Podcast : Libertalia, une république des pirates à Madagascar par Alexandre Audard

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  • Опубліковано 5 лют 2025
  • En 1728, un certain capitaine Charles Johnson publie à Londres un récit atypique. Des équipages pirates, menés par les capitaines Misson et Tew et par un moine défroqué, Caraccioli, auraient fondé à Madagascar une République du nom de Libertalia. Abolitionniste, égalitaire et pacifique, son modèle prend le contrepied des monarchies dominantes et s’oppose à l’économie de plantation. Surtout, elle aurait, quelques années durant, posé les jalons d’une société multiculturelle inédite.
    Depuis la fin du XIXe siècle, nombreux sont ceux à s’être revendiqués de cette expérience aux contours utopiques. Elle connaît d’ailleurs aujourd’hui, notamment en France et sur la Grande Île, un étonnant succès. Pourtant, si l’existence d’une relation entre mondes pirates européens et sociétés littorales malgaches, dans les années 1680 à 1730, est avérée et documentée, aucune trace ne subsiste de cet événement. De plus, les études littéraires anglo-saxonnes attribuent le texte au romancier Daniel Defoe, célèbre auteur de Robinson Crusoé (1719) et faussaire notable. De quoi Libertalia est-elle alors le nom ?
    À partir d’archives, de récits de voyage et d’observations de terrain, cet ouvrage reconstitue, pour la première fois, une généalogie critique du mythe. Des empires coloniaux aux mouvements libertaires, cette fiction littéraire n’a cessé d’être réinterprétée et d’entretenir un tropisme occidental sur l’océan Indien. Son étude révèle, dans la longue durée, que la République des forbans demeure l’expression de représentations fantasmées et problématiques de Madagascar.
    A propos de Alexandre Audard
    Alexandre Audard est doctorant en Histoire de l’Afrique à l’Université de Paris. Alexandre Audard est rattaché au laboratoire de recherche CESSMA (Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques). Ses recherches portent sur la ville portuaire de Diego-Suarez à Madagascar ainsi que sur les circulations des différentes populations dans l’océan Indien pendant la période coloniale.
    En 2020, à l’issue de son mémoire de Master II, il publie aux éditions Hémisphères « Libertalia, une République des Pirates à Madagascar. Interprétations d’un mythe (XVIIe - XXIe siècle)». dans lequel il remonte aux origines d’une légende.
    Il prépare actuellement un Doctorat sur Diego-Suarez. Cette année, il publie un livre sur Alphonse Mortages, un français hors du commun qui est devenu riche du jour au lendemain grâce à l’or d’Andavakoera, dans le Nord de l’Île.

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