La dernière collection de Nicolas Ghesquière pour Louis Vuitton printemps-été 2025 revisitait l'un de ses premiers succès : le sac Petite Malle, une version miniature du célèbre coffre de Vuitton. Dix ans après son introduction, la Petite Malle restait une pièce maîtresse, avec dix versions extraordinaires présentées sur un podium surélevé construit à partir de plus de 1 000 malles, qui émergeaient dramatiquement du sol à l'intérieur d'une structure tapissée de velours. Ce cadre spectaculaire, reflétant la Cour Carrée du Louvre à l'extérieur, offrait un arrière-plan parfait pour une collection alliant opulence et fluidité.
La philosophie de Ghesquière pour cette saison était axée sur le concept de "soft power". Contrairement à son style habituellement rigide et architectural, il a exploré une esthétique plus fluide tout en conservant son approche expérimentale. Son intention était de brouiller les frontières entre la structure rigide et les vêtements aériens. Les vestes avaient la légèreté des blouses, les manteaux ressemblaient à des robes, et les jupes étaient simples mais élégantes. « C'était très intéressant de briser les limites, de définir l'architecture dans la fluidité, et la force dans la légèreté », a expliqué Ghesquière.
La collection mettait en avant des tissus légers et des embellissements argentés, avec une touche futuriste et sci-fi, tout en intégrant des détails audacieux comme des pantalons avec une seule jambe. Il y avait également un clin d'œil à la Renaissance avec des manches bouffantes et des peplums évoquant l'opulence de la mode historique, une fascination de Ghesquière qui trouve son origine dans son enfance dans la vallée de la Loire, région connue pour ses palais royaux. Ce motif Renaissance faisait également écho à un projet qu'il avait réalisé avec le photographe Irving Penn en 2007, en concevant une robe pour Cate Blanchett en Elizabeth I, moment qui l’a inspiré à mélanger des éléments historiques avec la mode moderne.
Des collaborations notables ponctuaient le défilé, notamment des chemises irisées et des jupes scintillantes créées avec l'artiste français Laurent Grasso, dont les œuvres représentent souvent des scènes historiques avec des touches surnaturelles. Cela ajoutait une dimension magique et surnaturelle à la finale, où les vêtements scintillaient sous les lumières du podium.
En plus des vêtements, la maroquinerie occupait une place centrale. Outre la réintroduction du sac Greenwich issu des archives, Ghesquière a présenté un nouveau sac à main spacieux avec une poignée supérieure, conçu avec la douceur d'une veste en cuir, parfaitement en accord avec l'accent de la saison sur la fluidité et l'aisance.
Au final, la collection Louis Vuitton SS25 présentait une étude de l'histoire de la mode tout en explorant la modernité, enveloppée dans un mouvement fluide et léger. C'était un mélange harmonieux d'innovation, d'artisanat et de patrimoine qui restait fidèle à la vision de Ghesquière pour la marque.