus 😊
Chez Matisse, le côté brut, pauvre en matière, loins des sensualités des touches chargées et des glacis, des modelés et qui pourtant sert une autre sensualité, c'est comme cette façon un peu illustratrice de Hopper, un accord juste et nouveau entre la matière et le sujet. Il ne retranscrit pas l'apparence objective, mais cherche à transfigurer, à trouver des traductions plastiques expressives. Pour moi ça fait comme un phare, ça intime à relancer la recherche dans les moments où on peut se laisser aller à une certaine facilité mécanique. Et tu diras, pourtant que je peins pas du tout comme lui.
Le retable de Van Eyck hypervisible : closertovaneyck.kikirpa.be/ghentaltarpiece/#home