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Le Roseau Pensant
Приєднався 14 лис 2014
Le BAC PHILO en 20 grilles de MOTS CROISÉS !
www.amazon.fr/dp/B0DR6Z7HVH/
Réviser la philosophie en s'amusant !
Comme l'a montré Rousseau dans son traité sur l'éducation, l'on apprend mieux par le jeu !
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Відео
Chateaubriand Rap IA - "Tableaux de la Nature" (experimental)
Переглядів 186Місяць тому
Texte : fr.wikisource.org/wiki/Tableaux_de_la_nature 00:00 - Invocation 01:07 - Le soir dans une vallée 02:37 - Nuit de printemps 04:33 - Nuit d'automne 07:15 - L'amour de la campagne 09:49 - La mer 12:08 - La forêt 17:16 - Le printemps, l'été et l'hiver 21:58 - Le soir au bord de la mer 24:42 - Les adieux
Chateaubriand, Atala (extrait) : "Vanité des vanités !"
Переглядів 732 місяці тому
Chateaubriand, Atala (extrait) : "Vanité des vanités !"
LUC FERRY - KARL POPPER CONTRE LE LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE ET LA PSYCHANALYSE
Переглядів 954 місяці тому
"L'INCONSCIENT EST AU PSYCHANALYSTE CE QUE DIEU EST AU PRÊTRE : UN PSEUDO-MYSTÈRE OBSCUR AU NOM DUQUEL LE PSEUDO-ÉCLAIRÉ PEUT DIRE TOUT CE QU'IL VEUT." "Le philosophe des sciences Karl Popper fait ce reproche à Freud : pour lui, l’inconscient ne peut pas prétendre à une connaissance quelconque, mais il est simple objet de discours, qui ne s’ouvre pas à sa propre falsification." "La notion d’inc...
Baudelaire chanté par Jul ! (IA Imitation, poème "Correspondance")
Переглядів 3425 місяців тому
Musique originale : "Ils m'ignorent" de Jul = ua-cam.com/video/mxXhSZdrsR8/v-deo.html&ab_channel=JUL-Topic IA : suno.com/ La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vast...
LE BAC DE PHILO EN 38 MINUTES ! (Écrit par Gabriel Noncris, lu par Pierrick Fourcade alias Barkette)
Переглядів 1186 місяців тому
gabrielnoncris.blogspot.com/2023/01/philosophie-lintegrale-du-programme-du.html TRACKLIST : 00:00 - La philosophie 01:32 - La conscience 05:16 - L'inconscient 07:51 - Le devoir 09:37 - La liberté 12:24 - Le bonheur 15:57 - La religion 17:56 - Le langage 20:00 - La technique et l'art 23:22 - Le travail 25:50 - La justice 28:09 - L'État 30:43 - Nature et culture* 32:35 - Raison et science 34:52 -...
"La bonne mort" d'après Guy de Maupassant (extrait de "L'endormeuse")
Переглядів 247 місяців тому
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Le Paradis perdu (de John Milton), Livre IX (extrait) : le piège de Satan
Переглядів 377 місяців тому
Le serpent, guide, roule rapidement ses anneaux, et les fait paraître droits, quoique entortillés, prompt qu’il est au crime. L’espérance l’élève, et la joie enlumine sa crête : comme un feu follet, formé d’une onctueuse vapeur que la nuit condense et que la frigidité environne, s’allume en une flamme par le mouvement (lequel feu accompagne souvent, dit-on, quelque malin esprit) ; voltigeant et...
"Le coucher du soleil romantique" de Charles Baudelaire chanté par Georges Chelon
Переглядів 172Рік тому
Le coucher du soleil romantique Que le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour ! - Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve ! Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite... - Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au ...
La liberté existentielle - pour que la vie soit un choix et non une contrainte
Переглядів 132Рік тому
Supplément : "Ni Pro-Vie, ni Pro-Mort, mais Pro-Choix !" *Être Pro-Vie, c'est empêcher les autres de mourir sans douleur, les forcer à vivre même s'ils ne le veulent plus, même s'ils souffrent atrocement. *Être Pro-Mort, c'est inciter les autres au suicide, les empêcher de bien vivre, les délaisser, voire les tuer ou les laisser mourir alors qu'ils veulent vivre. *Être Pro-Choix, c'est n'être n...
Le bonheur selon Rousseau (extrait des Rêveries du promeneur solitaire)
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Extrait de la Cinquième Promenade des Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau (lu par Philippe Bertin). Texte intégral : ua-cam.com/video/HmSIcB7p5SI/v-deo.html&ab_channel=LyreAudio Musique : "Celtic Harp" par Adrian Von Ziegler : ua-cam.com/video/2-M9-6OSYMY/v-deo.html&ab_channel=AdrianvonZiegler "Mais s’il est un état où l’âme trouve une assiette assez solide pour s’y reposer...
Lucrèce, De la nature des choses, extraits (mis en musique) : "La mort n'est rien"
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Texte intégral : fr.wikisource.org/wiki/De_la_nature_des_choses_(traduction_Lefèvre)/Texte_entier Songe de quel néant furent pour nous remplis Tant de siècles anciens avant nous accomplis ; Regarde en ce miroir que t’offre la Nature, Par delà le tombeau, l’antiquité future ! Qu’y vois-tu ? Rien d’horrible ; une sécurité Dont nul sommeil ne vaut le calme illimité. (…) Ainsi chacun se fuit partou...
Philosophie du Revenu Universel (en 5 minutes) - par Jean-Marc Ferry (le frère de Luc Ferry)
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PHILOSOPHIE - L'INTÉGRALE du PROGRAMME du BAC en 1 HEURE (Édition Finale)
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Cours de Luc Ferry : "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme - Penser la liberté"
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"De la nécessité du droit au suicide indolore pour vivre librement, sereinement et dignement"
Переглядів 5402 роки тому
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Le Paradis perdu - Texte intégral (en 4 heures)
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Un "droit au suicide sans douleur", pourquoi ? La réponse de Maupassant en 30 secondes
Переглядів 4572 роки тому
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POUR UN DROIT À L'EUTHANASIE ET AU SUICIDE ASSISTÉ
Переглядів 2702 роки тому
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"Le crépuscule du soir" de Charles Baudelaire (chanté par Georges Chelon)
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Les clés du château de la Philosophie - Épisode 3/3
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Les clés du château de la Philosophie - Épisode 3/3
Les clés du château de la Philosophie - Épisode 2/3
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Les clés du château de la Philosophie - Épisode 1/3
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Maupassant, sur le suicide et le droit de mourir
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Maupassant, sur le suicide et le droit de mourir
Corrompu oui 😢
Merci mille fois!
Merci 🙏🏻
« au penchant des oiseaux » ? Non !
C'est magnifique ❤ merci ❤
Bonjour, j ai toujours entendu dire que le sujet fait le choix de sa structure et non pas le contraire. La psychanalyse est donc plus du côté de la liberté et proche de Sartre que du côté du déterminisme.
C’est un cours de philo ? Mais on dirait de la propagande anti Derrida ! Pourquoi a-t-il besoin de faire ça Luc Ferry ? La première moitié est pas trop mal mais après ça devient du Onfray.
Quelle arrogance...
😂😂😂😂😂😂😂
Pour une fois une vidéo respectable, il y a que des vidéos de moralisateur sur internet, merci pour cette dernière de qualité qui respecte la décision de se suicider.
tu es en retard non ?
Ou très en avance pour l'année prochaine ;)
🙏🙏🙏 👏👏👏
FICHES NOTIONS 1/5 LA PHILOSOPHIE « Philosophie » vient du grec « philia » qui désigne « l’amour » ou « l’amitié », et « sophia » qui veut dire « sagesse ». La philosophie signifie donc étymologiquement l’amour de la sagesse. La sagesse désigne à la fois le savoir et l’art de vivre. La philosophie est donc un savoir sur l’Homme et le monde et un art de bien vivre (ce dernier étant souvent déductible du savoir). Cependant, les philosophes se contredisent entre eux : ils ne partagent pas tous les mêmes thèses. En effet, ils ne proposent pas tous le même savoir et le même art de vivre. La philosophie comporte différents domaines (qui peuvent se recouper) : La métaphysique, qui est une interrogation sur le pourquoi de l’être : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » comme le demandait Leibniz. L’anthropologie, qui est une interrogation sur l’Homme. (Par exemple : qu’est-ce que l’Homme ? Est-il libre ? Etc.). L’épistémologie, qui est une interrogation sur les sciences. La philosophie politique, qui se demande « ce qu’est une bonne société ». La philosophie morale, qui se demande « ce qu’est le Bien », etc. La spécificité de la philosophie est la suivante : elle interroge ses objets d’étude au lieu de s’en tenir à les décortiquer. Par exemple, elle se demande ce qu’est la Nature et l’Histoire au lieu de se contenter d’étudier les phénomènes naturels et historiques. L’étonnement philosophique consiste à se demander « pourquoi ? » - et non « comment ? ». (Non pas « Comment le réel fonctionne ? », mais « Pourquoi le réel est ? »). La philosophie est ainsi une interrogation sur les essences ou « définitions » - ainsi que sur les valeurs et les raisons d’être (de l’Homme et des choses). Pour philosopher avec rigueur, il est primordial, avant de se poser des questions trop spécifiques, de toujours expliquer précisément ce qu’on entend par les mots qu’on emploie. LA CONSCIENCE Être conscient, ce n’est pas simplement vivre, être en éveil, mais aussi savoir qu’on vit et qu’il y a un monde, c’est-à-dire exister. Être conscient d’être conscient, ce qui permet la réflexivité (l’examen de soi). La réflexivité, comme la réflexion dans un miroir, crée un dédoublement entre le moi qui examine (le moi sujet) et le moi examiné (le moi objet). L’introspection permet ainsi au moi-sujet de SE DISTANCIER du moi-objet. Être conscient, c’est être dans un rapport de connaissance aux choses (et pas seulement dans un rapport instinctif comme l’animal). En effet, « conscience » signifie étymologiquement « avec savoir » (« cum scientia » en latin). « Je pense donc je suis » (Descartes, Discours de la Méthode). En effet, pour penser, il faut être. Même si je me trompe sur tout, le fait que je me trompe suppose que je suis (Descartes, Méditations métaphysiques). Seule la conscience me définit et me confère ma dignité d’être humain car elle est la seule chose que l’on ne peut pas m’ôter sans supprimer mon être. Ensuite, c’est parce que je pense que je suis et qu’il y a un monde. La réalité du monde suppose mon existence. « Je suis la source absolue » (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception). Je ne suis pas une chose. La conscience et le monde sont interdépendants. Pas de monde sans conscience ni de conscience sans monde. « Toute conscience est conscience de quelque chose » (Husserl, Méditations cartésiennes). C’est la thèse de la phénoménologie (l’étude de la manière dont les phénomènes (les choses) apparaissent à la conscience, mais aussi l’interrogation sur la source du réel). La conscience vise toujours un objet extérieur à elle : la conscience est donc toujours distincte de l’objet dont elle a conscience. Exister, c’est étymologiquement « se tenir hors de », être hors de soi, tourné vers les choses. L’être humain est un rapport aux choses, un rapport qui change en permanence selon les situations et les valeurs que je leur accorde, une visée du réel (ce que Husserl nomme “l’intentionnalité”). Je ne choisis pas les structures diverses (corps, milieu social, etc) à travers lesquelles j’ai conscience du monde, mais à l’intérieur de ces structures, je fais des choix à chaque instant. Mon rapport au monde est à la fois libre et influencé/contraint par des structures. Je ne peux pas sortir de ma conscience pour aller voir à quoi ressemblerait le monde du point de vue d’une autre conscience. LA CONSCIENCE MORALE La conscience morale, c’est la capacité de distinguer le bien du mal. Il s’agit d’une faculté proprement humaine (Aristote, Éthique à Nicomaque) : les notions de Bien et de Mal n’existent que pour les êtres humains. La conscience morale émet des jugements de valeurs (jugements qui portent sur « ce qui devrait être »), par opposition aux jugements de fait (qui portent sur ce qui est). Pour les religieux, le Bien et le Mal sont des absolus qui viennent de Dieu. Pour les essentialistes, ce sont des absolus qui viennent de la Nature : ce qui est dans la Nature, c’est ce qui doit être. Enfin, pour les existentialistes, le Bien et le Mal sont des créations humaines. Le Bien, c’est ce que nous désirons. Le Mal, c’est ce que nous ne désirons pas. Par exemple, nous ne désirons pas que les autres nous nuisent, donc nous avons défini comme un bien le fait de « ne pas nuire à autrui ». C’est parce que le Bien et le Mal n’existent ni en Dieu ni dans la Nature que nous devons les inventer. Le Bien et le Mal sont des concepts qui nous permettent de valoriser ce que nous voulons et de condamner ce que nous ne voulons pas. Kant écrit : “agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature”. Autrement dit, agis comme si tout le monde faisait comme toi. Seuls nos désirs “universalisables” (nos désirs qui devraient être partagés par tous) doivent être transformés en lois. Rousseau, Le Contrat Social : Sur le plan politique, quand ceux qui votent les lois doivent ensuite obéir à ces lois, ils ont intérêt à voter des lois justes, ce qui est un avantage de la démocratie. L'INCONSCIENT « Inconscient » signifie étymologiquement « sans avec savoir » (in - cum - scientia, ce qui pose un problème : on ne peut pas en même temps savoir et ne pas savoir quelque chose, c’est contradictoire. L’inconscient serait une composante de moi-même dont je n’ai pas conscience, qui constituerait la plus grande partie de moi-même et qui dicterait mes actes. L’inconscient serait « une partie de moi qui n’est pas moi ». « Une partie de moi », donc pas quelque chose d’extérieur à moi, mais « qui n’est pas moi », donc qui est de l’ordre des choses. C’est un concept réificateur : il amène à ne plus considérer l’être humain seulement comme un sujet mais aussi comme un objet (comme un “non-moi” obscur, en tant qu’Inconscient, et comme le simple produit de ce “non-moi” en tant que conscience). Un exemple de théoricien de l’Inconscient : Freud. Freud distingue 2 « topiques » (deux niveaux du psychisme). Première topique : les lieux psychiques : le conscient (ce dont j’ai actuellement conscience), le préconscient (les souvenirs disponibles pour la conscience) et l’inconscient (les souvenirs indisponibles pour la conscience en raison du refoulement (expulsion de ces derniers hors de la conscience) et de la résistance (empêchement de revenir à la conscience). Deuxième topique : les instances de la personnalité : le ça (les pulsions), le surmoi (la morale héritée de l’éducation), et le moi (le « chercheur de compromis » entre le ça et le surmoi). L’inconscient est constitué par nos traumas et nos désirs refoulés. Il se manifeste parfois par des lapsus et des actes manqués. Le but de la psychanalyse est de ramener l’inconscient à la conscience afin de devenir plus libre. Freud s’inspire de Schopenhauer et Nietzsche. En effet, le « Vouloir-vivre » de Schopenhauer et la « volonté de puissance » de Nietzsche désignent nos instincts, notre inconscient qui dicterait nos actes. Lorsque nous croyons agir pour des motifs rationnels, en fait, nous agirions à cause de raisons inconscientes liées à ces instincts. *Mais l’Inconscient existe-t-il vraiment ? Pour Descartes et les phénoménologues comme Sartre, l’être humain n’est que conscience. “Toute conscience est conscience de quelque chose”, disait Husserl : il y a la conscience d’un côté, et les choses extérieures de l’autre. L’inconscient, pour Sartre, n’est qu’une “conscience de mauvaise foi”, quand je prétends ne pas savoir ce que je sais. Les prismes biologiques, psychologiques et sociaux de ma perception, ainsi que toutes les choses qui m’influencent et me contraignent, ne font pas partie de moi. Les objets ne me définissent jamais, que je sois conscient ou non de ces objets - et quel que soit l’impact de ces objets sur moi. “Le moi n’est pas maître dans sa propre maison”, comme l’écrit Freud, mais “sa propre maison” n’est pas “le moi”.
FICHES NOTIONS 2/5 LE DEVOIR Le devoir, c’est ce que je dois faire et surtout ce que je ne dois pas faire (selon tel ou tel critère que l’on choisit). Par opposition aux devoirs souvent arbitraires de la vie sociale, le devoir moral s’impose à moi de l’intérieur. Le devoir moral n’est pas une contrainte (une pression « extérieure ») mais une obligation (une pression « intérieure »). L’obligation est ce qui me lie aux autres. Sans devoir moral, la vie en société est impossible : c’est la guerre de tous contre tous. L’être humain est un être digne, quelles que soient ses appartenances biologiques ou sociales. Digne signifie « qui mérite d’être respecté ». La dignité est inséparable de l’humanité. Il est donc légitime de condamner les actes bafouant la dignité humaine. Mais si l’on ne s’utilisait pas les uns les autres, la vie en société serait impossible... Kant propose un clair-obscur : ne jamais traiter l’être humain SEULEMENT comme un moyen MAIS TOUJOURS AUSSI comme une fin. S’utiliser les uns les autres, mais le moins possible et le plus respectueusement possible. Réduire le plus possible les contraintes qui s’imposent à l’être humain est le meilleur moyen de l’instrumentaliser le moins possible. Réduire la pénibilité du travail, permettre l’euthanasie et le suicide assisté pour ne plus être contraint à vivre (François Galichet), ne pas imposer une vie laborieuse et/ou prédéfinie aux enfants que l’on met au monde (Théophile de Giraud), envisager un « revenu universel » pour ne plus être contraint à travailler, faire moins d’enfants pour enrayer la surpopulation, redistribuer la nourriture non vendue au lieu de la jeter, mettre en place une société inclusive afin de ne pas contraindre les “inadaptés” à choisir entre l’adaptation forcée et l’exclusion, etc. Tendre le plus possible vers la « vraie liberté » (au sens de « possibilité matérielle et sociale »), celle qui se déploie sans nuire à autrui. Non la liberté de certains aux dépens de celle des autres, mais la liberté de tous. LA LIBERTÉ Au sens physique, la liberté est la possibilité matérielle de faire quelque chose. Au sens social et juridique, c'est le fait d'avoir le droit de faire quelque chose. Dans les deux cas, liberté est un synonyme de possibilité (matérielle ou sociale). Au sens philosophique, la liberté est simplement le fait de faire des choix, le “libre arbitre” : le fait que nos actes (pensées et actions) ne soient pas mécaniquement produits par des causes extérieures à nous. Une pierre qui tombe ne choisit pas de tomber : elle tombe à cause de la gravité. Mais quand je fais telle ou telle chose, est-ce que je choisis de la faire (point de vue existentialiste comme celui de Sartre) ou est-ce que je la fais à cause d'autre chose (point de vue déterministe comme celui de Spinoza) ? Existentialisme : l’Homme est un sujet distinct de l’objet, il est au-delà de la Nature, donc libre. Déterminisme : “l’Homme n’est pas un empire dans un empire” (Spinoza), il n’échappe pas à la causalité, donc il n’est pas libre. Admettons la première hypothèse (selon laquelle je suis “condamné à être libre”, pour citer Sartre : tant que je suis conscient, je fais des choix à chaque instant, je ne peux pas ne pas choisir). Être libre, c’est simplement faire des choix, ne pas être une chose. Mais la liberté n’exclut ni l’ignorance, ni la contrainte, ni l’impuissance, ni le fait d’être influencé (consciemment ou non) par des réalités extérieures à nous, etc, donc nous ne sommes pas nécessairement responsables de nos actes (ce que le droit reconnaît avec la notion de “circonstances atténuantes”). Être conscient, c’est susciter un réel qui nous dépasse. Le connu n’est que le sommet de l’iceberg du réel. La réalité est l’infime portion du réel dont j’ai conscience. Tout est connaissable en droit par la raison, mais de fait, le réel étant infini, nous ne pourrons jamais tout connaître. Il y a toujours une face cachée du cube. Je peux subir des effets sans connaître les causes de ces effets. (Par exemple, je peux avoir peur sans savoir pourquoi). Je suis “responsable” de mes actes dans le sens où j’en suis l’auteur (ce n’est pas une force obscure qui choisit à travers moi), mais pas dans le sens moral : je ne suis pas forcément coupable ou méritant en raison du poids des influences et des contraintes. Certaines sciences (biologie, sociologie, neurosciences, etc) nous aident à connaître les faits biologiques, psychologiques et sociaux qui nous contraignent, nous influencent et réfractent notre réalité - afin de nous en distancier, voire de les changer (par la médecine, le développement personnel, la politique, le militantisme, etc). Mais pouvoir choisir de s’adonner à la science et à l’action pour devenir plus « libéré » (moins « influencé » et moins « contraint ») - suppose que nous sommes libres. Si nous n’étions pas libres, par définition, nous ne pourrions pas choisir quoi que ce soit. Je suis libre tout en étant contraint et influencé par le réel : ni déterminisme ni existentialisme mais compatibilisme. C’est parce que nous sommes libres que nous pouvons essayer d’augmenter notre savoir, de devenir + puissants et de nous libérer des influences et des contraintes qui pèsent sur nous. LE BONHEUR Impossible de le définir sans utiliser de vagues synonymes. Il s’agit d’une réalité intérieure, donc non décortiquable. Heur signifie « bonne fortune, chance ». La Fortune désigne le réel considéré en tant que « distributeur » de biens et de maux aux humains. Les sens courants de bonheur sont : chance, réussite, succès ou réalité qui rend heureux. Du latin bonum (favorable) augurium (présage), le bonheur serait donc une promesse de chance. Un sentiment est un état de conscience durable impliquant des pensées durables. Une émotion, c’est un état de conscience éphémère, souvent influencé par les circonstances et impliquant souvent des pensées éphémères. Le bonheur peut être ainsi défini comme un sentiment de satisfaction globale. En un sens plus large, c’est un sentiment plaisant ou une émotion plaisante. Le bonheur est toujours notre but ultime, on le recherche pour lui-même (Aristote). L’existentialisme culpabilise les malheureux (« il ne tiendrait qu’à eux d’être heureux »), le déterminisme les décourage (« ils ne peuvent pas être heureux car le bonheur n’est que l’effet de causes matérielles »). Affirmons que les malheureux sont victimes des violences du réel mais qu’ils peuvent choisir d’être heureux en dépit du réel (même si cela requiert de choisir la folie). Le bonheur philosophique consiste à s’émerveiller de la contingence : être heureux parce qu’il y a quelque chose plutôt que rien, se réjouir du simple fait d’exister. « Je suis, j’existe » (Descartes). Vivre dans l’attention actuelle à ce qui est (au présent du présent) permet d’éviter les « passions tristes » portant sur le présent du passé et le présent de l’avenir (regrets, remords, nostalgie, crainte, espoir, etc). Distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n’en dépend pas et se focaliser sur ce qui en dépend, comme nous y invitent les stoïciens. Se rappeler, avec Épicure, que la mort ne nous fera jamais souffrir, car tant que nous existons la mort n’est pas - et quand la mort existe nous ne sommes plus (Lettre à Ménécée). L’on ne rencontrera donc jamais la mort. Les stoïciens nous invitent à conformer nos désirs à l’ordre du monde (ordre divin d’après eux). D’après eux, à défaut de pouvoir changer les choses, il faut savoir changer notre regard sur les choses. Cependant, l’on peut objecter que quand le réel est injuste, changer notre regard ne suffit pas : il faut changer les choses. Se rappeler, avec Aristote, que la vertu est le juste milieu entre deux vices - et qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre. La science dissipe la crainte des dieux en nous montrant que tout est explicable.(Lucrèce). Nos actes n’ont pas d’utilité absolue/finale, mais ils peuvent avoir une utilité relative au présent. Tout est provisoire, donc le provisoire est tout. Pratiquer, parfois, l’époké des sceptiques : la suspension du jugement. Parfois, renoncer à la certitude libère de l’inquiétude. (Mais ne pas renoncer à ses exigences éthiques pour autant). D’après Schopenhauer, pour échapper à une vie qui ne serait qu’un « pendule oscillant entre la souffrance et l’ennui », il faut se distancier du vouloir-vivre (instincts et besoins), par l’art, l’éthique et la philosophie. Le bonheur est subjectif (propre à chacun). Autrui et l’État n’ont donc pas la légitimité de m’imposer telle ou telle vie au nom de mon bonheur. D’après Kant, le bonheur est un idéal indéterminé : l’on ne sait pas ce qui rend vraiment heureux. La quête du bonheur peut donc nous conduire à des impasses. D’après Nietzsche, en définissant le bonheur comme un idéal, l’on ne sera jamais heureux (car « idéal » s’oppose à « réel »). Il faut apprendre à aimer la vie telle qu’elle est (y compris nos combats pour la changer). Enfin, le bonheur culpabilise les malheureux s’il devient une norme. Contre une tyrannie du bonheur au service d’une exigence de productivité permanente et d’un déni des grandes questions existentielles, rappelons donc qu’être heureux n’est pas un devoir moral.
FICHES NOTIONS 3/5 LA RELIGION « Religion » vient du latin religio : scrupule, délicatesse, conscience morale. (L’on veut bien agir par crainte de Dieu et non seulement pour le bien lui-même). Religare : lier, relier. La religion relie les croyants à Dieu. Relegere : recueillir ou relire. Recueillir le sens de la vie (qui nous préexisterait) et relire les textes sacrés ou le monde lui-même (pour en saisir le sens). La religion est le rapport de l’Homme au divin ou à une réalité supérieure. *Elle prend une dimension sociale en s’incarnant dans des institutions, des dogmes (« vérités révélées » qu’on accepte sans comprendre), des croyances, des pratiques rituelles et des devoirs moraux. Être religieux, c’est croire en notre lien au divin. Par exemple, Épicure croit en des dieux indifférents à nous : il n’est donc pas religieux. Polythéisme : plusieurs dieux. Monothéisme : un seul Dieu. Panthéisme (du grec “pan” : le tout), le monde est Dieu (stoïciens ou Spinoza). Le Dieu des panthéistes peut être moral ou amoral. Pour André Gide, Dieu désigne le réel considéré dans sa dimension esthétique, sensuelle et perpétuellement nouvelle. Agnosticisme : impossibilité de savoir si Dieu existe ou non. Athéisme (A privatif + theos : Dieu) : pas de Dieu. Théodicée : Dieu est juste en dépit des apparences. *Approches rationalistes : vouloir comprendre Dieu. Approches irrationalistes : « les voies du Seigneur sont impénétrables » (La Bible, Pascal et Kant) : l’on ne peut que croire... Objection : tout est connaissable en droit par la raison. Réfutation morale : le mal dans le monde invalide l’hypothèse d’un Dieu à la fois bon et tout-puissant. « Il faut que nous naissions coupables, sinon Dieu serait injuste » (Blaise Pascal). Dire que Dieu existe justifie le mal, ce qui est immoral. Réfutation métaphysique : ce n’est pas Dieu, mais la conscience qui suscite la réalité du monde. Toute chose suppose toujours une conscience qui pense cette chose. La réalité du monde suppose ma conscience. LE LANGAGE Le langage est un système de signes qui permet de désigner la réalité, de concevoir et d’énoncer nos pensées. Ses sons et ses mots n’ont de sens que les uns par rapport aux autres. Trois spécificités. Un : Il n’est pas constitué de « signaux » (éléments mécaniquement produits et/ou provoquant une réaction mécanique), mais de « signes » (éléments produits intentionnellement et sollicitant l’interprétation). Deux : « Double articulation » (André Martinet) : à partir d’un nombre fini de sons, l’on peut produire un nombre infini de mots et de phrases. Trois : Capacité d’abstraction : pouvoir ranger des objets divers dans le même concept. Le langage a 6 fonctions (Roman Jakobson). Fonction Référentielle (quand on veut qu’on s’intéresse au contenu). Fonction Expressive (exprimer ses émotions). Fonction Phatique (établir ou maintenir le contact, le contenu en lui-même n’a aucune importance). Fonction Conative (modifier le comportement de son interlocuteur, par exemple en lui donnant des ordres). Fonction Poétique (jouer avec les sonorités des lettres et des mots). Et Fonction Métalinguistique (le langage sert à réfléchir sur lui-même, par exemple sur le sens d’un mot). “Il n’y a pas de pensée sans mots” (d’après Hegel). Chercher ses mots, c’est aussi chercher ses idées. Pour Hegel, l’ineffable (ce qu’on ne parvient pas à exprimer) est “le degré le plus bas de la pensée”, tandis que pour Bergson, c’est un degré supérieur que l’on atteint par l’art. Pour Bergson, le langage ordinaire est composé de généralités qui nous font oublier la singularité des choses et des expériences. Par exemple, parler de “la tristesse” en général nous fait oublier que chaque tristesse est singulière. C’est donc à l’art de dévoiler la singularité de chaque chose et de chaque expérience… Le langage permet de transformer l’inconnu en connu afin d’avoir plus de prise sur le réel. Par exemple, “mettre des mots (m-o-t-s) sur ses maux (m-a-u-x)”. Enrichir son vocabulaire, c’est enrichir son monde. D’après le structuralisme, l’Homme, comme le mot, ne choisit ni la définition qu’il se donne, ni sa place parmi les autres. Mais si l’Homme n’était pas libre, comment pourrait-il choisir de devenir plus lucide ? L’ART ET LA TECHNIQUE Ars (en latin) est l’équivalent de techné (en grec) ; chacun de ces deux termes signifie à la fois art et technique : un ensemble de moyens employés en vue d’un but. En un sens plus restreint, il s’agit de moyens utilisés en vue de la production d’objets (objets utilitaires ou oeuvres d’art). Dans le sens le plus rigoureux des termes, l’on distingue la technique de l’art. La technique vise l’utilité tandis que l’art vise un effet esthétique (comme par exemple la beauté, mais pas nécessairement). « Esthétique » vient du grec « aisthesis » : la « sensibilité ». Un effet esthétique est ainsi un effet sur notre sensibilité (une émotion ou un sentiment). Adorno et Horkheimer : la raison instrumentale désigne la réflexion sur les moyens ; la raison objective désigne la réflexion sur les buts à atteindre. D’après Heidegger, la technique conduit à « l’oubli de l’être » (l’oubli de la question : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ») - et à un rapport au monde trop instrumentaliste. (À l’inverse, le poète et l’artiste, en nous invitant à contempler le réel sans visées utilitaires, nous ramènent à l’étonnement philosophique et nous empêchent de réduire le monde à un simple stock de ressources à exploiter). De même, les problèmes écologiques actuels témoignent des dangers de la technique. L’Écologisme fondamentaliste est une pensée technophobe qui prône un retour en arrière. L’Écologisme réformiste invite à poursuivre le progrès technique, mais en le « réformant », en le rendant inoffensif (ou moins néfaste) pour l’environnement. L’être humain, originellement faible, a utilisé la technique pour survivre dans une Nature inhospitalière : condamner moralement la technique, c’est oublier la condition humaine. Contre les problèmes environnementaux et l’oubli de l’être, l’on peut soumettre la raison instrumentale à la raison objective, soumettre les moyens aux buts (et non définir la productivité comme un « but en soi »). D’abord se fixer des horizons et des impératifs éthiques, et seulement ensuite mettre en œuvre des moyens pour atteindre ces horizons en respectant nos impératifs éthiques. En un sens rigoureux, est esthétique ce qui affecte la sensibilité lorsque nous ne sommes plus acteurs mais spectateurs du réel. L’art nous arrache un instant à la tyrannie du vouloir-vivre (instincts et besoins) en nous rendant spectateurs de celui-ci. (Or, être spectateur, c’est être distant). Tout objet devient un objet d’art quand il est contemplé. En contemplant la Nature, je lui donne un but esthétique qu’elle n’a pas en soi. Ce n’est pas parce qu’une chose est belle que nous la désirons, mais c’est parce que nous la désirons qu’elle est belle (Spinoza). L’art permet de sublimer des pulsions que la société nous interdit de réaliser (Freud). L’art exprime l’intériorité (Hegel). L’art révèle les mille nuances du réel que le « regard utilitaire » ne voit pas (Bergson). (Par exemple, les mille différences entre les arbres existants que le regard utilitaire ne voit pas car il se contente de ranger tous les arbres existants dans le même tiroir du concept “d’arbre”). *Le beau, au sens strict, désigne ce qui est ordonné, harmonieusement proportionné, et renvoie donc à l’idée que le monde est un ordre. *Pour Kant, le beau est ce qui plaît universellement (en renvoyant à de grandes idées universelles), mais « sans concept » (car l’on ne peut pas démontrer pourquoi). Mais au vu des différences de goûts, échappe-t-on au subjectivisme ? *Le sublime désigne ce qui est chaotique, démesuré, il renvoie donc à l’idée que le monde est un chaos infini. Le comique ou « sublime inversé » (Richter) nous fait éprouver l’infini « d’en haut », en nous faisant rire de la petitesse de l’humain par rapport à l’infini, et non « d’en bas » comme le sublime qui nous fait considérer l’infini par rapport à notre petitesse.
FICHES NOTIONS 4/5 LE TRAVAIL « Travail » vient du latin « tripalium » : un objet formé de 3 pieux. Il s’agit d’un instrument pour attacher les animaux fougueux, ou d’un instrument de torture. Le travail domestique et fait souffrir l’être humain, il entre en conflit avec la liberté et avec le bonheur, il constitue « la meilleure des polices » (Nietzsche), entrave le développement de la raison, empêche la rêverie. Il est un Divertissement (au sens de Pascal) : il détourne des grandes questions existentielles. Le travail n’est toujours qu’un moyen et non une fin en soi (André Comte-Sponville) : il n’est donc pas une valeur morale. Certes, le travail transforme la Nature, discipline les désirs, produit et/ou entretient ce dont nous avons besoin, développe nos facultés proprement humaines. D’après Hegel, l’esclave conquiert sa liberté en travaillant pour le maître qui devient dépendant de l’esclave (ce que l’on nomme “la dialectique du maître et de l’esclave”). Le travail contraint à renoncer à des pulsions, mais permet de sublimer celles-ci (de les satisfaire par des voies détournées) (Freud). Le travail permet aussi de mesurer le pouvoir de notre esprit sur les choses : à partir d’une idée de notre esprit, l’on change le réel. L’esprit s’objective dans la matière (Hegel) : nos idées s’incarnent dans les choses, l’on peut reconnaître l’activité de notre esprit dans la matière. Contre Platon qui considère le mépris des choses matérielles comme une marque de la supériorité du philosophe, Marx objecte que seul le riche a le privilège de se soustraire aux tâches domestiques et aux basses besognes car il peut interposer un esclave entre lui et le monde. Dans notre monde, la connaissance est un luxe tandis que l’action ne saurait souffrir de délai. De même, le travail nous libère de l'assujettissement à la Nature, mais nous assujettit à la société ! Distinguons la Scholè (le loisir, le travail choisi et humanisant) de l’Ananké (la nécessité, le travail contraint et dégradant). Tendons donc vers moins d’ananké et plus de scholè. Tout être humain mérite de vivre dignement, qu’il travaille ou non. *L’aliénation, du latin alienus : « autre », c’est ne plus disposer de sa vie (Marx). Le prolétaire (le travailleur) ne discerne plus la marque de son esprit dans son travail. Il est comme dépossédé de son humanité : « réifié », considéré comme une « force productive », privé de l’exercice de ses facultés humaines diverses (art, philosophie, contemplation, etc). Le capitaliste s’enrichit par la plus-value : la différence entre le prix des biens produits et celui des salaires. C’est l’exploitation : s’enrichir par le travail de travailleurs sous-payés. Répartissons mieux les richesses pour mettre fin à la misère et au travail forcé ! LA JUSTICE « Justice » vient du latin jus : le droit. « Droit » vient du latin directus : « en ligne droite ». Au sens scientifique, une loi est un lien physique nécessaire entre une cause et un effet. Au sens juridique, une loi est un écrit qui contraint, interdit ou autorise les citoyens d’un État à commettre tel ou tel acte. Les lois physiques s’imposent à nous ; les lois juridiques se décident. « En droit » signifie « ce qui devrait être ». « En fait » signifie « ce qui est ». Le droit désigne l’ensemble des lois qui limitent et garantissent ce qu’un individu peut faire sans encourir de sanction et sans que quiconque puisse l’en empêcher sans en encourir. Si j’ai des devoirs envers les autres, c’est parce que les autres ont des droits (et inversement). Le droit naturel, c’est le droit tel qu’il devrait être. Le droit positif, c’est le droit tel qu’il est. Au sens matériel, la justice peut désigner toutes les institutions qui veillent au respect de la loi ou seulement les institutions judiciaires. Au sens moral, c’est un principe moral exigeant l’équité et la conformité au droit. L’équité consiste à attribuer à chacun ce qui lui est dû selon ses besoins et son mérite. Mais il est toujours difficile (voire impossible) de distinguer ce qui relève du mérite ou du démérite de ce qui relève de la chance ou de la malchance. (Génétique, éducation, etc). Voir notamment la théorie de l’évolution de Darwin et la notion de “capital économique, social et culturel” chez Bourdieu. La Loi du Talion (du latin « talis » : « tel, pareil ») repose sur la formule biblique : « œil pour œil, dent pour dent » : l’offenseur doit subir le même mal que sa victime. Le code Hammurabi, dans l’Antiquité, défend cette loi. D’après Hegel, il s’agit d’une « vengeance déguisée ». La justice, contrairement à la vengeance, suppose l’intervention d’un tiers détaché émotionnellement (le juge). « On ne peut à la fois être juge et partie. » La justice implique l’exigence d’un rapport de proportion entre le crime et la peine. Distinguons trois types de justice (d’après Aristote) : La justice distributive (« distributions » des biens et des services). La justice commutative (fixer la valeur des biens). Et la justice corrective (réparation des préjudices). Justice commutative et corrective : égalité arithmétique (la même chose pour tous). Justice distributive : égalité géométrique (à chacun selon ses besoins et son mérite). Pour rester juste, une société doit être intolérante à l’intolérance (Karl Popper). L’ÉTAT L’État désigne le pouvoir politique auquel est soumis un ensemble d’êtres humains vivant sur un territoire donné. Du grec « polis » (la Cité) et “techné” (art/technique), la politique est l’art d’organiser la société. Du grec demos kratos, la démocratie est un régime politique dans lequel le pouvoir (kratos) appartient au peuple (demos). Du latin res (la chose) et publica (publique), une république est un ensemble de “citoyens” (de participants à la politique). Par opposition à la dictature (terreur temporaire) et au totalitarisme (terreur permanente), la démocratie implique la séparation des pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. « Société » vient du latin « socius » : « compagnon, associé, allié ». Vivre en société devrait donc consister à vivre en associés. La société désigne les êtres humains qui vivent ensemble, de façon organisée (par opposition à « l’état de nature »), avec ou sans État. Du grec “oïkos” (la maison) et “nomos” (la loi), l’économie est « l’art d’organiser la maison » (à l’échelle individuelle ou collective), l’art de survivre, - et plus précisément, la sphère des échanges. D’après Hobbes, l’état de nature, c’est la “guerre de tous contre tous” (car les Hommes sont mauvais par nature et sans libre-arbitre). Pour que l’ordre règne, les Hommes se soumettent à un pouvoir absolu (Le Léviathan). À l’inverse, pour Rousseau, les Hommes sont bons par nature et dotés de libre-arbitre, ils doivent être les auteurs des lois : l’État doit exprimer la “volonté générale”. “L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté” (Le Contrat Social). Pour Sartre, l’Homme A une nature mais il N’EST PAS sa nature, donc l’Homme n’est ni bon ni mauvais par nature. Pour un libéral, l’État ne doit qu’assurer l’ordre (État-Gendarme) ; pour un interventionniste, il doit aussi redistribuer les richesses, intervenir dans l’économie (État-Providence). Les libéraux souscrivent à la théorie de la « Main invisible » (Adam Smith) : ce serait en cherchant à s’enrichir égoïstement que les gens apporteraient à la société, il faudrait donc que l’État les laisse s’enrichir sans intervenir. D’après Marx, le libéralisme, c’est le “renard libre dans le poulailler libre”, car le respect de la dignité des pauvres n’est pas assuré. “L’idéologie”, au sens de Marx, est une pensée apparemment objective mais qui défend en fait les intérêts d’une classe sociale. L'harmonie apparente n'est souvent qu'un rapport de force déguisé. Dans son texte intitulé Qu’est-ce que la propriété, Proudhon montre que le salaire du travailleur ne dépasse guère sa consommation tandis que sa production assure l’indépendance au capitaliste. Distinguons le libéralisme économique (qui condamne l’interventionnisme au nom de la main invisible) du libéralisme politique (qui limite le pouvoir de l’État pour préserver les droits de l’Homme).
FICHES NOTIONS 5/5 NATURE ET CULTURE « Culture » vient du latin cultura : le « travail de la terre » (l’agriculture). La culture est une transformation de la nature. La culture, au sens large, désigne tout ce qui est produit ou transformé par l’humanité... Au sens plus strict, elle désigne le développement des facultés intellectuelles : « se cultiver ». L’adjectif « intellectuel » qualifie tout ce qui sollicite l’intellect. En ce sens, les arts, les sports et les travaux manuels ont aussi une dimension intellectuelle. *Cultiver un champ, c’est transformer la nature hors de soi. Se cultiver, c’est transformer sa nature : ne plus satisfaire ses instincts comme un animal. L’être humain n’a pas des « instincts », mais des « pulsions » (c’est à dire des instincts dont il a conscience). La conscience juge toujours le réel : une pulsion est un instinct jugé, appréhendé à travers un prisme culturel. Ainsi, chez l’Homme, tout a une dimension culturelle. Seul l’être humain est moral ou immoral, l’animal est amoral (« innocent », il n’est qu’une marionnette de l’instinct). Distinguons LA Culture au singulier : tout ce qui est produit par l’Homme - DES cultures au pluriel : les éléments culturels qui différencient un groupe humain d’un autre. La culture nous rassemble (en manifestant notre appartenance universelle à l’Humanité) tandis que les cultures nous séparent (en divisant l’Humanité en Communautés différentes). Platon, Protagoras : le Mythe de Prométhée et d’Épiméthée est une allégorie des origines de la culture. Épiméthée, en nous créant, a oublié de nous rendre physiquement aptes à survivre dans la Nature ; Prométhée nous donne « l’intelligence » pour compenser notre extrême fragilité. C’est donc par faiblesse que nous avons dû inventer la culture pour survivre. Enfin, l’être humain A une nature, mais il N’EST PAS pas sa nature : il n’y a donc pas de “nature humaine”. RAISON ET SCIENCE Raison vient du latin ratio : calcul. Au sens restreint, c’est la faculté de calculer, d’enchaîner des idées de façon cohérente (la logique), de distinguer le vrai du faux (la raison théorique) ou le bien du mal (la raison pratique). Au Sens « élargi », c’est la faculté de « juger ». Énoncer des jugements de valeur (portant sur ce qui devrait être), mais aussi des jugements ontologiques (portant sur ce qui est). Tant que je suis conscient, je juge le réel à chaque instant : je suis une raison en acte. La “raison élargie” inclut l’imagination, la folie, les sentiments, les émotions et les passions. (“Passion” vient du latin “patior” : “souffrir, subir”). *Pour Kant, l’entendement est le jugement du réel perceptible, tandis que la raison est le jugement d’idées. Ainsi, l’entendement reste « les pieds sur Terre » tandis que la raison peut facilement délirer. (Par exemple, l’entendement juge le mur qui est devant moi tandis que la raison juge Dieu ou les fantômes). Rationnel signifie « logique » (pour l’enchaînement des idées) ou « explicable par la raison » (pour le réel). Est raisonnable ce qui est bien selon tel ou tel critère. Le réel est rationnel, mais pas raisonnable. Tout savoir est aussi une croyance : toute démonstration repose sur des hypothèses non démontrées. L’analyse explique le tout par les parties (l’inverse de la synthèse). Pas d’analyse définitive en raison de “l’infiniment petit” (toute partie se divise toujours en plusieurs parties, donc il faudrait analyser les parties des parties, puis les parties des parties des parties, etc : ça ne s’arrête jamais). Comme le montre Pascal, les mots complexes se définissent par des mots plus simples, mais les mots les plus simples sont indéfinissables (car il faudrait alors définir le simple par le moins simple). Methodos en grec signifie « recherche ou poursuite d’un chemin ». Une méthode est un chemin à suivre (hodos) pour parvenir à quelque chose au-delà du chemin (méta). Les sciences sont des savoirs ou des méthodes de savoir portant sur différents aspects du réel. Tandis que la science traditionnelle se contentait de raisonnements, la science moderne exige de passer les théories au crible de l’expérience. Un énoncé scientifique doit être “falsifiable” (Karl Popper) : être potentiellement réfutable par l’observation. Il doit donc porter sur une réalité perceptible. Un énoncé scientifique ne peut jamais être définitivement vérifié. Pas de science définitive ni de savoir absolu possibles. LA VERITE La Vérité-Homoiôsis est l’adéquation entre le réel et le jugement que je porte sur lui. Elle est subjective : relative à la subjectivité humaine. Quand je dis « le mur est bleu », mon jugement est vrai s’il correspond bien à la réalité ; cependant, le « mur » et le « bleu » n’existent pas « en soi », mais seulement pour une perception. Les jugements de valeur relèvent du désir. La Vérité-Homoiôsis obéit aussi aux lois de la logique. Exemple : « ce cercle est carré » : contradictoire, donc faux. La Vérité-Aletheia est le dévoilement de la question de l’être : quand on prend conscience que le fait qu’il y ait un monde et que nous existions ne va pas de soi, mais pose question. « Aletheia » (en grec) signifie « non voilé ». La Vérité-Aletheia désigne la révélation du mystère de l’être (...pas de réponse à la question “pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?”). Contingence : l’Homme et le monde auraient pu ne pas être ou être autrement. « Je suis la vérité » (Michel Henry) : je suis la source absolue et le lieu de l’étonnement philosophique. Heidegger distingue les étants (les choses en train d’être) de l’être (le fait qu’il y ait des étants, le « il y a »). Les étants peuvent tous être des objets de science, mais pas l’être, car tout objet de science le suppose. Comme l’écrit Wittguenstein, “Ce qui est mystique, ce n’est pas comment est le monde, mais le fait qu’il est.” Tout est explicable dans le monde, mais le fait qu’il y ait un monde et que nous existions n’est pas explicable. La vérité peut aussi désigner la condition humaine. D’après Pascal, le « Divertissement » (du latin diverto : « se détourner de ») consiste à s’agiter dans le but (avoué ou non) de s’oublier soi-même en tant que néant et de « se détourner de » la pensée de la condition humaine. Toute activité peut être un Divertissement. Se confronter à la condition humaine nous invite à améliorer celle-ci. LE TEMPS La « finitude », c’est le fait d’avoir une fin, d’être limité dans le temps. L’existence est soumise au temps. Mais sommes-nous mortels parce que temporels, ou temporels parce que mortels ? L’on ne peut pas définir le temps sans employer des synonymes (« durée, évolution, etc ») ou des métaphores (« écoulement, flot, etc »). C’est une notion impalpable, que l’on comprend de l’intérieur mais que l’on a du mal à se représenter clairement. Le temps, c’est le « milieu indéfini et homogène dans lequel se situent les êtres et les choses et qui est caractérisé par sa double nature, à la fois continuité et succession. » « Continuité » et « succession » sont de vagues synonymes de « temps ». La continuité, c’est ce qui dure, ce qui reste. La Succession, c’est ce qui change, ce qui ne reste pas. Toute chose temporelle a un début, un milieu et une fin. Mais le temps lui-même n’a jamais commencé et ne finira jamais. Le temps, c’est donc l’éternité. Le mot « Temps » vient du grec temnein qui signifie « couper ». Cela supposerait que le temps est sécable, divisible en instants. Distinguons le « temps objectif » divisible, mesurable, indépendant de notre ressenti et relatif ou non à l’observateur, du « temps subjectif », tel que nous le ressentons. Pour Bergson, le vrai temps, c’est la durée, c’est-à-dire le temps tel qu’on l’éprouve, non tel qu’on le mesure. Le temps objectif, c’est de l’espace qui devient une image du temps. D’après Saint-Augustin, il y a trois temps : le présent du passé (la mémoire), le présent du présent (l’attention actuelle) et le présent de l’avenir (l’attente). Tâchons de vivre au “présent du présent” afin d’éviter les “passions tristes” portant sur le présent du passé et le présent de l’avenir (Spinoza).
J'aime cette presentation. Je vais l'ecouter plusieurs fois.
et il faut connaître les bonnes méthodes pour se suicider sans souffrances se qui est mon cas grâce à mes parents qui était infirmier et infirmière mais tout le monde n'a pas cette chance, regarder en France le livre "suicide mode d'emploi" est encore interdit pourtant il a au moins 40 ans se livre... Jérémy. 🔭☄️🌕🪐
Bonjour, pour moi qui est eux mes premières idées noires vers l'âge de 11 ans maximum à cause d'un de mes soucis de santé qui faisait et le fait encore que je me suis toujours senti en décalage avec les autres personnes autour de moi mais je ne savais pas pourquoi à l'époque, (maintenant que je sais que je suis autiste de type Asperger ça va bien mieux sauf dans les relations sociales et pour avoir une compagne car étant d'une timidité maladive s'est pas gagné), mais pour moi le suicide est un droit et très personnel donc j'ai déjà tout prévu si malheureusement ma situation ne change pas, mais pour le moment tant que ma mère sera en vie et que j'aurais toujours des chats 🐱 (ça peut vous paraître con mais ont n'abandonne pas nos animaux quand ont à prévu de se suicider mais pratiquement tous les autiste de type Asperger sont comme ça) je me laisse une chance que je puisse plaire à une femme pour une relation sérieuse pas juste pour un soir ou un plan juste pour le physique même si ça fait toujours plaisir. Jérémy. 🔭 ☄️ 🌕 🪐
Texte de grande actualité😢
L'imagination visionnaire, futuriste de Guy de Maupassant ne cessera jamais de nous émerveiller : cet avant-goût de l'euthanasie est très surprenant pour l'époque. Il le laisse même entendre. Quant à la description du local où se trouve l"endormeuse, de l'ambiance et des gaz utilisés, tout cela fait penser aux séances "d'endormissement" volontaire dans le film "Soylent Green"... un siècle plus tard. Époustouflant.
Quel style ce Maupassant et dans cette nouvelle on a l'impression qu'il se surpasse ; a mon avis , un pur chef d'oeuvre . Quant a la narration elle est tout simplement superbe ,agreable et juste . Merci
EXCELLENT ça secoue très fort les neurones. Et si c'était ça la VRAIE liberté ? 😍🙏❤
Ecxeptionel.
Merci pour cette lecture 🙏🩵💜
Une excellente lecture. Merci.
Je veux une posions suicide moi aussi
Avez-vous lu le livre « Qoèlet » ou « Ecclésiaste », étrangement présent dans « La Sainte Bible » ?
Oui, c'est un texte éblouissant de lucidité (schopenhauerien avant la lettre), j'ai partagé mes passages préférés de ce livre sur mon autre chaîne : ua-cam.com/video/ikVjkbxJ2YU/v-deo.html&ab_channel=M%C3%A9troBoulotPhilo
Merci. Je ne connaissais pas l'autre chaîne. Dante Alighieri a également écrit "La liberté va chercher, ce qui est si cher, comment sait-il qui refuse la vie pour elle". Le chant du Purgatoire de la Divine Comédie À bientôt..@@leroseaupensant7753
Très bien 👍
La vie est la plus grave des maladies congénitale !
Quel blasphème… c’est vraiment des perles aux cochons
Merci pour ce texte que je trouve absolument bouleversant, y compris de vérité, et cela d'un bout à l'autre. J'espère avoir l'occasion d'y revenir ici-même; en attendant, je l'ai partagé.
Merci pour cette publication! Luc Ferry a choisi ici d'analyser et d'expliquer la conférence de Sartre intitulée par la suite "L'existentialisme est un humanisme" (1945): texte essentiel en effet, et où Sartre expose ses idées de façon claire, en s'abstenant du jargon abscons qui caractérise par exemple "L'Etre et le Néant". L'ontologie de Sartre, qui sert de point d'appui à sa conception de la liberté, est exposée en détail plutôt dans ce dernier ouvrage, plus difficile d'accès, mais où il développe entre autres la notion d'"en-soi"; or l'en-soi" sartrien est censé désigné le réel AVANT que la conscience humaine (le "pour-soi") l'appréhende; pour sa part, Husserl, dans sa démarche phénoménologique, n'a jamais affirmé une telle préexistence du réel à sa prise de conscience par un sujet conscient et percevant. Une telle affirmation aurait été en effet d'ordre SPECULATIF, ne découlant pas de la simple description de la conscience en activité, activité qui toujours est rapport avec un objet; dès lors, il serait éventuellement plus naturel de considérer le rapport en lui-même comme constituant le réel, au lieu de poser un "en-soi" préexistant, ce qui est à la fois plus spéculatif pour ne pas dire gratuit, et contribuant de manière dangereuse à cautionner des extrapolations philosophiques à partir de données scientifiques purement empiriques, comme le fera notamment Etienne Klein dans son "paradoxe de l'ancestralité" (parler d'antériorité" aurait été plus simple, mais bon..), tel qu'il l'expose dans beaucoup de conférences, et surtout dans un livre intitulé "le facteur temps ne sonne jamais deux fois".. Pourquoi attacher de l'importance à cela? Parce que d'un coup, nous passons alors, par le biais de la notion d'"antériorité", du temps PHYSIQUE, celui dont parle Einstein par exemple, à un concept destiné à servir de caution à une position METAPHYSIQUE, en l'occurrence celle du réalisme, qui postule que le réel (le plus souvent encore appelé "matière", malgré les avancées de la mécanique quantique) existe indépendamment et en dehors de toute forme de conscience. Or l'ontologie sartrienne est, à cause de l'"en-soi", de facto réaliste, par opposition à l'idéalisme, comme on l'a vu, et je trouve qu'un tel positionnement est pour le moins très risqué car purement spéculatif, et donc gratuit; du reste, la notion de liberté humaine absolue de Sartre me paraît achopper sur la notion de "choix" (libre), et cela même si Sartre considère la liberté humaine comme "intérieure" (subjective), et donc ne pouvant être contestée par un recours à un déterminisme quelconque, qu'il soit physique, biologique ou social... Il reste que définir l'homme ainsi que le fait Sartre comme "existence précédant l'essence" semble pertinent malgré tout, car bien que déterminés d'un point de vue extérieur (objectif), nos actes contribuent à nous constituer: subjectivement, nous SOMMES nos choix et nos actes, - " L'homme n'est rien d'autre que la somme de ses actes, (+ "son essence n'apparaît qu'à la fin de sa vie" (9:35)); dans la mesure du moins où ils ne sont pas dictés par des contraintes extérieures à notre personnalité, Sartre toutefois refusant de prendre en considération cette dernière réserve, arguant qu'un "choix" est toujours possible.. "..Pour le coupe-papier, l'essence précède l'existence (11:09): on peut se demander comment Sartre définissait l'essence d'un caillou, dépourvu, lui, d'une essence préalable déterminée par une finalité que lui procure un fabriquant, tout comme de "l'instinct" qui constituerait l'essence des animaux" selon lui (13:30).. 19:53: pour rejeter les objections déterministes, Sartre dit qu'"il ne faut pas confondre situation et détermination" Et il ajoute que la transformation de la première en la seconde relèverait de ce qu'il appelle "la mauvaise foi" (20:40). Il peut sembler que ce sont au contraire de telles jongleries et finasseries conceptuelles et rhétoriques qui ressemblent beaucoup à de la mauvaise foi?... 22:30...: Car si Sartre n'évacue pas en effet les conditionnements par l'histoire et par l'environnement socio-culturel en introduisant la notion de "situation", en va-t-il de même pour la détermination du choix des comportements telle que la décrit Spinoza par exemple, et bien d'autres penseurs déterministes après lui, ainsi Diderot dans "Jacques le Fataliste"..? Un peu plus loin, Luc Ferry considère que la pensée de Kant écarte toute notion de "nature humaine" (23:37); mais sa notion du "mal radical" permet-elle une affirmation aussi catégorique, même si en effet Kant postule par ailleurs, la liberté? N'induit-elle pas plutôt à soupçonner sur ce point une incohérence dans les fondements théoriques de la morale de Kant, qui soit dit entre parenthèses, contribuerait à la rendre bien moins crédible et heuristique que les limites de la connaissance rationnelles telles qu'il les précise dans la première de ses "Critiques"?.. 26:58: il me semble que le rejet de tout racisme comme totalement infondé dans ses affirmations essentialistes n'a nul besoin des concepts sartriens; et le fait bien avéré que les races n'existent pas ne signifie pas que l'espèce "homo sapiens" n'existe pas davantage; 27:33: quant aux femmes, elles ne sont pas vouées en effet aux "trois "K", mais jusqu'à nouvel ordre, elles paraissent , sinon "vouées", terme connoté, en tout cas caractérisées par des chromosomes et par des organes sexuels différents de ceux des hommes.. 28:06; le féminisme: toujours pas de prise en compte de la différence sémantique entre "égalité" et "similitude"?... 30:00: fin des considérations sur "l'essentialisme" des classes sociales, début des considérations de Sartre relatives à la psychanalyse freudienne..
"L'instauration d'un revenu de base inconditionnel serait une incitation à travailler plus et mieux !" Exactement !! 👏👏👏
FERRY VOUS NAVEZ AUCUN HONNEUR AUCUNE CONSCIENCE VOUS QUI AVEZ SOLICITER A TIRER A BALLES REELS SUR LE PEUPLE DES GILETS JAUNES DIEU VOUS JUGERA BOYCOTT VOS PRESTATION ET LES GILETS JAUNES N OUBLIE RIEN
Au moment de John Milton, l'heure n'était pas venue, pour l'humanité, de comprendre ces choses. Non pas que Lucifer ne voulait pas se prosterner devant l'humanité mais devant l'humanité telle que Dieu la voulait au commencement. Il la voulait soumise à une loi juste mais dure et abêtissante (car, encore dépourvue de mental développé, elle ne peut rien comprendre de mieux). L'ignorance (le feu igné) d'une humanité à évoluer la condamne à agir comme un animal, sans réel libre arbitre et cela, Lucifer en sondait l'infamie (créé à l'image de). Lucifer est l'initiateur et le catalyseur de l'épanouissement spirituel de l'homme (OM). Celui-ci ayant bu jusqu'à la lie, le voilà prêt à apprendre à diriger son monde . Lucifer était-il au fait du projet de Dieu de l'évolution par les univers du temps et de l'espace ? Non plus des êtres parfaits de toute éternité mais des animaux évolués jusqu'à la perfection ... d'autant plus humbles qu'ils ont frayé les chemins de la foi. L'étoile du matin, symbolisant la première lumière en sortant de la nuit, "parasitait" les projets du Père céleste en cela que, l'initiation ne serait pas linéaire mais arachnoïde (et donc, telle sa démarche, en apparence chaotique) : 8 pattes décalées. L'initiation chaotique / incomprise renforce la notion de foi /espoir ... ce qui n'était pas considéré considérable par le point de vue Luciferien. Aujourd'hui, nous sommes obligés de composer en aveugle, jusqu'au moment où l'homme y verra assez clair pour mettre Abba/à bas le nom du père. Rappelons que l'Église catholique n'a jamais condamné la psychanalyse. Alors qu'elle prône ... tuer/tu es le père . Voyez-vous ?
Quel est la musique que l'on entent tout au début ? Je la trouve nul part.
"In Light and Darkness" d'Adrian Von Ziegler : ua-cam.com/video/FiH06V4dMSk/v-deo.html
Très belle oeuvre
Merci 👌🏽🥰❤️
Your acting is amazing! Keep up the good work.
Incroyable de modernité sur le sujet de l'euthanasie...
Bonne lecture. 💯 Les anciens sages de l'Inde appelaient le sommeil "la petite mort".
Pour le droit au suicide assisté.
Je n’ai pas peur d’une mort agonisante si l’on me l’inflige et que je meurs pour des raisons dignes et héroïques, mais de la à m’infliger cette mort douloureuse moi même est impossible j’ai déjà essayé et cela vas à l’encontre de notre propre biologie.
C’est fou parce que cette vidéo est exactement ce que je pense et les raisons pour lesquelles j’ai envie d’en finir ça résume parfaitement mon état d’esprit merci👍
Merci infiniment à vous pour ces mots. J'espère aussi vous aider à trouver l'envie de ne pas en finir.
Si il y aurait une pilule pour se suicidé sans douleur je serai la première en ligne pour l’acheter ou me la procurer
Quel podcast intéressant et lucide 🖤
OUI MAIS MOI J'VEUX SAVOIR COMMENT
demander à ultime liberté puis à vous de savoir
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Quel beau article 🙏
Je l'ai au bac 😭
Bien vu le remix 👌
"L'Enfer, que nous portons en nous, répond à l'Enfer de nos villes, nos villes sont à la mesure de nos contenus mentaux, la volonté de mort préside à la fureur de vivre et nous ne parvenons à discerner laquelle nous inspire, nous nous précipitons dans les travaux recommencés et nous nous flattons de nous élever aux cimes, la démesure nous possède et sans nous concevoir nous mêmes, nous bâtissons toujours. Le monde ne sera bientôt plus qu'un chantier où, pareils aux termites, des milliards d'aveugles, embesognés à perdre haleine, besogneront, dans la rumeur et le relent, comme des automates, avant que de se réveiller, un jour, en proie à la démence et de s'entr'égorger sans lassitude. En l'univers, où nous nous enfonçons, la démence est la forme que prendra la spontanéité de l'homme aliéné, de l'homme possédé, de l'homme dépassé par les moyens et devenu l'esclave de ses œuvres. La folie couve désormais sous nos immeubles de cinquante étages et malgré nos empressements à la déraciner, nous ne viendrons à bout de la réduire, elle est ce dieu nouveau, que nous n'apaiserons plus même en lui rendant une façon de culte : c'est notre mort qu'incessamment elle réclame toute." Extrait de: "Bréviaire du Chaos" par Albert Caraco
Superbe texte si vrai. Je vais tâcher de me le procurer. Merci