Quel plaisir d'entendre ton point de vue sur Mulhollande Drive, les œuvres de Lynch sont l'exemple parfait pour ton point de vue sur l'analyse cinématographique, il dit souvent qu'il déteste cette recherche constante de sens caché et refuse souvent de répondre à ce genre de questions
Effectivement j'avais aussi compris ça en regardant Mulholland drive. Pendant un moment tu t'accroches et tu cherches à suivre l'histoire, et finalement tu te rends compte que le réalisateur souhaite que tu te perdes car c'est l'expérience qu'il te propose. Ca me fait penser aux films qui se terminent avant d'avoir raconté la fin de l'histoire. Quand c'est bien fait, ça suscite une frustration intense chez le spectateur, émotion qui fait partie du film. Ca invite également à imaginer plusieurs dénouements possible. Et parfois après plusieurs longues secondes de torture devant un écran noir, le film repart et t'en fait voir de toutes les couleurs avec un final qui va très au delà que tout ce que tu pouvais imaginer. Après ça tu ressors lessivé, mais content. Autre remarque : bcp de gens sont plus familier avec la logique qu'avec les émotions. A mon avis, cela est du (entre autres) à l'enseignement que l'on reçoit à l'école. Même quand on apprend l'histoire, on apprend des faits, des dates. On ne nous explique pas si les poilus avaient les chocottes dans les tranchées. Résultat, on peut parfois ressortir de l'école avec une intelligence émotionnelle un peu atrophiée. Mais les émotions humaines sont tellement intenses, parfois violentes qu'elle sont peut être incompatibles avec une société apaisée. La logique froide des mathématiques aide peut être à nous canaliser.
D'accord sur le fait que l'esthétique doit s'analyser sur son principe même : comment et pourquoi telle œuvre me transmet-elle ces émotions (ou non). Ce qui fait de l'analyse quelque chose d'assez subjectif, (bien qu'il y ait un certain universalisme dans cette création d'émotions). Mais il y a aussi une dimension intellective au cinéma, un discours, (qui vient après les sensations). Et donc si on voit un message, un symbole derrière quelque chose, et bien libre à nous de l'interpréter comme tel. Excellent exemple mulholland drive, j'ai toujours trouvé que Lynch construisait son art dans ce qu'il a de plus essentiel, sur les interprétations émotionelles et non rationelles.
Super podcast. Je suis d'accord avec toi dans le fond, avec quelques nuances tout de même. Déjà je ne pense pas qu'il faille opposer si strictement l'approche sensorielle et l'analyse un peu plus intellectualisante. Elles peuvent se compléter et Mulholland Drive en est un parfait exemple, Lynch lui-même ayant livré des clés de lecture de son oeuvre pour la rendre plus accessible. Ce film est avant tout un pur trip sensoriel, mais une fois qu'on en a fait l'expérience, on a envie d'en déceler les mystères, pas par narcissisme mais comme tu le dis très bien à la fin pour communier avec l'auteur et ses intentions, ou par pur défi intellectuel. Mêmes les films "mindfuck" les plus bas du front ont au moins le mérite de proposer au spectateur ce défi. Cette approche purement ludique du cinéma, si elle donne rarement les meilleurs films, n'est pas à jeter à la poubelle. Par ailleurs par définition, la manière dont on perçoit sensiblement une oeuvre, est loin d'être universelle. A intention égale de l'auteur, nous percevrons tous le résultat via notre propre subjectivité. Partant de là, intellectualiser ce qu'on pense être l'intention de l'auteur en analysant même excessivement ses procédés, peut être tout l'inverse d'un délire narcissique. Au contraire on peut par le biais de l'objectivation rendre accessible l'intention à qui serait passé à coté, voire ouvrir des portes dans l'esprit du spectateur. Je ne compte pas les fois ou grâce à une analyse filmique, j'ai eu accès à des émotions nouvelles en regardant un film.
Merci pour cet épisode. Je vais prendre plaisir a l'écouter car l'analyse de film est une chose sue je cherche a acquérir. L'analyse des images, de la BO, de la photographie et tout le reste. Je suis trop dans un point de vu entertainment et j'aimerais énormément pofiner mon analyse cinématographique. Si tu as des ouvrages pour ceci et apprendre a lire les images qui nous sont offertes je suis preneur Merci encore et hâte de voir la suite de ton travail (surtout Clasixxx si c'est possible)
J'ai aussi cherché cette capacité et j'ai trouvé le processus intéressant. Je me suis documenté essentiellement avec des vidéos pour comprendre tous les artifices que peuvent utiliser les réalisateurs et leur signification. Ensuite je regardais attentivement les films en cherchant à interpréter ces symboles, puis en vérifiant sur des vidéos d'analyse ou les interviews des réalisateurs eux-mêmes. Et c'est à peu près à ce moment que je me suis perdu dans le cinéma. J'étais capable de comprendre objectivement un film mais sans l'apprécier par le prisme de mes sentiments. Je restais guidé par les classiques à voir, la technique à observer rentrant dans une reflexion permanente qui m'empêchait de rentrer dans les films que je regardais. J'ai compris que ma manière de consommer les films n'était plus adaptée et j'ai décidé de lâcher prise, juste regarder les films qui m'intéressais en écoutant mes sens. Cependant la capacité d'analyser les films n'est pas inutile elle s'est inscrite dans un processus automatique. Je comprends donc mieux pourquoi j'aime un film ou non et surtout je pense pouvoir différencier ma subjectivité de l'objectivité du film. Donc si je pouvais en retirer un conseil pour toi ne perds pas ton point de vue entertainment, ton ressenti est primordial. L'analyse c'est cool, très cool et tu as raison de t'y intéresser car elle permet de comprendre les films plus en profondeur. Mais n'oublie pas ta sensibilité dans l'analyse, même si ça ne rentre pas dans les codes
Alors je sais bien que les films de Lynch n'ont pas à être décodés pour être appréciés mais les vidéos de Twin Perfect décodent Twin Peaks et Mullholland Drive et ça à l'air de tenir debout. C'est long et en anglais, mais ça te fais comprendre le génie de Lynch et les critiques du/des média(s) dans lequel il travaille.
Il me tarde de l'écouter celui-là, j'adore ce film. Je sais pas si je dois l'écouter en faisant le ménage, mon sport ou avant de dormir avec mon pétard ? Remarque Mulholland drive ça passe mieux la nuit 👌...
Sans forcément aller dans des exemples très intellectuels,, est ce qu’on ne peut pas tout simplement considérer que les films peuvent avoir plusieurs niveaux de lecture ? Et les films Pixar sont un très bon exemple car visible à la fois par des enfants et des adultes et l’interprétation (et l’émotion) ne sera pas forcément la même. Mais effectivement, je te rejoins, certain(e)s partent dans la sûr-analyse/sur.interprétation dont les réalisateurs.trices lors des interviews et avant première sont les premiers surpris(e)s ! 😂
Moi je pense qu’un filme nous propose un certain point de vue sur un aspect de la vie qui n’est pas forcément le nôtre et qui du coup va nous faire réfléchir je pense qu’elle est là la réflexion plus que dans la recherche d’un sens caché
On hésite surtout pas à proposer des idées de sujets
L'Histoire au cinéma. Un film doit-il être fidèle à l'Histoire ?
Je prend un immense plaisir à t’écouter parler de ciné chaque lundi à une heure tardive, merci de continuer ta chaine !
Quel plaisir d'entendre ton point de vue sur Mulhollande Drive, les œuvres de Lynch sont l'exemple parfait pour ton point de vue sur l'analyse cinématographique, il dit souvent qu'il déteste cette recherche constante de sens caché et refuse souvent de répondre à ce genre de questions
Merci pour cette position sur l'analyse de film.
Effectivement j'avais aussi compris ça en regardant Mulholland drive. Pendant un moment tu t'accroches et tu cherches à suivre l'histoire, et finalement tu te rends compte que le réalisateur souhaite que tu te perdes car c'est l'expérience qu'il te propose. Ca me fait penser aux films qui se terminent avant d'avoir raconté la fin de l'histoire. Quand c'est bien fait, ça suscite une frustration intense chez le spectateur, émotion qui fait partie du film. Ca invite également à imaginer plusieurs dénouements possible. Et parfois après plusieurs longues secondes de torture devant un écran noir, le film repart et t'en fait voir de toutes les couleurs avec un final qui va très au delà que tout ce que tu pouvais imaginer. Après ça tu ressors lessivé, mais content. Autre remarque : bcp de gens sont plus familier avec la logique qu'avec les émotions. A mon avis, cela est du (entre autres) à l'enseignement que l'on reçoit à l'école. Même quand on apprend l'histoire, on apprend des faits, des dates. On ne nous explique pas si les poilus avaient les chocottes dans les tranchées. Résultat, on peut parfois ressortir de l'école avec une intelligence émotionnelle un peu atrophiée. Mais les émotions humaines sont tellement intenses, parfois violentes qu'elle sont peut être incompatibles avec une société apaisée. La logique froide des mathématiques aide peut être à nous canaliser.
D'accord sur le fait que l'esthétique doit s'analyser sur son principe même : comment et pourquoi telle œuvre me transmet-elle ces émotions (ou non). Ce qui fait de l'analyse quelque chose d'assez subjectif, (bien qu'il y ait un certain universalisme dans cette création d'émotions). Mais il y a aussi une dimension intellective au cinéma, un discours, (qui vient après les sensations). Et donc si on voit un message, un symbole derrière quelque chose, et bien libre à nous de l'interpréter comme tel. Excellent exemple mulholland drive, j'ai toujours trouvé que Lynch construisait son art dans ce qu'il a de plus essentiel, sur les interprétations émotionelles et non rationelles.
Super podcast. Je suis d'accord avec toi dans le fond, avec quelques nuances tout de même. Déjà je ne pense pas qu'il faille opposer si strictement l'approche sensorielle et l'analyse un peu plus intellectualisante. Elles peuvent se compléter et Mulholland Drive en est un parfait exemple, Lynch lui-même ayant livré des clés de lecture de son oeuvre pour la rendre plus accessible. Ce film est avant tout un pur trip sensoriel, mais une fois qu'on en a fait l'expérience, on a envie d'en déceler les mystères, pas par narcissisme mais comme tu le dis très bien à la fin pour communier avec l'auteur et ses intentions, ou par pur défi intellectuel. Mêmes les films "mindfuck" les plus bas du front ont au moins le mérite de proposer au spectateur ce défi. Cette approche purement ludique du cinéma, si elle donne rarement les meilleurs films, n'est pas à jeter à la poubelle. Par ailleurs par définition, la manière dont on perçoit sensiblement une oeuvre, est loin d'être universelle. A intention égale de l'auteur, nous percevrons tous le résultat via notre propre subjectivité. Partant de là, intellectualiser ce qu'on pense être l'intention de l'auteur en analysant même excessivement ses procédés, peut être tout l'inverse d'un délire narcissique. Au contraire on peut par le biais de l'objectivation rendre accessible l'intention à qui serait passé à coté, voire ouvrir des portes dans l'esprit du spectateur. Je ne compte pas les fois ou grâce à une analyse filmique, j'ai eu accès à des émotions nouvelles en regardant un film.
Je vais écouter ton podcast avant de dormir car je surkiffe Mulholland drive 😍 et je veux l'écouter au calme ahah
Merci pour cet épisode. Je vais prendre plaisir a l'écouter car l'analyse de film est une chose sue je cherche a acquérir.
L'analyse des images, de la BO, de la photographie et tout le reste. Je suis trop dans un point de vu entertainment et j'aimerais énormément pofiner mon analyse cinématographique.
Si tu as des ouvrages pour ceci et apprendre a lire les images qui nous sont offertes je suis preneur
Merci encore et hâte de voir la suite de ton travail (surtout Clasixxx si c'est possible)
J'ai aussi cherché cette capacité et j'ai trouvé le processus intéressant. Je me suis documenté essentiellement avec des vidéos pour comprendre tous les artifices que peuvent utiliser les réalisateurs et leur signification.
Ensuite je regardais attentivement les films en cherchant à interpréter ces symboles, puis en vérifiant sur des vidéos d'analyse ou les interviews des réalisateurs eux-mêmes.
Et c'est à peu près à ce moment que je me suis perdu dans le cinéma. J'étais capable de comprendre objectivement un film mais sans l'apprécier par le prisme de mes sentiments. Je restais guidé par les classiques à voir, la technique à observer rentrant dans une reflexion permanente qui m'empêchait de rentrer dans les films que je regardais.
J'ai compris que ma manière de consommer les films n'était plus adaptée et j'ai décidé de lâcher prise, juste regarder les films qui m'intéressais en écoutant mes sens.
Cependant la capacité d'analyser les films n'est pas inutile elle s'est inscrite dans un processus automatique. Je comprends donc mieux pourquoi j'aime un film ou non et surtout je pense pouvoir différencier ma subjectivité de l'objectivité du film.
Donc si je pouvais en retirer un conseil pour toi ne perds pas ton point de vue entertainment, ton ressenti est primordial. L'analyse c'est cool, très cool et tu as raison de t'y intéresser car elle permet de comprendre les films plus en profondeur. Mais n'oublie pas ta sensibilité dans l'analyse, même si ça ne rentre pas dans les codes
@@cedricjolivalt1352 merci beaucoup pour ton message 👍❤️
Alors je sais bien que les films de Lynch n'ont pas à être décodés pour être appréciés mais les vidéos de Twin Perfect décodent Twin Peaks et Mullholland Drive et ça à l'air de tenir debout. C'est long et en anglais, mais ça te fais comprendre le génie de Lynch et les critiques du/des média(s) dans lequel il travaille.
Il me tarde de l'écouter celui-là, j'adore ce film. Je sais pas si je dois l'écouter en faisant le ménage, mon sport ou avant de dormir avec mon pétard ? Remarque Mulholland drive ça passe mieux la nuit 👌...
Sans forcément aller dans des exemples très intellectuels,, est ce qu’on ne peut pas tout simplement considérer que les films peuvent avoir plusieurs niveaux de lecture ?
Et les films Pixar sont un très bon exemple car visible à la fois par des enfants et des adultes et l’interprétation (et l’émotion) ne sera pas forcément la même.
Mais effectivement, je te rejoins, certain(e)s partent dans la sûr-analyse/sur.interprétation dont les réalisateurs.trices lors des interviews et avant première sont les premiers surpris(e)s ! 😂
Moi je pense qu’un filme nous propose un certain point de vue sur un aspect de la vie qui n’est pas forcément le nôtre et qui du coup va nous faire réfléchir je pense qu’elle est là la réflexion plus que dans la recherche d’un sens caché
J’apprécie le point de vu et je suis plutôt d’accord mais je garde une réserve pour la comparaison avec la religion
Merci.
la pluie d'insulte est un peu lassante