Ensemble Andalou de Paris.
Cheikh Redouane Bensari, de son vrai prénom, Ahmed, est né à Tlemcen, en 1914.
Très jeune, il quitta l’école où il se sentait cloitrée, pour s’adonner à la musique arabo-andalouse que son père, le grand cheikh Larbi Bensari, lui enseigna.
Cheikh Redouane excelle dans cet art ; depuis l’âge de six ans, il s’intéressa à cette musique ; à quatorze ans, il se produisit aux côtés de son père dans des cafés maures où les tlemcéniens, épris de cet art ancestral, s’y réunissaient pour découvrir le jeune prodige et écouter, religieusement, sa voix limpide et mélodieuse qui dominait dans l’orchestre.
A cet âge, le jeune Redouane était prédestiné à un avenir glorieux.
En 1932, il accompagna son père au congrès du Caire au cours duquel plusieurs nûbats et Hwazas avaient été magistralement interprétés.
Au cours de ce séjour, la diva Oum Keltoum fut subjuguée par la voix de Redouane à qui elle remet un bouquet de fleurs ; le directeur du Conservatoire, lui aussi enchanté par cette voix, voulait l’avoir dans son orchestre mais Cheikh Larbi s’y opposa.
Jusqu’en 1954, Cheikh Redouane s’était dévoué, corps et âme, à la musique arabo-andalouse et s’affermissait, de plus en plus, dans cet art au point d’acquérir une notoriété que personne ne peut contester. En 1958, Cheikh Redouane quitta Tlemcen et s’exila au Maroc, ou plus précisément, à Casablanca.
Là, il continua d’exercer, pour son plaisir, avec virtuosité pure, son art ; en solo, accompagné de son instrument de musique, il tenait en haleine, ses amis lors des soirées en privés, en chantant des hwazas nostalgiques et des noubats , avec une voix limpide et mélodieuse, bref une voix inimitable.
Cheikh Redouane, l’artiste extrêmement doué, a su donner un nouveau souffle à la musique arabo andalouse Ecole de Tlemcen.
Il a laissé, derrière lui, une œuvre gigantesque servant de références à ceux qui voudraient parfaire leurs connaissances musicales.
Il mourut à Casablanca au mois de juillet 2002. Rahimahou Allah.
EAP-AB