L'intersectionnalité des analyses est essentielles pour faire face aux multiples oppressions racistes, sexistes, capitalistes, validistes... et surtout pour y faire face!
Très intéressant cet échange et bouleversant à certains égards. J'ai quelques réserves par le fait que je vois une analyse en partie déconnectée d'une critique du capitalisme. Elle fait quelques liens par moment avec les inégalités materielles entre les personnes racisées et les blancs, ainsi que dans la capacité à réaliser la transition énergétique. Mais quand j'ai entendu "développement durable" j'ai tiqué c'est l'apanage du greenwashing, et de la croyance dans une croissance perpétuelle qui serait verte et durable... De même qu'avec l'explication de pourquoi il y a eu la colonisation. Ce serait une façon de démontrer la supériorité de la race blanche ? Certes c'est là le prétexte invoqué chez certaines tendances intellectuelles... Mais concrètement c'est surtout la maximalisation de l'exploitation capitaliste qui produit des justifications de ce genre. Ce sont les grands propriétaires blancs qui se sont enrichis et non "la race blanche" en tant que telle. On sait montrer que la colonisation a même coûté aux sociétés plutôt que rapporté, ce qui confirme que c'est bien une classe sociale de propriétaires qui ont instrumentalisé cette abomination. On pourrait du reste avoir la même analyse pour les guerres et les crises en tout genre. La bourgeoisie s'enrichit toujours dans ces cas là pendant qu'elle envoie à la mort des prolétaires, des tirailleurs Africains etc. Pendant la covid la bourgeoisie s'est considérablement enrichie... Qu'a t elle fait pour cela ? Le pacte racial est une construction politique qui permet d'acheter la docilité de la classe ouvrière qui se montrait menaçante dans toute l'Europe. Tant qu'on ne cible pas prioritairement la bourgeoisie blanche, son idéologie, les mecaniques de contrôle et de conquête culturelles mises en place, on fera plutôt de l'éthique que de la politique à mon avis. Du reste je n'ai rien contre faire attention à nos courses, à déconstruire nos privilèges blancs, mais faut aller au bout de la logique. C'est le système de propriété qui permet aux blancs d'avoir ces privilèges. La concentration de richesses dans les mains des descendants de colons, dans les sociétés ayant colonisé, c'est le capitalisme qui le permet. Sortir du capitalisme c'est casser un moteur des domination raciales. Plus de discrimination sur les prêts bancaires, droit au logement pour tous, plus de patron blanc qui discrimine à l'embauche... Ça veut aussi dire qu'on met des droits en rapport avec la participation au commun. Donc on supprime la hiérarchie par la naissance ou la nationalité. Les étrangers doivent tous être régularisés, tous avoir les mêmes droits que les citoyens des pays où ils viennent vivre et travailler. Ajoutons que la suppression de l'héritage sur ce qui ne constitue pas des biais d'usage, serait un formidable outil d'égalité et de lutte contre toutes sortes de privilèges. Je m'étale un peu, mais je trouve simplement que si on ne s'attaque pas au coeur de ce qui fonde différentes formes de dominations, on gaspille pas mal d'énergie et de temps. Pour autant tout activisme qui va dans le sens d'une émancipation et de la prise de conscience de ces dominations est utile et à encourager. Merci à elle et ses camarades.
Je vais résumer avec cette formulation : Nous tolérons ce qui nous dérange, sinon ce ne serait pas de la tolérance. Or si nous sommes dérangés par l'intolérance, mais qu'on ne la tolère pas, c'est donc que nous ne sommes pas tolérants. Du reste, je ne me prononce pas pour ou contre la tolérance, je pense que la voir comme une valeur est se perdre en définitions confuses de ce terme. Je pense que réfléchir en terme de luttes s'appuyant sur une analyse matérielle des sociétés évite des idéalismes abscons.
Merci pour cette perspective qui nous fait grandir, déconstruire, accepter qu’on a pas toujours été brillants et réorienter ses points de vue - merci
Super témoignage ! Très inspirant
L'intersectionnalité des analyses est essentielles pour faire face aux multiples oppressions racistes, sexistes, capitalistes, validistes... et surtout pour y faire face!
Très intéressant cet échange et bouleversant à certains égards.
J'ai quelques réserves par le fait que je vois une analyse en partie déconnectée d'une critique du capitalisme. Elle fait quelques liens par moment avec les inégalités materielles entre les personnes racisées et les blancs, ainsi que dans la capacité à réaliser la transition énergétique.
Mais quand j'ai entendu "développement durable" j'ai tiqué c'est l'apanage du greenwashing, et de la croyance dans une croissance perpétuelle qui serait verte et durable... De même qu'avec l'explication de pourquoi il y a eu la colonisation. Ce serait une façon de démontrer la supériorité de la race blanche ? Certes c'est là le prétexte invoqué chez certaines tendances intellectuelles... Mais concrètement c'est surtout la maximalisation de l'exploitation capitaliste qui produit des justifications de ce genre. Ce sont les grands propriétaires blancs qui se sont enrichis et non "la race blanche" en tant que telle. On sait montrer que la colonisation a même coûté aux sociétés plutôt que rapporté, ce qui confirme que c'est bien une classe sociale de propriétaires qui ont instrumentalisé cette abomination. On pourrait du reste avoir la même analyse pour les guerres et les crises en tout genre. La bourgeoisie s'enrichit toujours dans ces cas là pendant qu'elle envoie à la mort des prolétaires, des tirailleurs Africains etc. Pendant la covid la bourgeoisie s'est considérablement enrichie... Qu'a t elle fait pour cela ?
Le pacte racial est une construction politique qui permet d'acheter la docilité de la classe ouvrière qui se montrait menaçante dans toute l'Europe.
Tant qu'on ne cible pas prioritairement la bourgeoisie blanche, son idéologie, les mecaniques de contrôle et de conquête culturelles mises en place, on fera plutôt de l'éthique que de la politique à mon avis. Du reste je n'ai rien contre faire attention à nos courses, à déconstruire nos privilèges blancs, mais faut aller au bout de la logique. C'est le système de propriété qui permet aux blancs d'avoir ces privilèges.
La concentration de richesses dans les mains des descendants de colons, dans les sociétés ayant colonisé, c'est le capitalisme qui le permet. Sortir du capitalisme c'est casser un moteur des domination raciales. Plus de discrimination sur les prêts bancaires, droit au logement pour tous, plus de patron blanc qui discrimine à l'embauche...
Ça veut aussi dire qu'on met des droits en rapport avec la participation au commun. Donc on supprime la hiérarchie par la naissance ou la nationalité. Les étrangers doivent tous être régularisés, tous avoir les mêmes droits que les citoyens des pays où ils viennent vivre et travailler.
Ajoutons que la suppression de l'héritage sur ce qui ne constitue pas des biais d'usage, serait un formidable outil d'égalité et de lutte contre toutes sortes de privilèges.
Je m'étale un peu, mais je trouve simplement que si on ne s'attaque pas au coeur de ce qui fonde différentes formes de dominations, on gaspille pas mal d'énergie et de temps.
Pour autant tout activisme qui va dans le sens d'une émancipation et de la prise de conscience de ces dominations est utile et à encourager. Merci à elle et ses camarades.
Le propre de la tolérance, est de ne pas tolérer l'intolérance. C'est une forme de radicalité.
Je vais résumer avec cette formulation :
Nous tolérons ce qui nous dérange, sinon ce ne serait pas de la tolérance. Or si nous sommes dérangés par l'intolérance, mais qu'on ne la tolère pas, c'est donc que nous ne sommes pas tolérants.
Du reste, je ne me prononce pas pour ou contre la tolérance, je pense que la voir comme une valeur est se perdre en définitions confuses de ce terme.
Je pense que réfléchir en terme de luttes s'appuyant sur une analyse matérielle des sociétés évite des idéalismes abscons.