Paul Valéry, un poète face au déclin de la civilisation
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- Опубліковано 20 сер 2024
- En grand poète, Paul Valéry fut aussi un fin observateur de son siècle. Et à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il pressentait déjà que “l’abus de lumière, de vitesse, de stupéfiants, de merveilles comme de vacarme” deviendrait le vice de l’humanité.
#poésie #litterature #cultureprime
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Je suis heureux de constater que de plus en plus de gens reviennent à Paul Valéry qui a su exprimer (et avec quel style !) il y a près de cent ans ce qui est encore notre crise : une crise de l'esprit, pour l'essentiel. Je ne saurais trop conseiller de lire ses "Regards sur le monde actuel" (dont cette allocution, prononcée à la radio en 1939, juste avant la guerre, reprend certaines idées). Les "Regards" se trouvent dans le volume II des "Œuvres" de la Pléiade, pages 913-1159 ; cela existe aussi en livre de poche.
Quel charabia mortel!!!
"Ravalement systématique des choses de l'esprit". C'est le point le plus déterminant de ce petit tableau de notre époque. Je dis "notre" époque parce que de toute évidence, nous sommes encore coincés au XXe siècle. Les choses de l'esprit, attention, il ne s'agit pas de la culture, de la littérature, de la rhétorique... Il s'agit de ce territoire situé au delà du mental, au delà de la rationalité, cette zone des profondeurs dont l'étude, ou plutôt l'exploration, est désignée généralement sous le terme de "spiritualité". Notre époque est dominée par des forces anti spirituelles. Le capitalisme est un matérialisme radical, tout comme le fut le communisme. Les églises ne sont pas en reste. Les religions organisées n'ont plus grand chose de spirituel, il ne s'agit que de multinationales comme les autres. On s'est construit un monde absurde. On se plaint d'une générale perte de sens, sans se rendre compte qu'on a volontairement condamné l'accès à la source. C'est ça que voulait dire Paul Valéry lorsqu'il mentionnait le "ravalement systématique des choses de l'esprit".
Une source sur le sens de cette phrase par Valéry ?
Vous employez le mot "source" sans expliciter ce qu'est cette source, ce qui laisse planer une ambiguïté qu'il conviendrait de lever.
Pour ma part, je suis matérialiste mais pas radical ; merci d'avoir fait le distinguo... mais là aussi, il y a des zones de flou : Quel est l'antonyme de "matérialisme" dans ce contexte ? Est-ce idéalisme ou spiritualisme... Bref, tant d'implicite ne favorise pas l'intelligibilité du propos, merci de clarifier (P. Valéry étant décédé, on ne pourra pas lui demander d'en faire autant alors évitons, par prudence intellectuelle, de lui faire tenir des propos reposant sur une interprétation de ces dires - on pourrait également ne pas le voir comme une autorité en matière d'Histoire des civilisations et sociologie car, de fait, il n'en est pas une, c'est dans le champs poétique qu'il s'inscrit, il n'est pas scientifique).
Restons vigilants à ne pas tomber dans des biais de confirmation.
Je pense que c’est une analyse de l’époque qu’on peut comprendre d’ailleurs. Elle ne dit rien sur aujourd’hui… sauf pour les neurasteniques… déprimé par une reprendetation exagérément négative du monde par les médias.
Merci pour ce focus sur Paul Valéry
Il est des éléments indéniables, concernant le capitalisme/productivisme/consumérisme:
-Il détruit la nature
- Il coupe définitivement l'homme de cette dernière
- Il rend l'homme incroyablement médiocre, sur le plan humain.
Le problème, c'est qu'il est extrêmement séduisant. Nous aimons tous avoir pléthore de marchandises dans les magasins, nous aimons tous le confort. C'est la grande force du capitalisme/consumérisme, une force d'attraction sans rivale.
Constat qui semble encore plus pertinent aujourd'hui.
Je dois avouer être déçu par votre publication. Cette présentation des problèmes de la civilisation par Paul Valéry est le reflet de son temps, ce qu'il présente n'est en aucun cas une prévision, mais une constatation d'un contexte économique dont les caractéristiques ont été analysées depuis la fin du XIXème siècle. Quant au contexte politique, la montée des tensions depuis 1933 offrait déjà aux contemporains ce type de conclusion. S'il faut user cet extrait, ce n'est en aucun cas comme une prédication, mais une pièce d'histoire, le témoignage d'un contemporain, qui nous éclaire sur l'étonnante continuité des idées que nous nous faisons de la société.
Oui, à la fin du XIXe siècle, le "Traité des excitants modernes", entre autres livres de Balzac, et Baudelaire ("Le monde va finir...") disent, chacun à sa manière, la même chose que Valéry, dont l'analyse répond aussi à la montée des tensions depuis les années 30, ce qui ne l'empêche pas de décrire notre époque. L'histoire bégaie... Autrement dit, lu à différentes époques, un même texte peut porter sur divers contextes un diagnostic que chacun, avec ses symptômes propres, vérifie.
Tu n'y vois vraiment aucun reflet de la situation actuelle ?
C'est sûr qu'avec les images et quand on sait ce qu'il est arrivé par la suite, on peut se dire que ce n'est pas comparable. Et en même temps, notre suite à nous, elle n'est pas encore arrivée.
De toutes manières, ce n'est pas parce qu'on peut comparer la situation actuelle avec une époque bien pire, qu'on doit s'abstenir de regarder les vérités de notre époque comme elle sont. Et donc, je te le redemande : Ni vois-tu rien de comparable ? Pressions et instabilités politiques ? L'autorité de plus en plus légitimée ? Falsification des valeurs de la république par certains médias ? Crise d'idées contradictoires, l'écologie avec l'économie, par exemple. Conflits. Et cetera.
@@Obotcha-yt3gc
Je le répète, les témoignages, quand ils rentrent dans le champ historique, ne doivent pas être sortis de leur contexte comme une légitimation, ou encore pire, comme un moyen d'appuyer un point de vue actuel. Le problème vient du fait que l'on utilise un témoignage comme un argument d'autorité, et secondement, que cela revient à sortir un extrait de son contexte. C'est pour ça que j'ai du mal avec une de ta phrase : "ce n'est pas parce qu'on peut comparer la situation actuelle avec une époque bien pire, qu'on doit s'abstenir de regarder les vérités de notre époque comme elle sont". Comparer une situation actuelle avec un passé qualifié de "pire" n'a pas grand sens, car c'est émettre un jugement critiquable (je précise que je ne donne pas mon avis, car ça n'a pas de sens de dire que tel période est plus paisible qu'une autre), de surcroît, la situation de Paul Valéry n'a rien de comparable avec la nôtre ; en histoire, il faut étudier un document sans dépasser la date du texte.
Par contre, la dernière partie de ta phrase est juste, il faut regarder les faits de notre époque, mais non par le jugement d'autres périodes, mais selon les évolutions qui ont amené à la situation actuelle ; ne pas chercher dans le passé des tendances et phénomènes explicatifs, mais des images alarmistes (ce que présente ici Valéry), c'est contre-productif. Donc non, il ne faut rien y voir de comparable, mais simplement s'étonner de l'étonnante continuité des critiques qui sont faites à la modernité, car c'est de ça dont il est question pour Paul Valéry ; une modernité dont le jugement n'est pas de mon unique ressort.
Il faut également dire que Valéry émet ici une critique, dans la lignée des critiques conservatrices, conçues comme une arme de défense face à modernité et présentes depuis le développement du chemin de fer (à noter que je ne condamne pas ces critiques conservatrices, je ne fais que les mentionner) : "vulgarité et uniformité développés par les moyens mécaniques", "quantités et débit de la production qui s'opposent à la perfection et à la profondeur".
@matteopicci8000 D'un point vu formel, je ne peux qu'être d'accord. J'y ajouterais même qu'il s'agirait de faire parler un mort sur une situation dont il ne connait rien.
Mais en enlevant cette rigueur qui se veut objective et donc dénuée de la moindre capacité à avoir un intérêt autre qu'universitaire. En regardant les problèmes qu'il souhaitait soulever, à son époque, sans que l'on ait à considérer que c'était son jugement, mais seulement l'énumération et le regard qui fût porté sur ces problèmes. On peut, je pense, considérer que son interrogation était pertinente et on peut y dégager des éléments comparables à notre situation, une énumération qui fait miroir à la sienne. Je ne te parle pas d'un travail d'historien, mais de politique. Et il s'agit bien de qualifier les choses, de porter un jugement pour envisager une amélioration ou prévoir une dégradation.
À quoi sert l'Histoire, pour toi ? Le principe de ne pas oublier ? Ou servir d'exemple, d'études de ce qu'il faut faire ou ne pas faire ? D'en tirer des conclusions, moral, martial ou politique ? Bien sûr, que l'Histoire ne donne pas des règles ou des instructions. Et qu'il ne faut surtout pas s'en servir comme d'une preuve pour légitimer une chose ou une autre. Surtout qu'on a vu énormément de détournement. Et d'ailleurs, on n'est vraiment pas obligé d'être d'accord avec les personnages historiques. Mais l'Histoire donne des éléments de réflexions. Et ici, j'en vois quand même quelques-uns.
@@Obotcha-yt3gc
Premièrement, mon intervention, qui ne sera pas lue par quiconque chez France culture au passage, est là pour critiquer la présentation qu'ils font de l'extrait, quand il stipule "se fait visionnaire". Secondement, vous voulez "considérer que son interrogation était pertinente", mais il n'est pas question ici d'une interrogation, Valéry retranscrit ce qui est pour lui un état de fait, une observation au mieux : "Nous sommes éloignés de plus en plus des conditions primitives, de l'existence naturelle et nous voici entrainés dans un état des choses dont la complexité, l'instabilité, l'insécurité, le désordre caractéristique nous égard, nous interdit la moindre prévision, nous ôtes tout possibilité de raisonner sur le passé pour en déduire quelques lueurs sur le futur."
De plus, les éléments ne sont pas comparables selon moi, nous sommes dans une toute autre dimension dans l'ampleur ou la complexité des problèmes que Paul Valéry évoque, donc selon moi ce n'est pas pertinent. Vouloir établir "une énumération qui fait miroir à la sienne" serait tronquer l'analyse de notre propre situation sous le prisme de ses condamnations et de sa période, sans, de surcroît, tenir compte des évolutions et des divergences. Cela serait à mon sens réduire la portée des "problèmes" actuels. S'il s'agit ici bel et bien de "qualifier" les choses, Paul Valéry n'y présente ni voie d'amélioration ou de régression, la seule porte qu'il ouvre est celle d'un retour en arrière rassurant, ce qui n'est pas une prise de position.
Donc, selon moi, si vous voulez établir cette liste et y trouver vos réponses, le choix vous appartiens, et c'est un choix noble qui conduit à une réflexion importante, mais il n'y a guère d'intérêt de la faire en fonction des pistes établies par Valéry, ou de se limiter à une simple constatation. C'est pour cela que j'ai du mal à comprendre l'importance que cet extrait peut avoir pour une réflexion contemporaine sur la "société moderne". C'est pour cela que j'avais insisté sur l'intérêt de l'extrait sur la question des jugements qui ont été portés et que l'on porte encore sur la modernité, mais en aucun cas sur leur fond, leur teneur et leur portée, car ça serait faire parler les morts, comme vous l'aviez justement évoqué.
Et je conseille de lire Le monde d'hier de Stefan Zweig.
Les commentaires montrent à quel point les gens vont mal dans un monde qui va si bien !
Poète visionnaire réaliste
Merci France Culture ...
Ouai mais ça manque un peu de psychanalyse, non ? Moi, j'aime bien quand il y a de la psychanalyse sur France Culture (tous les jours donc), ça me motive à écouter Skyrock...
Le rapport ? Ben, là on est très près de cet état d'esprit : Quelle crédibilité a P. Valéry pour parler d'Histoire des civilisations et de sociologie ? Il donne son avis, ok, mais en quoi a-t-il plus de valeur que celui de mon boulanger ?
F. Cul. excrète du fallacieux : Invitez des scientifiques pour nous parler du sens de l'Histoire ou de vrais sociologues plutôt que d'invoquer les esprits ! il y a des commentaires très orientés bible, prophète et autres fariboles et cela est dû au choix délibéré d'orientation de la ligne éditoriale de la chaîne ; service public !!
@@mauriceborel4386
Non il n'a aucun titre particulier pour donner son avis - pas plus qu'un boulanger.
Quand on l'écoute, on ecoute seulement un homme qui durant 50 ans s'est levé à la même heure qu'un boulanger.
Et qui chaque matin a creusé tous les sujets qui s'offraient à sa pensée - politique, esthétique, psychologie, sciences... Etc. Avec une grande maîtrise de la langue. Il n'a pas fait d'autre pain. Mais il avait le respect, l'amitié, l'admiration de Bergson et d'Einstein.
Nous sommes mardi je crois qu'il n'y a pas le clash de la drague
@@jacquelinesalvin7158 Je ne comprends pas vos arguments concernant les relations huppées et prestigieuses de Valéry, je suppose que cela devrait avoir du poids... mais même des prix Nobel disent parfois d'énormes bêtises dès qu'ils s'expriment en dehors de leur spécialité...
Je suis plus sensible à votre humour sur la drague mais est-ce bien de l'humour ? ou bien est-ce vraiment de la drague !
Bisou
@@mauriceborel4386
? Faux auditeur de skyrock ??? Fausse double-culture ?
Le clash de la drague à exceptionnellement eu lieu ce soir en raison du match Dortmund-PSG.
@@jacquelinesalvin7158 Je n'écoute pas skyrock, en effet, je l'ai pris en exemple d'antipode de france culture en souhaitant affirmer que puisque fr cul se fout du monde avec leurs litérattureux foireux qui raconte n'imp sur tous les sujets et leurs psychanalyse à la pisse, skyrock va finir par les dépasser niveau culture...
Quant à ma double culture elle est autre mais on s'en fout...
L histoire se répète.
Et oui... L'homme ne sait rien faire de mieux que la guerre. À cause d'une poignée qui auront vécu dans l'excès sans se préoccuper s'ils franchissaient ou non la ligne jaune des autres. L'humain n'est qu'un "charo" ou "L'homme est un loup pour l'homme". - Hobbes-
Nous arrivons au bout de notre civilsation Nous avons évolué dans pas mal de choses Mais laissons dans la misère énormément de peuples ;qui ne peuvent évoluer Biento^t ;il y aura trop d'hommes pour nourrir IL NE SUFFIRA PAS DE GRAND CHOSES pour faire place nette et les grands pourront s'attribuer de nouvelles terres
N’importe quoi. Faut prendre des antidépresseurs d’urgence !
Et même si mon vocabulaire ne vaut pas le sien, que le bon maître me le pardonne car que dirais t'il de la société d'aujourd'hui ?
Il dirait sans doute que notre cimetière est moins marin que le sien. N'en déplaise aux autochtones.
Toute ressemblance…
Bien que je prenne de l'âge, et que je me vois commencer à devenir un peu étranger à mon époque, je refuse de croire que ça va en empirant... La technique avance, le progrès moral de plus en plus, quant aux moeurs, elles sont juste une habitude comme une autre.
Bref, les affaires, et comme transpirent les anglo-saxons, le business. Puis, ayant fait cette constatation libératrice comme l'a faite le défilé des philosophes depuis qu'existent les affaires, le business, chacun retourne bien vite à ses affaires, à son business. Et ça recommence encore et encore sans que rien ne commence encore et encore.
" Je me fous de la poésie " - P Valéry
Ce n’est pas un cours sur la poésie - William Marx Collège de France
"Le vent se lève, il faut tenter de vivre"
Cela semble intéressant mais des citations hors contexte sont assez difficiles à cerner.
@@mauriceborel4386
Ce "je me fous de la poésie" s'adresse à Breton, Aragon, à tous ceux qui n'arrêtaient pas de lui taper dessus
(Quant à William Marx il faut l'avoir entendu dire à C. Dantzig : vous êtes un autre Valéry)
On peut pas dire que personne savait
A côté de la plaque
Et l’innovation ?
Et la libération des femmes grâce aux machines domestiques qui commençaient à apparaître ?
Un intellectuel qui souhaite un monde à sa façon…
En 1939 il dit la destruction de l'Europe qui commence l'année d'après.
Il met juste dans le mille.
I no
La Bible appel ce genre de personne : prophète du temps de la fin.
Un vrai lanceur d’alerte, un éveilleur de conscience.
… pour dépressifs neurasthéniques … ils parlent en 39 et on est en 2022 … en 39 on allait tues 59 millions de personnes dont 6 millions de juifs maintenant on est épouvanté (justement) par la mort de 1200 israélien.
Un
Decliniste
De l' époque.....
Et abus d'égoïsm€€€€€$$$$