Extérieur au CNRS., j'ai observé avec un vif intérêt la nomination d'un directeur politique par un ministre politique pour des raisons politique, avec le prédécesseur apprenant qu'il est viré par la presse. Puis la nomination par ce directeur, de sa fille, à un poste d'expat grassement payés avec tous les avantages qui vont bien. Ces pratiques assez exotiques interrogent l'observateur sur les mythes des services publics, de la méritocratie, de l'indépendance de la recherche, qui font partie de la justification de 57% de PIB dépensés par des bureaucraties largement progressistes.
Oui enfin les passe droits pour des postes bien placés y compris à l'étranger existent aussi dans le privé et ses mœurs plus darwiniennes que progressistes, alors... Bienvenue dans un monde fait par des humains qui placent leurs proches quand ils le peuvent et ce quels que soient les idées et les systèmes sociaux
superbe conférence pour la plupart mais malheureux amalgames entre projets politico-économiques très différents lorsqu'il se tourne vers la géopolitique vers la fin
A boire et à manger dans cette conférence. Passons sur son caractère mandarinal et l’entre soi qu’on ressent à l’audition : c’est une caractéristique (un postulat invariant, ce proche cousin de la variable invariable) des queues de comète. Si M. Godelier ne l’a déjà fait, encourageons le vivement à renoncer aux honneurs et titres que lui accorde la Chine. Les honneurs rendent sourds et aveugles, sourds et aveugles que le PCC est un très habile manipulateur et excelle à faire des Long Nez stupides des agents et cautions de sa propagande. Quant à 费孝通 Fei Xiaotong, il n’est pas possible de dire de lui qu’il est un anthropologue. Car en Chine, comme hier en URSS, l’idéologie prime sur la science (comme d’ailleurs, mais d’une autre manière, la science ne fleurit en Occident que d’autant qu’elle sert le capital). Et s’il y a un domaine sensible en Chine, c’est bien celui des minorités, puisqu’une étude attentive de l’histoire de la Chine - une telle étude ne peut hélas que se mener en dehors de Chine - montre qu’elle s’est construite sur des génocides et assimilations forcées de multiples peuples minoritaires - 百越族 - dont les Ouighour et en partie Taïwan sont les plus récents exemples. Au returniks chinois (contestataires du 4 juin 1989) acceptant de s’amender furent offerts de bonnes positions et des appartements confortables. Nul doute que Fei Xiaotong, ait été traité de cette manière, classique parmi les dictatures consistant à baîllonner par le crime, nul doute que le laogai l’attende s’il lui arrivait d’élever une voix dissidente, telle celle de mentionner un recueil de plaquettes de bambou montrant que vers la fin des royaumes combattants des philosophes développaient une pensée qui aurait bien pu mener la Chine vers la démocratie. Pas de science sans liberté critique : M. Godelier le rappelle qui s’est pourtant fait prendre dans les phares de la propagande. ******** Il est certain que la Chine nourrit une autre conception du temps (ou plutôt nourrissait). Toutefois cela ne signifie en rien clairvoyance. Car si c’était le cas, Cixi n’aurait pas construit le Palais d’été avec l’argent confié pour la modernisation de l’armée, ce qui annonçait la chute militaire de l’empire. S’il s’agissait de clairvoyance, la Chine n’aurait pas été en pleine déréliction économique, ce qui a permis sa colonisation, la sueur des coolies pillées par des mandarins cupides détournant les sommes confiées par l’empereur - peu de choses ont changé -, qui n’accordaient des salaires que si misérables qu’ils ne permettaient pas aux « prolétaires » de reconstituer leur force de travail, de telle sorte qu’ils mouraient. S’il s’agissait de clairvoyance, alors Mao n’aurait pas décrété l’enfant unique dont le résultat est qu’’aujourd’hui la pyramide des âges est si étroite à sa base qu’elle annonce des lendemains qui déchantent. Dans trente ans. Etc. Se « capitaliser » sans s’occidentaliser ? On ne peut décemment soutenir que la technique -support essentiel du capital, ne serait-ce que les techniques de l’argent - puisse rester sans influence sur la superstructure symbolique, notamment sociale et politique. Les Chinois, le Qatar etc, se mettent le doigt dans l’œil jusqu'au genou (mais pas les fondamentalistes musulmans qui eux le comprennent). Prenons l’exemple de l’écriture : comment pourrait-on soutenir que l’écriture, si elle est d’emblée une technique d’administration, est sans répercussion cognitive et superstructurelle ? Prenons maintenant l’exemple de la télévision, d’internet, de Tik tok -抖音 - , ET de l’enfant unique. Dès les années 80, il était clair que la personne chinoise changeait dans la conjonction de l’enfant unique - centre du monde familial quand la personne traditionnelle chinois s’inscrit dans la vaste trame des guanxi confucéennes -et de la télévision, ce que n’a fait que renforcer l’apparition d’internet et dont découlent la révolte de Tiananmen, le mouvement des parapluies, et dont dépend AUSSI la puissance chinoise, dans une aporie irréductible qui nous concerne aussi. En témoignent les multiples post des internautes 网友 chinois que la censure ne parvient pas à effacer suffisamment rapidement. Pas plus donc que l’apparition de l’agriculture n’a été sans conséquences superstructurelles, l’adoption des techniques du capitalisme (fût-il communiste) ne peut rester sans conséquences symboliques et sociales ; d’où les guerres entre les diverses fractions de l’Islam, la guerre de Poutine contre les oligarques linéraux ou encore les tensions entre Xi Jinping et les conservateurs d’une part, Li Keqiang李克强 ou Jacques Ma (et bien d’autres) de l’autre. De notre côté, nous Occidentaux, dans un monde où s’affrontent les hegemons, devrions également ne pas perdre notre âme et par exemple dézinguer Elon Musk comme le fit des Templiers Philippe le Bel et revenir à des conceptions où effectivement la vie - enchaînement de naissances et de mort - combleraient l’irrépressible besoin de sens qu’éprouve l’humain et ceci loin de la schizophrénie qui rend tel prix Nobel (Nobel était un marchand d’armes, rappelons le) athée dans son laboratoire et croyant en dehors. A ce pivot d’ampleur girardienne dans lequel nous nous trouvons (à supposer que l’espèce humaine ait un avenir, du moins telle que nous la connaissons), il nous faut trouver une nouvelle alliance, comprenant les implicites métaphysiques de nos sciences, associant esprit positif et instances précognitives (intelligence animale si l’on veut) mais loin des dérives néo-obscurantistes à la Stengers ou à la Latour. Enfin, au-delà de l’architecture explicite de nos symboles demeurent des fonds culturels inexpugnables : en Chine on donne aux morts des Mercedes et des écrans plats en carton et il est vrai que Mao pend aux rétroviseurs des taxis car comme les saints qu’on collait naguère aux tableaux de bord de nos voitures, il détourne les accidents.
Fei Xiaotong a étudié à Londres près de Malinowski et publié de nombreux textes avant 1949, parfaitement anthropologiques. Il n'a pas quitté la Chine après 49. Il a recommencé à publier après les réformes de 78, mais marginalement vu son grand âge. Il est mort depuis longtemps déjà.
@@dgib1694 "L'itinéraire du sociologue chinois Fei Xiaotong 费孝通 (2 novembre 1910 - 24 avril 2005) révèle les traits significatifs des développements d'un savoir d'abord largement importé, puis annexé à une idéologie d'État....Ses fonctions: 1re Assemblée nationale populaire, 7e Assemblée nationale populaire, 8e Assemblée nationale populaire", etc, etc. Source Wikipedia. Premier devoir d'un membre du PCC: placer la cause au dessus de tout, fût-ce la vérité scientifique. Fallait-il une preuve de plus que le PCC transforme les 大鼻子 propagandistes. Faut-il rappeler les errances et généralisations de Malinowsky ? Finalement quoi de plus ressemblant à Fei Xiaotong qu'un directeur de la FUNAI ?
Moi je l'adore, il me fait rire... Mais il peut se le permettre vu son passif académique.... Ce qui est dingue, c'est qu'après tout ce fatras académique (agreg, thèse, titres, médailles, etc.), il a fini par comprendre que la vraie vie, c'était celle des indigènes qui ne questionnent pas forcément pourquoi ils faisaient les choses ainsi. Simplicité et sobriété heureuse.
32:03 Miracle, l'esprit du cadrage s'est incarné en l'être derrière la caméra.
Extérieur au CNRS., j'ai observé avec un vif intérêt la nomination d'un directeur politique par un ministre politique pour des raisons politique, avec le prédécesseur apprenant qu'il est viré par la presse. Puis la nomination par ce directeur, de sa fille, à un poste d'expat grassement payés avec tous les avantages qui vont bien. Ces pratiques assez exotiques interrogent l'observateur sur les mythes des services publics, de la méritocratie, de l'indépendance de la recherche, qui font partie de la justification de 57% de PIB dépensés par des bureaucraties largement progressistes.
La féodalité dont parle justement Mr Godelier.
Oui enfin les passe droits pour des postes bien placés y compris à l'étranger existent aussi dans le privé et ses mœurs plus darwiniennes que progressistes, alors... Bienvenue dans un monde fait par des humains qui placent leurs proches quand ils le peuvent et ce quels que soient les idées et les systèmes sociaux
On sent l'héritage de Levi-Strauss...
superbe conférence pour la plupart mais malheureux amalgames entre projets politico-économiques très différents lorsqu'il se tourne vers la géopolitique vers la fin
A boire et à manger dans cette conférence. Passons sur son caractère mandarinal et l’entre soi qu’on ressent à l’audition : c’est une caractéristique (un postulat invariant, ce proche cousin de la variable invariable) des queues de comète.
Si M. Godelier ne l’a déjà fait, encourageons le vivement à renoncer aux honneurs et titres que lui accorde la Chine. Les honneurs rendent sourds et aveugles, sourds et aveugles que le PCC est un très habile manipulateur et excelle à faire des Long Nez stupides des agents et cautions de sa propagande.
Quant à 费孝通 Fei Xiaotong, il n’est pas possible de dire de lui qu’il est un anthropologue. Car en Chine, comme hier en URSS, l’idéologie prime sur la science (comme d’ailleurs, mais d’une autre manière, la science ne fleurit en Occident que d’autant qu’elle sert le capital). Et s’il y a un domaine sensible en Chine, c’est bien celui des minorités, puisqu’une étude attentive de l’histoire de la Chine - une telle étude ne peut hélas que se mener en dehors de Chine - montre qu’elle s’est construite sur des génocides et assimilations forcées de multiples peuples minoritaires - 百越族 - dont les Ouighour et en partie Taïwan sont les plus récents exemples.
Au returniks chinois (contestataires du 4 juin 1989) acceptant de s’amender furent offerts de bonnes positions et des appartements confortables. Nul doute que Fei Xiaotong, ait été traité de cette manière, classique parmi les dictatures consistant à baîllonner par le crime, nul doute que le laogai l’attende s’il lui arrivait d’élever une voix dissidente, telle celle de mentionner un recueil de plaquettes de bambou montrant que vers la fin des royaumes combattants des philosophes développaient une pensée qui aurait bien pu mener la Chine vers la démocratie. Pas de science sans liberté critique : M. Godelier le rappelle qui s’est pourtant fait prendre dans les phares de la propagande.
********
Il est certain que la Chine nourrit une autre conception du temps (ou plutôt nourrissait). Toutefois cela ne signifie en rien clairvoyance. Car si c’était le cas, Cixi n’aurait pas construit le Palais d’été avec l’argent confié pour la modernisation de l’armée, ce qui annonçait la chute militaire de l’empire. S’il s’agissait de clairvoyance, la Chine n’aurait pas été en pleine déréliction économique, ce qui a permis sa colonisation, la sueur des coolies pillées par des mandarins cupides détournant les sommes confiées par l’empereur - peu de choses ont changé -, qui n’accordaient des salaires que si misérables qu’ils ne permettaient pas aux « prolétaires » de reconstituer leur force de travail, de telle sorte qu’ils mouraient.
S’il s’agissait de clairvoyance, alors Mao n’aurait pas décrété l’enfant unique dont le résultat est qu’’aujourd’hui la pyramide des âges est si étroite à sa base qu’elle annonce des lendemains qui déchantent. Dans trente ans. Etc.
Se « capitaliser » sans s’occidentaliser ? On ne peut décemment soutenir que la technique -support essentiel du capital, ne serait-ce que les techniques de l’argent - puisse rester sans influence sur la superstructure symbolique, notamment sociale et politique. Les Chinois, le Qatar etc, se mettent le doigt dans l’œil jusqu'au genou (mais pas les fondamentalistes musulmans qui eux le comprennent). Prenons l’exemple de l’écriture : comment pourrait-on soutenir que l’écriture, si elle est d’emblée une technique d’administration, est sans répercussion cognitive et superstructurelle ?
Prenons maintenant l’exemple de la télévision, d’internet, de Tik tok -抖音 - , ET de l’enfant unique. Dès les années 80, il était clair que la personne chinoise changeait dans la conjonction de l’enfant unique - centre du monde familial quand la personne traditionnelle chinois s’inscrit dans la vaste trame des guanxi confucéennes -et de la télévision, ce que n’a fait que renforcer l’apparition d’internet et dont découlent la révolte de Tiananmen, le mouvement des parapluies, et dont dépend AUSSI la puissance chinoise, dans une aporie irréductible qui nous concerne aussi. En témoignent les multiples post des internautes 网友 chinois que la censure ne parvient pas à effacer suffisamment rapidement. Pas plus donc que l’apparition de l’agriculture n’a été sans conséquences superstructurelles, l’adoption des techniques du capitalisme (fût-il communiste) ne peut rester sans conséquences symboliques et sociales ; d’où les guerres entre les diverses fractions de l’Islam, la guerre de Poutine contre les oligarques linéraux ou encore les tensions entre Xi Jinping et les conservateurs d’une part, Li Keqiang李克强 ou Jacques Ma (et bien d’autres) de l’autre.
De notre côté, nous Occidentaux, dans un monde où s’affrontent les hegemons, devrions également ne pas perdre notre âme et par exemple dézinguer Elon Musk comme le fit des Templiers Philippe le Bel et revenir à des conceptions où effectivement la vie - enchaînement de naissances et de mort - combleraient l’irrépressible besoin de sens qu’éprouve l’humain et ceci loin de la schizophrénie qui rend tel prix Nobel (Nobel était un marchand d’armes, rappelons le) athée dans son laboratoire et croyant en dehors.
A ce pivot d’ampleur girardienne dans lequel nous nous trouvons (à supposer que l’espèce humaine ait un avenir, du moins telle que nous la connaissons), il nous faut trouver une nouvelle alliance, comprenant les implicites métaphysiques de nos sciences, associant esprit positif et instances précognitives (intelligence animale si l’on veut) mais loin des dérives néo-obscurantistes à la Stengers ou à la Latour.
Enfin, au-delà de l’architecture explicite de nos symboles demeurent des fonds culturels inexpugnables : en Chine on donne aux morts des Mercedes et des écrans plats en carton et il est vrai que Mao pend aux rétroviseurs des taxis car comme les saints qu’on collait naguère aux tableaux de bord de nos voitures, il détourne les accidents.
Fei Xiaotong a étudié à Londres près de Malinowski et publié de nombreux textes avant 1949, parfaitement anthropologiques. Il n'a pas quitté la Chine après 49. Il a recommencé à publier après les réformes de 78, mais marginalement vu son grand âge. Il est mort depuis longtemps déjà.
@@dgib1694 "L'itinéraire du sociologue chinois Fei Xiaotong 费孝通 (2 novembre 1910 - 24 avril 2005) révèle les traits significatifs des développements d'un savoir d'abord largement importé, puis annexé à une idéologie d'État....Ses fonctions: 1re Assemblée nationale populaire,
7e Assemblée nationale populaire,
8e Assemblée nationale populaire", etc, etc. Source Wikipedia. Premier devoir d'un membre du PCC: placer la cause au dessus de tout, fût-ce la vérité scientifique. Fallait-il une preuve de plus que le PCC transforme les 大鼻子 propagandistes. Faut-il rappeler les errances et généralisations de Malinowsky ? Finalement quoi de plus ressemblant à Fei Xiaotong qu'un directeur de la FUNAI ?
Moi je l'adore, il me fait rire... Mais il peut se le permettre vu son passif académique.... Ce qui est dingue, c'est qu'après tout ce fatras académique (agreg, thèse, titres, médailles, etc.), il a fini par comprendre que la vraie vie, c'était celle des indigènes qui ne questionnent pas forcément pourquoi ils faisaient les choses ainsi. Simplicité et sobriété heureuse.
Simplicité et sobriété heureuse...sauf pour les femmes Baruyas...
@@alexvernes9264 elles ne sont justement pas des hommes, mais des femmes.
@@vladimirlegrand2917 Entre jillo et vladimir, on cherche le sens